L'île de Porquerolles a décidé de limiter le nombre de touristes journaliers face à l'explosion de la fréquentation.
Photo Hugo Petitjean / Pixabay
Environnement

Comment certains sites touristiques français luttent contre le surtourisme ?

Partout en France, le tourisme de masse continue de battre des records. Des sites naturels d'exception, autrefois préservés, sont aujourd'hui confrontés à un afflux de visiteurs qui met en péril leur équilibre. Pour faire face à cette pression, de nombreux sites touristiques sont contraints de prendre des mesures drastiques.

Ça fait 30 ans que ça dure ! Une fois encore, la France s’est imposée comme le pays qui a attiré le plus de touristes dans le monde en 2023. Au total, ce sont 100 millions de voyageurs étrangers qui ont visité l’Hexagone. Si ces chiffres constituent une aubaine d’un point de vue économique, ils sont bien plus dramatiques en matière d’environnement. Selon l’Ademe, le tourisme représentait 11 % des émissions de gaz à effet de serre du pays en 2021, soit 118 millions de tonnes de CO2 émises.

La crique de Sugiton

Alors, pour lutter contre le phénomène de surtourisme, certains sites français ont décidé d’adopter des mesures claires. L'un des exemples les plus significatifs est celui du parc national des Calanques, près de Marseille. Afin d’éviter l’érosion accélérée du site, la crique de Sugiton, auparavant accessible à 2 500 visiteurs par jour, est désormais limitée à 400 personnes par jour durant chaque été depuis 2022. Le parc réfléchit également à des mesures de régulation de la fréquentation pour les îles du Frioul, confrontées à des niveaux de visite similaires.

Sur son site internet, le parc déclarait à ce propos : "Sous l'effet des pas répétés des visiteurs, la terre glisse en direction de la plage, provoquant un effet d'érosion très marquée. Cette disparition du sol menace la pinède : les racines des vieux arbres sont mises à nu et les jeunes végétaux ne peuvent pas pousser".

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L’île de Porquerolles 

L'île de Porquerolles, au sein du parc national de Port-Cros, est un autre exemple de destination impactée. Pour préserver son environnement fragile, l'île limite le nombre de visiteurs à 6 000 durant les pics de l’été, et ce depuis 2021. Une mesure qui vise à "maintenir une expérience touristique de qualité et contribuer à la protection de l’environnement", selon le site.

Le Mont-Blanc

Le Mont-Blanc, point culminant des Alpes, illustre également les défis liés au surtourisme. Depuis 2019, la préfecture de Haute-Savoie a imposé une limite stricte : seulement 214 alpinistes par jour peuvent accéder au sommet, en raison de la capacité des trois refuges disponibles. Cette décision vise à protéger l’écosystème montagnard et à assurer la sécurité des visiteurs.

L’île de Bréhat

En Bretagne, l’île de Bréhat a récemment pris une mesure similaire, en imposant une limite de 4 700 visiteurs par jour pendant la haute saison estivale, et ce uniquement de 08h30 à 14h30. Une restriction considérée comme "indispensable" pour  le maire de Bréhat. "On veut éviter les souvenirs cauchemardesques que certains ont eus par le passé, nous voulons offrir aux visiteurs une meilleure expérience", déclare-t-il à France 3 Régions. L'île compte 427 résidents permanents, et la majorité des habitations (77%) sont des résidences secondaires.

La grotte de Lascaux

Enfin, bien que moins axée sur le tourisme balnéaire, la grotte préhistorique de Lascaux est un exemple emblématique de la nécessité de protéger les sites sensibles. Fermée au public depuis 1963 en raison de l'impact de l'affluence et des aménagements, elle a été remplacée par trois répliques permettant de préserver le site tout en offrant un aperçu de ce site classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979.