À cause du changement climatique, été rime de plus en plus avec sécheresse. Certaines régions vont même jusqu’à imposer des restrictions de l’usage de l’eau pour préserver la réserve. Dès lors, arroser son jardin peut devenir un casse-tête. Voici nos conseils.
Arroser au bon moment
Avant de se demander "comment mieux arroser ?", il est important de savoir quand le faire. Idéalement, il est recommandé d’éviter les heures de fortes chaleurs car l’eau s’évapore vite au soleil. Privilégiez donc un arrosage le matin, avant 9 heures, ou le soir après 20 heures.
L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) précise que "l’arrosage en pleine journée provoque une perte immédiate de 20 à 30 % par évaporation".
De plus, arroser le matin permet de limiter les maladies fongiques, comme le rappelle l’INRAE : "Pour les plantes sensibles au mildiou, l’arrosage le matin est fortement conseillé, car l’humidité sur les feuilles en fin de journée ou la nuit favorise la germination des spores fongiques."
Par ailleurs, l’eau pénètre mieux les sols le soir. Utile si vos plantes sont très assoiffées.
Arroser peu, mais en profondeur
Au lieu de faire de petits arrosages quotidiens, gourmands en eau, un à deux arrosages profonds par semaine suffisent à la majorité des plantes pour vivre.
Cela encourage les racines à plonger en profondeur plutôt que de rester en surface, ce qui rend d’ailleurs les plantes plus sensibles à la chaleur.
Utiliser du paillage
Pailler le sol où poussent les plantes a plusieurs avantages. Cela permet de garder l’humidité emprisonnée et empêche son évaporation. Selon l’Agence pour la transition écologique (ADEME), "le paillage permet de réduire l'évaporation de 60 % en moyenne".
Les besoins en arrosage sont donc proportionnellement réduits. Le paillis empêche également les herbes indésirables de pousser.
Plusieurs matériaux peuvent être utilisés pour construire ce paillage, comme de la paille, des feuilles mortes, de la tonte sèche ou encore du bois frais broyé en petits morceaux (BRF).
Récupérer l’eau de pluie
En été, pour compenser la sécheresse des sols, le réflexe est souvent de venir trop arroser. Or, l’eau étant de plus en plus chère, cela a un cout. Pourquoi ne pas alors profiter d’eau gratuite ? C’est possible en récupérant l’eau de pluie.
Pour ce faire, du matériel est nécessaire. Il faut un récupérateur d’eau acheté en jardinerie ou en magasin de bricolage. Cela peut aussi être des cuves ou des tonneaux adaptés. Cette réserve doit être reliée à un arrosage ou un tuyau pour asperger les plantations.
À noter que certains modèles vendus dans le commerce peuvent se relier à la gouttière ou au toit d’un abri.
L’ADEME et les collectivités territoriales encouragent fortement la récupération.
Arroser au pied des plantes
Entre les pieds et le feuillage, mieux vaut privilégier le pied de la plante. Cela limite l’évaporation de l’eau et les maladies qui se développent dans des milieux humides. Pour cela, utilisez des arroseurs ciblés, un tuyau microporeux ou le goutte-à-goutte.
Optimiser son système d’arrosage
Le goutte-à-goutte est un système d’arrosage en continu. C’est un tuyau percé de micro-trous installé aux pieds des plantations. Tout au long de la journée et en fonction des besoins, il disperse de petites gouttes d’eau.
Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), "le goutte-à-goutte peut permettre de réduire la consommation d’eau de jusqu’à 60 à 70 % comparé à l’arrosage traditionnel".
Il existe aussi des programmateurs intelligents qui ajustent l’arrosage selon la météo.
Pour aller plus loin : Jardinage : comment vérifier l’état de santé des sols ?
Ces deux technologies exigent de rassembler les plantes par besoins similaires pour arroser plus efficacement.
Choisir des plantes sobres en eau
Une autre solution peut être de régler le problème à la source en choisissant des plantes peu gourmandes en eau. Les plantes méditerranéennes sont une bonne alternative. Parmi elles : la lavande, le romarin, la sauge, l’euphorbe, le sédum, etc.
Les plantes locales sont aussi à envisager. Habituées aux sols de votre jardin, elles résisteront mieux à la chaleur et avec moins de besoins en eau que des plantes importées d’autres régions du monde.
Selon le guide de la Société nationale d’horticulture de France (SNHF), les plantes méditerranéennes ou adaptées à la sécheresse peuvent vivre avec 20 % de la quantité d’eau requise par des espèces plus gourmandes, comme le gazon ou les hortensias.