Chaque jour, un Français consomme en moyenne 149 litres d’eau selon le Commissariat général au développement durable. Jardins, toilettes, machines à laver… Les sources d’économies sont pourtant multiples au sein d’un foyer. Voici 5 conseils pour optimiser sa consommation d’eau.
Modifier la chasse d’eau
L’Agence pour la transition écologique (ADEME) estime la consommation d’une chasse d’eau classique à 9 litres par tirage. Cela peut monter jusqu’à 12 à 15 litres sur les modèles anciens.
L’objectif est donc de réduire le volume d’eau pour limiter cette consommation. Pour cela, il est recommandé d’installer une chasse à double flux. Selon les calculs de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, ce système permet de réduire le débit d’eau à environ 3 à 6 litres.
Réutiliser les "eaux grises"
Face à la raréfaction de la ressource, l’intérêt pour ces eaux non potables n’a cessé de croitre. Ce terme désigne les eaux domestiques déjà utilisées comme celles de la douche, de la vaisselle ou encore les eaux de cuisson des aliments.
Puisqu’elles ne sont pas traitées, ces eaux ne peuvent pas servir à tous les usages. Le décret et l’arrêté du 12 juillet 2024 autorisent la réutilisation de cinq types d’eau : les eaux de pluie récoltées en aval des toitures inaccessibles, les eaux douces, les eaux de puits et de forage, les eaux grises issues des douches, des baignoires, des lavabos et des lave-linges, les eaux issues des piscines à usage collectif.
De même, les usages sont réglementés et limités. Il est possible de se servir des eaux grises pour arroser son jardin, alimenter sa chasse d’eau, laver son linge, nettoyer ses sols intérieurs et extérieurs et laver son véhicule.
Selon une étude, les eaux grises représentent 50 à 80 % des eaux usées domestiques. Une autre étude montre que leur réutilisation peut réduire la consommation d’eau potable d’un bâtiment jusqu’à 50 %.
Pour collecter ces eaux, des systèmes simples de récupération peuvent être mis en place, comme placer une bassine dans la douche en attendant que l’eau chauffe.
Adopter le jardinage en permaculture
Le jardin peut être une source de consommation d’eau importante. Des systèmes d’arrosage économes existent comme le goutte-à-goutte ou le paillage du sol pour retenir l’humidité. Selon l’ADEME, "le paillage permet de réduire l'évaporation de 60 % en moyenne".
D’autres techniques permettent d’éviter le gaspillage, telles que l’arrosage pendant des tranches horaires précises et la plantation d’espèces de plantes locales, plus résistantes au stress hydrique.
Choisir des équipements électroménagers à haute efficacité hydrique
Ici, les lave-linge et lave-vaisselle sont les premiers concernés. Selon l’ADEME, les lave-vaisselle utilisent en moyenne entre 10 et 20 litres d’eau par cycle. C’est entre 40 et 80 litres par cycle pour un lave-linge. Cela varie en fonction des modèles et des programmes choisis.
Les premières astuces à adopter peuvent être, d’une part, de bien remplir les machines avant de les mettre en marche et, d’autre part, de ne pas prélaver la vaisselle.
Pour aller plus loin : 10 écogestes simples à adopter au quotidien
Ensuite, il est possible d’opter pour des modèles d’appareils étiquetés de la mention A ou A+++. Cela signifie que leurs consommations à la fois énergétique et hydrique sont moindres qu’un modèle avec d’autres lettres.
Concernant la douche, à laquelle ce principe ne s’applique pas, il existe des robinets ou des pommeaux thermostatiques qui évitent de laisser l’eau couler trop longtemps.
Récupérer l’eau de pluie
Gratuite, l’eau de pluie est une source relativement facile d’accès. Toutefois, elle n’est pas potable, donc les mêmes précautions que pour les "eaux grises" sont de rigueur.
Le marché des récupérateurs extérieurs s’est développé ces dernières années pour répondre à ce besoin. Pour une récupération des eaux à l’intérieur de la maison, l’installation d’un réseau de récupération relié aux toilettes et à l’arroseur automatique par exemple, peut être envisagée.
Cependant, l’Anses juge que l’eau de pluie n’est pas adaptée pour le lavage du linge. Des particules toxiques présentes dans l’eau peuvent en effet être transférées sur les textiles. "Faute de données disponibles sur cette pratique, l’Agence avait recommandé que l’eau de pluie ne soit pas utilisée pour laver le linge des personnes vulnérables, incluant notamment les jeunes enfants, les personnes immunodéprimées et les personnes en hospitalisation à domicile", préconise l’Anses.
