Des sacs en tissu aux shampoings solides, il existe une multitude de solutions pour éviter le plastique.
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CHRONIQUE

#NoPlasticChallenge : j'ai chassé le plastique de ma vie pendant deux semaines... et j'ai survécu !

Le 22 mai dernier, l’association No Plastic In My Sea lançait le #NoPlasticChallenge, un défi qui invitait chacune et chacun à ne plus consommer de plastique durant deux semaines. Notre journaliste Priscillia Gaudan s’est prêtée à l'exercice et fait aujourd'hui son bilan. 

Ne plus consommer de plastique pendant deux semaines ? C’est le défi lancé par l’association No Plastic In My Sea, et je l’ai relevé ! À vrai dire, cela fait plusieurs années maintenant que je m’interroge sur ma consommation personnelle et sur les déchets plastiques que je génère. Après avoir beaucoup lu sur le sujet et notamment après avoir visionné le documentaire A Plastic Ocean (disponible sur Netflix), j'ai pris conscience qu'il était important de réduire ses déchets, en particulier ceux en plastique. 

Que ce soit dans ma salle de bain, où j'ai remplacé le coton jetable par du coton lavable, les cotons-tiges par un oriculi réutilisable (on en trouve aujourd'hui dans plusieurs commerces), ou pendant mes courses où j'ai troqué les sacs en plastique des fruits et légumes par des sacs en tissu, ces quelques gestes m'ont peu à peu permis de réduire mes déchets. 

C'est pour toutes ces raisons que j'ai décidé de me lancer dans ce défi, qui débutait le 22 mai dernier. Son objectif : sensibiliser chacune et chacun à la réduction de ses déchets. Afin d'éviter le gaspillage, j'ai pour ma part choisi de ne pas me débarrasser des objets ou contenants en plastique que je possédais déjà. En revanche, je me suis promis de ne plus en consommer davantage pendant ces deux semaines, et malgré deux ou trois petits écarts, je m'en suis plutôt bien sortie. 

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Quelques chiffres sur le plastique :

  • 10 tonnes de plastique sont produits chaque seconde dans le monde et 300 millions de tonnes par an ;
  • Seulement 21 % du plastique est recyclé en France et 9 % dans le monde ;
  • Sa production mondiale a été multipliée par 20 depuis les années 1950 (+ 4 % par an dans le monde) et WWF estime qu'elle pourrait augmenter de 41 % d'ici 2030 si rien n'est fait ;
  • En France, 25 millions de bouteilles en plastique sont jetées chaque jour et seulement 49 % d'entre elles sont recyclées ;
  • Selon WWF, 8 millions de tonnes de plastique finissent chaque année dans les océans.

15 gestes à adopter au quotidien afin de réduire sa consommation de plastique

À l'occasion du "défi zéro plastique", l'association No Plastic In My Sea a publié 15 éco-gestes que nous pouvons tous adopter au quotidien afin de réduire nos déchets plastiques. Je me suis donc prêtée au jeu.

Première semaine :

Jour 1 : j’utilise de la vaisselle réutilisable/j’évite les couverts et les récipients jetables. Cela fait longtemps que je n'utilise plus de vaisselle jetable. Que ce soit chez moi ou à l'extérieur, j'ai opté pour des solutions plus écologiques et plus économiques : j'utilise ma propre vaisselle, lavable et réutilisable. À l'extérieur, j'ai mes propres contenants (privilégiez ceux en verre), dans lesquels je peux emporter mes repas.

Jour 2 : j’opte pour un savon solide. J’ai dû effectuer quelques changements de ce côté, mais rien de bien compliqué : j’ai remplacé mon gel douche par un savon solide, ça ne coûte pas plus cher et ça évite les déchets inutiles. 

Jour 3 : j’achète des produits en vrac, non-emballés/J’évite le suremballage inutile. J'avais déjà testé le vrac auparavant, mais je ne m'y étais jamais totalement convertie. J'ai donc adopté cette pratique pendant les deux semaines du défi. Il y a aujourd'hui beaucoup de commerces qui proposent l'achat de produits en vrac, y compris les grandes surfaces : pâtes, riz, céréales, noix, etc. Pour les transporter, ceux-ci mettent à disposition des sacs en papier mais vous pouvez également utiliser des petits sacs en tissu si vous en possédez déjà. En revanche, le choix dans les produits peut parfois être restreint. J'ai moi-même fait quelques écarts (pour acheter mes yaourts par exemple) et je me suis vite rendu compte que le "zéro plastique" était moins accessible qu'il n'en avait l'air. L'essentiel reste de privilégier le vrac lorsque c'est possible, afin de réduire au maximum les emballages. 

Petite astuce pour vos aliments achetés en vrac : garder tous les contenants en verre que vous possédez, ils vous permettront de conserver vos aliments. 

© Priscillia Gaudan / ID, L'Info Durable

Jour 4 : j’ai un sac de courses réutilisable/Je n’utilise pas de sac en plastique. J’ai la fâheuse tendance à accumuler chez moi les sacs en plastique. Pourquoi ? À chaque fois que je vais faire des courses, j’oublie de les prendre et je suis donc obligée d’en acheter de nouveaux. J'ai donc fait davantage attention et j'ai pensé à prendre les sacs que je possédais déjà avant de me rendre au supermarché ou à l'épicerie du coin. Si vous ne possédez pas de sacs de courses, investissez plutôt dans un sac en tissu, qui sera plus résistant et surtout plus écologique. La plupart des commerces en vendent en général pour un ou deux euros seulement. Concernant les autres enseignes qui donnent automatiquement des sacs pour ranger vos achats (magasins de vêtements ou autres), il est tout à fait possible de les refuser et de ranger vos produits dans vos propres sacs. J'ai déjà tenté plusieurs fois l'expérience, et les commerçants acceptent sans souci. 

Jour 5 : j’ai un verre et une tasse à café réutilisables/Je n’utilise ni gobelet, ni tasse en plastique. Fini les cafés à emporter ou achetés à la machine. À la place, j'ai investi dans un thermos (il faut compter une dizaine d'euros) qui me permet d'emporter mon café ou mon thé avec moi et qui le garde bien au chaud. C'est à l'extérieur que la tâche se complique un peu : il faut par exemple faire attention à ce que le bar dans lequel on se rend ne vous serve pas votre boisson dans un verre en plastique. 

Jour 6 : je n'utilise pas de paille en plastique. Personnellement, je n'utilise plus de pailles en plastique depuis un certain temps car je me suis rendu compte que je n'en avais vraiment pas besoin. Encore une fois, c'est à l'extérieur que c'est plus compliqué. Les bars et les restaurants ont souvent la fâcheuse tendance à servir nos boissons avec des pailles. Je leur précise donc à l'avance que je ne souhaite pas en avoir, et je n'ai jusque-là jamais eu de souci. Pour ceux qui cependant ne peuvent pas se passer de paille (je pense notamment aux jeunes enfants pour qui il est plus simple de commencer à boire avec des pailles), il existe aujourd'hui une multitude d'alternatives écologiques : des pailles en bambou biodégradables aux pailles en métal, le choix est dense. 

Jour 7 : j’opte pour les fruits ou légumes non emballés. J'ai investi, il y a maintenant deux ans, dans des sacs en tissu qui remplacent les traditionnels sacs en plastique des fruits et légumes. Si vous le souhaitez, vous pourrez facilement vous en procurer dans certains commerces ou sur internet : j'ai acheté les miens sur Greenweez pour 3,75 euros le lot de cinq. Et je fais bien sûr toujours en sorte d'acheter des fruits et légumes vendus sans emballage.

Ma petite astuce pour économiser les sacs : ne pas en utiliser lorsque vous acheter un produit qui se vend à la pièce (le plus souvent les melons, salades, avocats, kiwis, concombres, etc.). Concernant ceux qui se vendent au kilo, vous pouvez également coller directement l’étiquette sur le produit si vous n’en avez qu'un par exemple (une courgette, un oignon, etc.). 

Mes courses lors du #NoPlasticChallenge
© priscillia Gaudan / ID, L'Info Durable

Mes courses lors du #NoPlasticChallenge
© Priscillia Gaudan / ID, L'Info Durable

Jour 8 : j’utilise une gourde/je ne consomme pas de boisson dans une bouteille en plastique. Je possède depuis longtemps une gourde que j'emmène partout avec moi. En revanche, petit bémol : elle est en plastique. Si vous souhaitez investir dans une gourde, privilégiez celles en verre ou en inox, qui seront plus facilement recyclables si un jour elles se cassent (il faut également compter entre 10 et 20 euros). 

Deuxième semaine :

Jour 9 : je teste les shampoings solides. No Plastic In My Sea estime que l’on peut économiser 552 millions de bouteilles de shampooing liquide par an si l’on passe au shampoing solide. J'avais déjà testé cette alternative auparavant mais j'avais abandonné car mes cheveux n'avaient pas tellement aimé. Je m'y suis donc remise pour le défi : j'ai opté pour celui de la marque Lamazuna, que je me suis procuré à Naturalia pour la somme de 10 euros, ce que j'ai trouvé relativement cher pour un produit qui ne dure que deux semaines (je viens de le finir). Ce ne fut pas non plus un très grand succès, encore une fois, mais j'ai décidé de m'accrocher à l'idée qu'un jour, je trouverai un shampoing solide adapté à mes cheveux. 

Jour 10 : on privilégie les fibres naturelles, pour les vêtements en particulier. Je n’ai pas acheté de vêtement durant ces deux semaines, mais je ferai attention à cela à l’avenir. Selon No Plastic In My Sea, les vêtements synthétiques, qui représentent plus de 70 % de la production textile depuis 2014, diffuseraient au lavage des microfibres qui ne peuvent pas être filtrées par les machines à laver, ni par les stations d’épuration, et qui sont donc reversées dans les cours d'eau et finissent dans les océans. L’association conseille ainsi de privilégier les vêtements en laine, coton ou lin à la place des polaires, ou par exemple de l'élasthanne.

Jour 11 : j’opte pour la consigne. Je n’ai pas encore adhéré au système de la consigne, qui revient sur le devant de la scène depuis quelque temps. Plusieurs initiatives émergent en France si vous souhaitez vous y mettre. La plateforme Loop par exemple, inaugurée le 15 mai dernier, vous permet d'acheter des produits venant de 25 grandes marques (Coca-Cola, Nestlé ou encore Danone) dans des emballages consignés et réutilisables. Elle est pour l'instant accessible uniquement en région parisienne mais sera étendue à d'autres villes courant 2019-2020. 

Jour 12 : j’évite de commander sur internet. Il est vrai que l’on a tendance à oublier (moi la première) que la plupart des produits que l’on achète sur internet sont envoyés dans des emballages en plastique. Je n'ai pas pris conscience de cela lors de ce défi puisque j'ai réalisé deux commandes sur internet, mais je ferai plus attention à l'avenir. 

Jour 13 : j’évite les sachets et doses individuelles. Là encore, il suffit d'éviter les emballages inutiles : cela concerne par exemple les gâteaux ou les friandises, type bonbons. No Plastic In My Sea préconise une nouvelle fois de se tourner vers le vrac. 

Jour 14 : je fais mes propres produits ménagers. J'ai également remplacé depuis quelque temps mes produits ménagers par des solutions plus écologiques et sans plastique. Pour mon produit à vaisselle, par exemple, j'utilise un savon de Marseille, un nettoyant vraiment efficace. Pour le reste, j'utilise essentiellement du vinaigre blanc, mais je n'ai pour l'instant pas réussi à en trouver dans une bouteille en verre. Durant ces deux semaines de défi, j'ai également testé la fabrication de ma propre lessive que j'ai ensuite conservée dans une bouteille en verre. 

Ma recette pour une lessive fait-maison : il vous faut 80 g de savon de Marseille, 4 cuillères à soupe de bicarbonate de soude, 3 litres d'eau, 10 gouttes d'huile essentielle de lavande, 5 gouttes d'huile essentielle d'arbre à thé et 5 gouttes d'huile essentielle de citron. Il vous suffit ensuite de râper le savon de Marseille (vous pouvez également l'acheter en copeaux), le mélanger au bicarbonate de soude, ajouter le litre d'eau bouillante et mélanger pour dissoudre au maximum le savon. Ajoutez alors un deuxième litre d'eau bouillante, mélangez et laissez reposer 30 minutes pour que le savon remonte à la surface et durcisse légèrement. Mélangez à nouveau et ajoutez un troisième litre d'eau bouillante, puis mélangez jusqu'à obtenir une texture homogène avant d'ajouter les huiles essentielles et le tour est joué.

Jour 15 : si j'utilise du plastique, je le trie. Le plastique n'est pas recyclable à l'infini, mais il peut être recyclé plusieurs fois avant d'être considéré comme un déchet. C'est pourquoi il faut faire attention à bien le trier si toutefois vous en avez. 

Cet article est extrait de notre dossier : "Comment vivre presque sans plastique ?"A découvrir ici !

Deux semaines sans plastique : mon bilan

Peut-on survivre sans plastique pendant deux semaines ? Je dirai que oui. Malgré quelques petits écarts, j’ai généralement réussi à m'en passer durant ces quinze jours. Est-il en revanche possible de le supprimer entièrement de sa vie ? Sur ce point, j'ai des doutes. Même s’il existe une multitude d’alternatives, cela peut vite devenir un handicap au quotidien car le plastique est partout : dans les commerces, lorsque l’on achète sur internet, dans les bars et restaurants, etc. De plus, le "zéro plastique" n’est pas accessible pour tout le monde. Si je prends l’exemple du shampoing solide, il faut dépenser entre 10 et 15 euros minimum pour s'en procurer, un prix que beaucoup de personnes ne peuvent pas se permettre de dépenser sachant qu'un shampoing vendu dans un contenant en plastique coûte en moyenne entre deux et quatre euros pour la même durée de vie. 

Selon moi, l'essentiel reste de réduire ses déchets autant que nous le pouvons en adoptant peu à peu des gestes (comme évoqués plus haut) qui nous aideront à y parvenir. Le but n'est pas d'être frustré, mais de le faire à son rythme. Pour ma part, ce défi m’a fait prendre conscience qu’il était tout à fait possible que je limite ma consommation de plastique, il a simplement fallu que je sorte de ma zone de confort et que j'apprenne à consommer différemment. J'espère un jour pouvoir adopter un mode de vie entièrement zéro déchet, mais en attendant, je me contente de ces quelques gestes qui me permettent tout de même de réduire mes déchets.

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