La slow life procure des bienfaits comme l'augmentation de la concentration ou la réduction du stress
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Vie quotidienne

Vivre plus lentement : les bienfaits de la slow life

Et si la clé du bien-être et d’un avenir plus durable résidait dans un simple changement de rythme ? Né en réaction à l’hyperproductivité et à la course effrénée du quotidien, le mouvement slow life séduit de plus en plus d’adeptes à travers le monde. Loin d’être un effet de mode, cette philosophie aurait des effets positifs prouvés sur notre santé physique et mentale, mais aussi sur l’environnement. ID, L’info Durable les décrypte pour vous.

Bien plus qu'une simple tendance, la slow life répond à un besoin croissant de reprendre le contrôle sur notre temps et nos priorités. Savourer l’instant présent, ralentir sa consommation et réduire son stress : cette approche offre des bénéfices tangibles, non seulement pour notre bien-être personnel, mais aussi pour la santé de notre planète.

Une société rapide et anxiogène

Stress chronique, burn-out, troubles du sommeil… La vie moderne, marquée par l’urgence permanente et la surconnexion, met nos organismes à rude épreuve. 

Selon le rapport mondial sur la santé mentale publié en 2022 par l’OMS, la pandémie de COVID-19 a eu de nombreuses répercussions, déclenchant notamment une crise sanitaire mondiale en alimentant un stress à court et à long terme préjudiciable à la santé mentale de millions de personnes. 

D’après les estimations, par exemple, les troubles anxieux et dépressifs ont augmenté de plus de 25 % pendant la première année de pandémie. C’est dans ce contexte que la slow life apparaît comme une bouffée d’oxygène.

Un autre indicateur préoccupant est la durée moyenne du sommeil des adultes français, qui est passée sous la barre des sept heures en 2019 (6h42 en semaine), alors qu'une durée idéale se situe entre 7 et 9 heures, selon Santé Publique France.

Le temps de trajet ou de "connexion" entre domicile et travail, ainsi que les temps d’écrans sont notamment mis en cause dans cette réduction du temps de sommeil.

Réduire son stress par la slow-life

Adopter un rythme de vie plus lent, c’est d’abord réapprendre à écouter ses besoins fondamentaux.

Des études, comme celle publiée en 2022 dans le World Journal of Psychiatry, ont montré que des pratiques associées à la slow life (méditation, marche en pleine nature, déconnexion numérique) réduisent significativement l’anxiété et améliorent la qualité du sommeil.

Au travail par exemple, plutôt que de multiplier les tâches et de céder au multitasking, qui soumet au stress et diminue l'efficacité, il est préférable de se concentrer sur une seule action à la fois. 

Diane Ballonad Rolland, auteure sur la gestion du temps, souligne dans Slow Life : Mode d’emploi pour ralentir, l'importance de s'accorder des temps de pause, qui ne sont pas optionnels, mais essentiels pour rester efficace et oxygéner le cerveau. 

Des bienfaits physiques

Sur le plan physique, ralentir permet aussi de retrouver une meilleure hygiène de vie. Prendre le temps de cuisiner des repas maison à partir de produits locaux, marcher plutôt que prendre la voiture pour de courtes distances, privilégier le vélo… Ces petits gestes favorisent une meilleure santé cardiovasculaire et renforcent le système immunitaire.

Une étude approfondie à grande échelle, menée par des chercheurs d’Oxford Population Health et de l’Université de Pékin, a d’ailleurs établi que rester actif peut réduire considérablement les risques de développer 65 maladies et de mourir de 19 causes spécifiques.

Plus qu’un mode de vie individuel

Outre la gestion du temps et le repos, la slow life met l'accent sur le lien social. L'accélération du temps et l'individualisme peuvent parfois compromettre cette cohésion sociale essentielle à notre bien-être. 

Un rapport de l’administrateur de la santé publique des États-Unis, publié en 2023 et intitulé "Notre épidémie de solitude et d'isolement", souligne que le manque de connexion sociale peut augmenter le risque de décès prématuré autant que le fait de fumer jusqu'à 15 cigarettes par jour.

S'engager dans une association, pratiquer une activité sportive ou artistique collective, favoriser les échanges avec ses collègues au travail, ou encore participer à des initiatives de quartier (comme un potager partagé ou un chantier participatif) sont autant de moyens de tisser ou de renforcer ces liens. 

La slow life pour préserver notre planète

Le rythme de notre société est lié à un modèle de croissance et de consommation qui a un impact néfaste sur notre planète. La course au profit et la surconsommation contribuent à la destruction environnementale.

La slow life propose une alternative en prônant un mode de vie moins consumériste et en invitant à acheter moins et mieux. 

Il s'agit de s'interroger sur ses réels besoins avant d'acheter, en utilisant par exemple la méthode BISOU (Besoin, Immédiateté, Semblable, Origine, Utile).

Selon l’Ademe, ralentir son rythme de consommation en achetant local et de seconde main, permet de réduire considérablement son empreinte carbone. Par exemple, favoriser les circuits courts et la production locale permet de limiter les émissions liées au transport des marchandises.

Manger lentement, bon pour vous et l’environnement

La Slow Food s'inscrit dans cette logique en promouvant une alimentation plus saine, moins industrielle, et en respectant l'environnement. Anticiper ses courses, cuisiner fait-maison (par exemple via le batch cooking), et choisir des produits de saison et locaux permettent de mieux s'alimenter tout en réduisant le gaspillage alimentaire.

La vitesse d'alimentation a également beaucoup d'impacts sur votre santé. Nombreuses sont les études qui montrent que manger lentement peut avoir des effets bénéfiques sur la diminution de l'obésité, de la quantité de gras abdominal, ou des maladies cardiovasculaires.

En 2022, 9,4 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été produits en France, selon les chiffres du gouvernement, et 43 % d’entre eux étaient des déchets comestibles assimilés à du gaspillage alimentaire.

Apprendre à bien conserver ses aliments et utiliser des applications anti-gaspi (comme Too Good To Go ou Phenix) sont des moyens efficaces de lutter contre ce gâchis.

Voyager, oui, mais moins vite

Le Slow Tourisme propose de ralentir le rythme de ses périples, de limiter ses émissions de gaz à effet de serre et de privilégier les moyens de transport moins polluants.

En France, plus des trois quarts des émissions liées au tourisme sont générés par le transport (77 %), et l’avion est à l’origine de plus de la moitié des émissions liées au transport pour se rendre (et quitter) le lieu de séjour (53 %).

En France, le réseau ferroviaire offre une alternative beaucoup moins polluante que l'avion ou la voiture individuelle (un Paris-Marseille en train émet 1,7 kg de CO2, contre 85 kg de CO2 en avion et 150 kg de CO2 en voiture).

Selon un comparatif du média BonPote, un voyage en train émet entre 20 et 50 fois moins de CO₂ qu’un voyage en avion sur la même distance.

Devenir adepte du vélo pour les trajets quotidiens ou opter pour des vacances locales et des concepts comme le Slow Village sont des choix qui s'inscrivent dans cette démarche respectueuse de l'environnement, et favorisent une immersion plus authentique.

S’oxygéner, un bienfait mental et physique

Enfin, la slow life nous invite à nous reconnecter à la nature. Le besoin de "se mettre au vert" ressenti par de nombreux citadins, exacerbé par les confinements successifs, témoigne de l'importance de ce lien.

Même en ville, il est possible de retrouver ce contact en redécouvrant les espaces verts, en privilégiant les trajets à l'air libre, ou en prenant le temps d'observer la faune et la flore environnante, dans un parc par exemple.

Passer du temps dans la nature permet de ralentir, de se recentrer sur l'essentiel et a des conséquences positives sur notre cerveau. Plusieurs études mettent en valeur une meilleure capacité d'attention et une diminution du stress.

Comment intégrer la slow life dans son quotidien ?

Adopter la slow life ne signifie pas tout arrêter du jour au lendemain, mais plutôt rééquilibrer ses priorités et introduire de nouveaux rituels plus apaisants et durables.

- Réduire la charge mentale : pratiquer la pleine conscience, instaurer des moments sans écrans, ralentir le multitâche pour se concentrer pleinement sur une seule activité à la fois.

- Repenser sa consommation : acheter moins, mais mieux, privilégier l’artisanat, les produits locaux et éthiques, adopter la seconde main.

- Retrouver le lien avec la nature : passer du temps en extérieur, pratiquer la marche ou le jardinage, des activités reconnues pour réduire le stress et renforcer le bien-être psychologique.