Le train est le moyen de transport collectif le plus utilisé sur les longs trajets en France
©Thomas Giraud/Pexels
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Les Français préfèrent le train à la voiture pour leurs longs trajets

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Dans son rapport annuel paru le 1er juillet dernier, l’Autorité de régulation des transports (ART) affirme que le train est devenu le mode de transport préféré des Français en 2023, devant la voiture ou encore l’avion. 

C’est une bonne nouvelle pour l’environnement. Alors que l’été débute et avec lui les premiers départs en vacances, l’Autorité de régulation des transports (ART) a publié son quatrième rapport annuel sur l’état du transport de voyageurs en France. 

Dans cette étude, le train, l’avion et la voiture sont comparés. L’ART a calculé leurs différences en termes de nombre de voyageurs. Le constat est sans appel : le train arrive en tête. Sur les trajets de 100 kilomètres ou plus, "le nombre de personnes s’étant déplacé en train est supérieur à la voiture particulière sur autoroute de 6,3 milliards de voyageurs par kilomètre". En 2022, cet écart était de 4,2 milliards de voyageurs/km. 

Des chiffres qui confirment le retour en force du transport ferroviaire après l’épidémie de Covid. Deux types de trains ont contribué à cette évolution : les TER longues distances avec une augmentation de 11,8 % de leur fréquentation et les TGV classiques qui ont connu une hausse de 4 %.

"La demande en transports collectifs a augmenté", avance l’ART comme une explication possible à la hausse du nombre de voyageurs. 

Une empreinte carbone réduite 

Cet essor du ferroviaire signifie une baisse des émissions de gaz à effet de serre dans le domaine des transports, le plus polluant devant l’énergie et l’industrie. En moyenne, un voyageur émet entre 2 et 4 grammes équivalent CO2 par kilomètre. Cette empreinte carbone est même encore plus faible lorsque le train est électrique. À titre de comparaison, la voiture électrique réputée pour son faible bilan carbone, émet 6 grammes par kilomètre. 

Le transport ferroviaire affiche les émissions les plus faibles avec moins de 1 % des émissions globales du secteur. Cela s’explique en partie par les 84 % de trains de voyageurs qui sont désormais réalisés en traction électrique. "Doubler la part du fret ferroviaire pourrait ainsi contribuer, d’ici 2030, à réduire de 3 à 4 millions de tonnes d’équivalents CO₂, soit près de 10 %, les émissions liées au transport de marchandises", estime l’ART. 

Une mobilité plus douce mais à quel prix ? 

Le ferré apparaît donc comme le moyen de transport collectif le plus respectueux de l’environnement. Pourtant, il reste le moins accessible. En moyenne, un voyageur dépense 11,8 € pour 100 kilomètres contre 9,7 € pour la même distance avec une voiture particulière. 

Ainsi, la voiture reste le moyen de transport le plus abordable financièrement. Surtout pour les déplacements comprenant quatre personnes ou plus. Dans ce cas de figure, la différence peut aller jusqu’à 30 % supplémentaire sur les billets de train et 44 % pour l’avion. 

Il existe aussi une différence entre les liaisons directes et les transversales que les consommateurs ressentent au moment de payer. "Le train se montre compétitif lorsqu’il existe des liaisons ferroviaires directes, notamment sur les axes radiaux (depuis ou vers Paris)", constate l’ART. En revanche, l’avion est en moyenne 37 % moins cher que le train sur les lignes transversales, avec des différences de prix pouvant dépasser les 50€, selon l’UFC Que-Choisir

"En prenant pour année de référence 2017, seuls les prix du transport ferroviaire ont connu une hausse moindre que l’inflation, tempère toutefois l’ART. Les prix de la voiture, de l’autocar et du transport aérien, fortement dépendants du coût du carburant, ont subi une forte hausse de respectivement 40 %, 34 % et 28 %."

L’UFC Que-Choisir dénonce quant à elle "l’absence d’une politique tarifaire adaptée côté rail" ainsi qu’une instabilité des prix des billets de train. "Pour de nombreux consommateurs, l’avion reste la seule option économiquement viable, en dépit de son impact environnemental", précise l’association. Elle appelle, entre autres, à "développer les liaisons ferroviaires directes entre villes de province, à plafonner les prix des billets de train sur les trajets afin d’assurer un avantage systématique au rail et à étendre les réductions aux adolescents et simplifier les tarifs familiaux". 

En attendant, la conférence de financement des infrastructures de transports à horizon 2040, débutée en mai, doit rendre son rapport d’ici la mi-juillet. Celui-ci sera traduit au Parlement en septembre. Des mesures sont attendues pour développer le transport ferroviaire français en adéquation avec les enjeux de dérèglement climatique.