En revanche, les plantes peuvent servir d’indicateur de pollution.
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Vie quotidienne

Les plantes sont-elles la solution pour dépolluer nos logements ?

Si certaines plantes sont capables de capter des gaz toxiques, la question se pose sur leur capacité à dépolluer l'air intérieur. ID décrypte le résultat de l'expérience menée par l'Ademe et liste les autres solutions pour dépolluer les habitations.

Le terme "plantes dépolluantes" est-il scientifiquement prouvé ? C'est la question à laquelle répond l'Ademe (Agence de la Transition Écologique). Certaines plantes d’intérieur sont perçues comme un outil de purification de l’air des maisons ou appartements, idée largement relayée dans le marketing. Or, si la capacité de quelques plantes d’absorber certains gaz nocifs est avérée, cette faculté reste à prouver dans nos logements.

Certaines plantes ont une capacité d’absorption…

En 1989, la Nasa publie les recherches du Docteur Wolverton sur les capacités de dépollution des plantes en intérieur. Cette étude est menée en reproduisant les conditions des stations spatiales. Certaines plantes s’avèrent effectivement capables d’absorber des gaz toxiques comme le benzène, le trichloréthylène ou encore le formaldéhyde.

Plus récemment, depuis 2004, l’Ademe s’est également penchée sur la question. Elle a mené le programme PHYTAIR (Épuration et biosurveillance par les plantes des polluants de l'air intérieur). En 2011, elle publie des résultats expliquant qu’en laboratoire, les trois plantes étudiées (dragonnier, pothos et plante araignée) capturent certains polluants, notamment le monoxyde de carbone.

… mais pas dans les conditions réelles d’un logement

Seulement, ces deux expérimentations ne s’appliquent pas aux habitations classiques. L’Ademe a mené l’expérience dans des conditions réelles et les résultats ne sont pas aussi concluants. En effet, à même taux de pollution, aération et densité de plantes qu'un logement, les spécimens étudiés ne capturent quasiment pas de polluants. L’air intérieur étant beaucoup plus pollué que l’air extérieur, il faudrait une densité de plantes impossible à posséder dans un logement pour que l’air soit dépollué. 

De plus, l’étude pointe les potentiels inconvénients des plantes d’intérieur pour la santé. Ces dernières peuvent être à l’origine d’allergies et irritations ou favoriser le développement de moisissures. En revanche, l’Ademe indique que les plantes peuvent servir d’indicateur de pollution : les éléments polluants leur causent des dommages qu’il est intéressant de surveiller.

D’autres solutions plus efficaces

Mais alors, comment dépolluer son logement ? La meilleure solution reste l’aération. Cette habitude permet de régénérer l’air intérieur en évacuant les gaz polluants. Pour une aération efficace, il vaut mieux ouvrir les fenêtres en grand pendant de longues minutes, plusieurs fois par jour. Il est aussi possible de mesurer le taux d’humidité et de pollution de l'air chez soi, avec des outils spécialisés.

Afin d’éviter que le logement ne soit pollué au départ, certaines actions peuvent être mises en place en amont. Il est conseillé de privilégier les produits de nettoyage naturels qui ne libèrent pas de substances. Il en va de même pour les produits liés à la construction. De plus, éviter la fumée réduit les gaz nocifs. Par exemple, se passer de fumer des cigarettes à l’intérieur protège des émanations de formaldéhyde, monoxyde de carbone, oxyde d’azote, trichloréthylène et benzène. De même, les bougies, encens ou autres produits à brûler sont à utiliser avec parcimonie, en favorisant également les produits naturels.

Une autre solution est d'éteindre les appareils électroniques lorsqu’ils ne servent pas, afin de limiter les ondes électromagnétiques, en plus d’économiser de l’énergie. Enfin, l’Ademe préconise de bien entretenir les chaudières et les chauffe-eaux.