Selon l’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs, l’air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur.
© Freepik
Vie quotidienne

Pourquoi l’air intérieur est-il plus pollué en hiver ?

Moins connue que la pollution extérieure, la pollution de l'air intérieur est pourtant bien réelle et a tendance à être plus importante en hiver. Quels facteurs expliquent ce phénomène ? Et comment améliorer la qualité de l'air intérieur ? ID fait le point.

À l’approche de l’hiver, alors que les températures chutent et que la lumière naturelle se fait rare, beaucoup préfèrent rester chez eux plutôt que de passer du temps à l’extérieur. Pourtant, si cocooning rime généralement avec bien-être, rester enfermé n’est pas toujours sans conséquence. En cause : la pollution intérieure. Un phénomène qui tend à s’accentuer pendant l’hiver.  

Souvent ignorée, la pollution de l’air intérieur a pourtant un impact considérable sur la santé. D'après l’OQEI, l’Observatoire de la qualité des environnements intérieurs, l’air intérieur est 5 à 10 fois plus pollué que l’air extérieur, ce qui peut entraîner "des conséquences dramatiques", selon Frédéric le Guillou, pneumologue et président de l'association Santé respiratoire France. "[La pollution intérieure] est responsable d’une part significative des 40 000 à 48 000 décès prématurés enregistrés chaque année en France en raison de la pollution de l’air. On estime qu’environ la moitié de ces décès sont directement liés à l’air intérieur", explique-t-il dans un communiqué.  

Produits chimiques, moisissures, allergènes : des sources de pollution variées 

Les principaux polluants que l’on trouve à l’intérieur des logements peuvent être chimiques, comme les composés organiques volatils ou semi-volatils tels que les colles, les peintures, ou les produits d’entretien et de nettoyage. Ils peuvent aussi être d’origine biologique : moisissures, allergènes provenant d’acariens ou d’animaux domestiques, pollens... Enfin, le mode de vie joue aussi sur la qualité de l’air intérieur : la fumée de tabac représente ainsi une source importante de pollution. 

En hiver, la pollution intérieure peut être accentuée. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène. Les appareils de chauffage et de production d’eau chaude vétustes, davantage sollicités pendant la saison froide, peuvent par exemple dégager du monoxyde de carbone, un gaz incolore et inodore qui à hautes doses provoque des maux de têtes, des nausées, des vertiges ou encore des troubles de la vision. 

La combustion des poêles à bois et cheminées produit des particules fines qui, même si elles sont majoritairement évacuées vers l’extérieur, peuvent également contribuer à polluer l'air intérieur.  

Enfin, les bactéries et virus de l’hiver apportés à l’intérieur par les habitants eux-mêmes participent à la dégradation de la qualité de l’air.  

Des impacts sanitaires parfois sévères 

Les risques pour la santé de la pollution intérieure peuvent être importants, en particulier chez les personnes fragiles. Selon l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, "une exposition répétée et durable, même à des doses de polluants parfois très faibles, peut aggraver ou être à l’origine de pathologies chroniques ou de maladies graves (maladies et allergies respiratoires, hypersensibilité bronchique, diminution de la capacité respiratoire, cancers…)". 

Pour limiter la pollution intérieure, il existe des gestes simples à appliquer au quotidien. Le plus efficace reste de bien aérer, une habitude que l’on tend à délaisser en hiver pour éviter de refroidir son logement. Pourtant, selon l’Ademe, 5 à 10 minutes d’aération matin et soir suffisent à renouveler entièrement l’air et à évacuer l’humidité. 

L’Ademe recommande également de limiter l’usage de bougies et d’encens, de privilégier des produits ménagers plus naturels, de ne pas vaporiser de produits en spray car ceux-ci pénètrent facilement dans les poumons, ou encore de choisir des meubles et de la décoration qui émettent peu de composés organiques volatils, une information que l’on peut trouver sur l’étiquette "Émissions dans l’air intérieur". 

Enfin, il vaut mieux éviter de miser sur les plantes dites dépolluantes, car leur efficacité n’est pas prouvée.