Est-ce plus rentable de voyager par les airs ou par les rails ? C’est la question que s’est posée l’ONG environnementale Greenpeace dans sa dernière étude comparative parue le 21 août 2025. Conclusion : les trajets en avion sont en moyenne moins chers que ceux en train.
En effet, 54 % des voyages transfrontaliers sont plus chers en train qu’en avion. Les vols proposés par des compagnies low-cost accentuent ce phénomène. Certaines proposent par exemple des vols Barcelone-Londres à 13 euros ou Paris-Milan à 15 euros, soit 26 fois moins cher que les mêmes trajets en train.
"L’aviation reste l’un des modes de transport les plus polluants pour le climat et les plus injustes en Europe", déplore Greenpeace.
En tout, les 142 trajets les plus importants à travers 31 pays du continent européen ont été analysés, dont 33 intérieurs et 109 transfrontaliers. Par souci de pertinence, les trajets étudiés sont tous inférieurs à 1500 kilomètres et disposent d’options alternatives pour voyager en train.
L’avion, un mode de transport encouragé
Des tendances positives et "prometteuses" ont tout de même été notées, selon l’ONG. 70 % des 33 trajets intérieurs sont moins chers en train qu’en avion. Ce taux s’élève à 39 % pour les trajets transnationaux.
L’étude constate également que "la part des trajets où le train était moins cher que l’avion pendant au moins 6 jours sur 9 est passée de 27 % à 41 %" en 2025 par rapport à 2023. Greenpeace juge cependant que cette progression "est trop lente".
Par ailleurs, des inégalités existent entre les États. "Le pays où les voyages ferroviaires transfrontaliers sont les plus chers par rapport aux vols est la France, où 95 % de l’ensemble des trajets étaient plus coûteux en train lors d’au moins 6 jours sur 9. Pour l’Espagne, ce chiffre atteint 92 % ; pour le Royaume-Uni, 90 % ; et pour l’Italie, 88 %", calcule l’ONG.
Plusieurs facteurs permettent d’expliquer ces écarts de prix. L’avion "n’est pas plus efficace", note Greenpeace. "Les compagnies aériennes bénéficient d’avantages injustes tels que des exonérations fiscales et des subventions, tandis que le rail est pénalisé par des tarifs élevés, des systèmes de billetterie fragmentés et des infrastructures sous-financées", précise-t-elle.
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De plus, "les compagnies aériennes ne paient ni taxe sur le kérosène ni TVA sur les billets internationaux, tandis que les opérateurs ferroviaires sont soumis dans de nombreux pays aux taxes sur l’énergie, à la TVA et à des redevances élevées pour l’accès aux voies", ajoute l’ONG.
Vers des "billets climat" ?
"Il est évident que les citoyens sont incités à prendre l’avion pour traverser l’Europe, même lorsqu’il existe une connexion ferroviaire convenable", conclut Greenpeace.
Face à cette situation, l’ONG demande désormais "la mise en place de billets climat dans toute l’Europe, la fin des subventions aux compagnies aériennes et un système tarifaire qui place les personnes et la planète en priorité".
Dans un autre rapport, Greenpeace estime que prendre l’impact global de l’avion serait 80 fois supérieur au train.
Pour rappel, les avions émettent en moyenne 4,85 fois plus de gaz à effet de serre que les trains, selon les données de l’Agence européenne pour l’environnement.