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MOBILISATION CLIMAT

On rembobine : cinq dates clés pour comprendre le mouvement #Youth4Climate

À l'occasion de la grève mondiale pour le climat du 15 mars, ID vous propose un récap’ en cinq dates du mouvement #Youth4Climate, de la Suède à la France.  

Ce vendredi 15 mars, étudiants et lycéens s'apprêtent à se mettre en grève partout dans le monde au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. De la genèse du mouvement des jeunes à cette mobilisation mondiale, ID vous propose de rembobiner l’actualité, si vous avez raté un épisode. De Greta Thunberg au campus Jussieu à Paris, voici cinq dates à retenir pour comprendre la mobilisation des jeunes pour le climat.

21 août 2018 

C'est la rentrée des classes en Suède. Le 21 août dernier, une jeune fille manque à l’appel : au lieu de rejoindre les bancs de l’école, elle est assise seule devant le Parlement suédois, munie d’une pancarte indiquant la mention "grève scolaire pour le climat". Cette jeune fille au visage juvénile encadré de longues tresses blondes, c’est Greta Thunberg. Alors que la Suède sort de l’été le plus chaud jamais enregistré, la lycéenne décide de se mettre en grève tous les vendredis jusqu’aux élections législatives du pays le 9 septembre : voici le lancement des “Fridays For Future”. L'adolescente, alors âgée de 15 ans, estime qu’aucun des programmes des candidats n’est assez bon pour préserver la planète.

La jeune activiste, Greta Thunberg, a protesté seule avec sa pancarte devant le Parlement suédois pour la "grève scolaire pour le climat".
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30 novembre 2018 

Très vite, le hashtag #FridaysForFuture se propage sur les réseaux sociaux scandinaves. Puis en Allemagne, au Pays-Bas, au Royaume-Uni, jusqu’à l’Australie. Le 30 novembre 2018, des milliers d’élèves australiens font l’école buissonnière à la manière de Greta Thunberg. Pour cette première “Strike 4 climate action” du pays, les jeunes militants se réunissent devant les Parlements régionaux des villes de Canberra, Newcastle, Ballarat et d’autres pour exiger des mesures politiques en faveur du climat. À partir de là, les “Fridays For Future” se multiplient un peu partout dans différents pays. 

Les élèves australiens, en grève pour le climat, ont manifesté à Melbourne et ailleurs pour demander aux autorités des mesures de lutte contre le réchauffement climatique le 30 novembre 2018.
©Recep Sakar/Anadolu Agency

4 décembre 2018  

Du 2 au 14 décembre 2018 se tenait la COP24 en Pologne. Pour l’occasion, de nombreux chefs d’États et dirigeants mondiaux sont réunis, ainsi qu’une jeune fille de 15 ans qui a fait le voyage en train depuis la Suède. Greta Thunberg y livre un discours moralisateur qui fait mouche. En colère contre ces hommes et femmes politiques qui se tiennent face à elle, elle déclare : "nous ne sommes pas venus ici pour supplier les dirigeants du monde de s'inquiéter, nous sommes venus pour vous dire que c'est l'heure du changement, que ça vous plaise ou non. Vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses comme elles sont. Même ce fardeau vous le laissez à nous, les enfants. Vous dites que vous aimez vos enfants plus que tout, pourtant vous volez leur futur devant leurs yeux". Du haut de ses 15 ans et devant une assemblée remplis de dirigeants mondiaux, elle devient la figure du mouvement Youth4Climate.

Aussitôt, ces images font le tour du monde et le discours de la jeune fille mobilise encore un peu plus la jeunesse aux quatre coins du globe. Aussi rapide qu’inattendu, celle qui disait entamer "une grève scolaire en solitaire" quelques mois plus tôt sera bientôt rejointe par des milliers de lycéens, étudiants et jeunes inquiets de leur futur, devenant, un peu malgré elle, l’icône de ce mouvement naissant. 

8 février 2019 

La mobilisation de la jeunesse pour un futur viable a pris de la hauteur au cours des derniers mois et dans de nombreux pays européens. La France est à la traîne. Ce n'est que le 8 février 2019 qu’elle se décide à entrer en jeu. Sur le campus parisien de l’université de Jussieu, 300 élèves se réunissent après les cours dans un amphi de la fac pour une assemblée générale inédite. Ce jour-là, ils votent le lancement des “vendredis verts”, soit les "Fridays for future" à la sauce française.  

Timidement, la lutte des jeunes Français démarre. À compter du vendredi suivant, les étudiants parisiens se mettront en grève à la manière de leurs voisins belges, allemands ou suédois, tandis que ce même jour, des lycéens nantais n’ont pas attendu une assemblée générale pour s’organiser. Sur la place Royale, ces adolescents ont devancé leurs aînés en séchant les cours dès ce 8 février. Leur mobilisation, repérée par Greta Thunberg, a été relayée sur Twitter par la jeune fille. 

15 février 2019 

C'est officiellement le premier vendredi de grève de la jeunesse française et la lutte se ficèle de manière quelque peu désorganisée. Après avoir publié un manifeste dans les colonnes du Reporterre, les Franciliens se rendent devant le ministère de la Transition écologique pour y lire leur texte. Pourtant, leur manifestation non déclarée est perturbée par la police qui disperse les jeunes militants, contraints d'abandonner leur lecture. Les jeunes n'en démordent pas et les grillages noirs du 246 boulevard Saint-Germain finissent par s'ouvrir : la secrétaire d'Etat à l'Écologie, Brune Poirson, déclare face aux manifestants : "Derrière ces portes, contrairement peut-être à ce que certains peuvent penser, vous n'avez pas d'adversaires, mais des alliés". 

Devant le ministère de la Transition écologique, les étudiants d'Île-de-France ont manifesté pour la première fois pour le climat, le 15 février.
©Mélodie Taberlet / ID

Après ce premier vendredi de grève, s'en suivront quatre autres, jusqu'au cinquième prévu ce 15 mars, suivant l'appel de Greta Thunberg à une "grève scolaire mondiale pour le climat le 15 mars". Celle-ci est prévue pour être la plus importante depuis le début du mouvement Youth4Climate