La France aussi est concernée par le surtourisme : 80 % de l’activité touristique se concentre sur 20 % du territoire ! 
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Surtourisme : et si nous arrêtions de tous partir au même endroit ?

Où partir cet été ? Il y a cette station balnéaire dont tout le monde parle, ces gorges à visiter absolument, cette région où il fait toujours beau... Mais prenons-nous vraiment la mesure de l’impact du surtourisme sur ces endroits souvent très fragiles ? N’y aurait-il pas d’autres lieux moins “populaires” mais tout aussi charmants à privilégier, y compris en famille, en demeurant respectueux de son environnement ? ID fait le point, en partenariat avec l’ADEME.  

Quelle chance nous avons ! En effet, la France est loin d’être un pays aux paysages monotones. Pas besoin de partir à l’autre bout du monde ni d’aller dans les endroits les plus visités pour passer nécessairement de bonnes vacances. Saviez-vous d’ailleurs que 95 % des touristes mondiaux visiteraient moins de 5 % des terres émergées, selon l’Organisation mondiale du tourisme ? Est-ce à dire que nous partons tous aux mêmes endroits ? Sans aucun doute, oui... mais cela n’est pas sans conséquences pour la faune, la flore ainsi que pour les habitants. 

La France aussi est concernée par le surtourisme : 80 % de l’activité touristique se concentre sur 20 % du territoire ! Alors comment faire pour changer d’air sans générer trop d’impacts ? 

Bien choisir sa destination 

Si l’on n’a pas encore décidé où partir et comment, tout démarre par là. On peut trouver de nombreuses destinations en France et en Europe accessibles en en train, en bus et même en bateau. En effet, pour éviter d’exploser notre bilan carbone, on oublie l’avion. Si malgré tout, on décide de faire un grand voyage à l’étranger, l’ADEME recommande d’effectuer un long séjour (et non pas plusieurs petits séjours dans l’année) et si possible sans escale, le décollage d’un avion étant très émissif de polluants et de gaz à effet de serre. 

Mais l’une des options les plus écoresponsables est de découvrir la France, dans des lieux qui ne souffrent pas du surtourisme, grâce à un mode de transport moins impactant. Les Français sont d’ailleurs environ 42 % à préférer passer une partie de leurs vacances dans leur propre pays pour leurs congés d’été. Oui, ce n’est pas la majorité, mais c’est davantage que la moyenne européenne, qui est de 30 %. Et quand on est en famille, avec des enfants, c’est a priori moins fatiguant de partir à proximité ! 

Pourquoi faut-il éviter les lieux trop convoités ? 

©Vacances écolo

Dans son guide pratique Comment passer des vacances plus écologiques ?, l’ADEME explique que certains sites s’avérant fragiles sont peu adaptés à l’accueil d’un trop grand nombre de touristes. Parmi la liste des impacts :  

-Mise en danger du patrimoine culturel ; 

-Nuisances pour les populations locales ; 

-Hausse du prix de l’immobilier ; 

-Surconsommation de ressources ; 

-Gestion difficile des déchets ; 

-Autres impacts possibles : pollution de l’eau, des sols, destruction d’écosystèmes à cause des substances chimiques comme les huiles solaires et du rejet des eaux usées, déforestation, destruction de la végétation, perturbation des espèces, etc. 

Plusieurs territoires se voient d’ailleurs obligés de prendre des mesures pour limiter le surtourisme. La métropole de Toulon, par exemple, limite le nombre de visiteurs journaliers à 6 000 sur l’île de Porquerolles. 

On peut malgré tout être tenté d’aller visiter des sites connus, notamment pour y admirer des merveilles historiques ou naturelles. L’ADEME conseille alors de partir hors-saison si possible, ce qui permet par ailleurs de faire des économies.

Comment se donner de nouvelles idées de destinations, en France ? En suivant ce lien, du média Qu’est-ce qu’on fait ?. Après une suite de données chiffrées, on retrouve une série d’idées pour partir à la découverte de la France comme on ne l’a jamais vue, en ayant presque l’impression de faire le tour du monde. Plusieurs exemples : pour une envie de Colorado, on peut se rendre dans le Vaucluse, aux Ocres de Rustrel... Si on préfère se sentir au Canada, direction les Vosges et le lac de Lispach... Dans le Jura, on peut avoir droit à un bout de Thaïlande à la Cascade des Tufs. 

Le site officiel de l’Agence Nationale du Tourisme propose aussi ses pépites pour voyager hors des sentiers battus.  

Selon les destinations qui nous intéressent, on peut se faire une idée en une minute des émissions de CO2 générées par les kilomètres parcourus selon les différents modes de transport grâce à cet outil de l’ADEME. Et choisir son mode de transport en fonction de cela.  

On pense, quand c’est possible bien sûr, au covoiturage. Au cyclotourisme, aussi (voir le site veloenfrance.fr). Le vélo est une option à vraiment considérer alors si elle est envisageable pour soi, on fonce ! 

L’ADEME précise aussi que plusieurs régions proposent des offres “sans voitures” adaptées entre autres aux familles car dotées de services complémentaires pour pallier l’absence de véhicule personnel (kit bébé, pass mobilité, kit frigo plein…). C’est le cas de la Bretagne. La Normandie et la Nouvelle-Aquitaine proposent des offres similaires.  

L’hébergement compte également car chaque type d’hébergement a une empreinte carbone différente (camping, hôtel, résidence secondaire...). Plusieurs labels sont là pour nous guider en fonction de nos préférences. Ils prennent en compte la sobriété énergétique, la consommation responsable des ressources en eau, l’utilisation de fournitures (papier, produits d’entretiens…) porteuses de labels environnementaux, la formation du personnel aux gestes environnementaux, les engagements visant à réduire les déchets et à garantir un tri efficient, les mesures anti-gaspillage alimentaire… On surveille en particulier le label Clef Verte et l’Écolabel européen.  

Une fois sur place  

Que l’on ait déjà réservé ses vacances (si on peut en prendre) dans un lieu convoité, ou que l’on ait privilégié une destination moins populaire, plusieurs actions sont possibles afin de mieux préserver son environnement en vacances.  

Ces actions impliquent de mieux préserver la faune et la flore, la ressource en eau, de limiter les pollutions et de réduire les émissions de gaz à effet de serre... Et ainsi de participer à l’émergence d’un tourisme plus durable.   

1-La valise 

Tout d’abord, on pense à sa valise ! Celle-ci ne doit pas être trop lourde, car en avion ou en voiture, son poids a un réel impact sur la consommation de carburant et donc les émissions de gaz à effet de serre. On peut louer le matériel encombrant sur son lieu de vacances (exemple : un équipement de plongée).  

Pas besoin de prendre les cartons d’emballage de ses crèmes et dentifrices, et mieux vaut éviter les produits jetables comme les rasoirs ou les lingettes. Une gourde sera bien sûr très utile pour éviter les bouteilles en plastique.  

Concernant sa protection solaire, on la privilégie avec des filtres UV moins nocifs et de préférence sans ingrédients microplastiques. Mieux vaut éviter les produits solaires en brume ou en spray, rappelle l’ADEME, car ils se dispersent dans l’air... et n’atteignent pas totalement la peau.  

2-Les activités 

On se déplace idéalement à pied ou à vélo et on évite les activités qui dérangent la faune, comme le squad ou le jet-ski. On privilégie les randonnées, le kayak, le surf, les pique-niques, la visite de musées... Des activités avec peu d’impacts sur l’environnement. En randonnée, on reste sur les chemins balisés, on ne jette évidemment pas ses déchets en plein nature, on ne ramasse pas de fleurs sauvages. À la plage, on ne ramasse pas de galets.  

Pour mieux protéger la faune sauvage, on s’aide du widget Biodiv’ Sports.  

3-L'alimentation 

On privilégie le local en se rendant pourquoi pas sur des marchés aux alentours, cela fait aussi partie du charme des vacances... Un pique-nique ? L’ADEME suggère de privilégier le fait-maison, d’opter pour des boîtes réutilisables pour ne pas avoir d’emballages à jeter... Et si l’on ne veut pas cuisiner, direction la boulangerie la plus proche pour y acheter des sandwichs que l’on emballe dans ses serviettes en tissu.  

4-Le tri 

Le tri des déchets ne s’arrête pas en vacances. Cela va de soi, on ne jette RIEN dans la nature. Les mégots sont une source immense de pollution sur les plages et dans l’eau. Il faut faire aussi attention aux déchets très légers qui peuvent s’envoler facilement. 

5-L'eau 

Les douches ne doivent pas s’éterniser. Cinq minutes maximum. L’ADEME rappelle que dans certaines régions touristiques, la consommation d’eau très importante en période de vacances pose de gros problèmes et en posera de plus en plus à l’avenir. 

6-La climatisation 

Il est également un enjeu majeur : le fameux climatiseur, qui consomme beaucoup d’électricité. Pour garder son hébergement frais, on ne déclenche celui-ci que lorsqu’il fait plus de 26 °C et pour éviter d’y avoir recours, on rafraîchit le logement en aérant la nuit. On ferme ses volets avant que le soleil ne tape sur les fenêtres. 

Surtourisme

En partenariat avec l'ADEME.