Si l’action individuelle n’est évidemment pas l’unique réponse aux crises climatiques et énergétiques, elle est partie prenante de la solution. Généralement, il s’agit également d’habitudes bénéfiques pour soi, sa qualité de vie et son porte-monnaie.
Isoler et moins chauffer son logement
En automne, les journées raccourcissent et les températures baissent ; de quoi nous donner envie de rapidement rallumer le chauffage. Pourtant, le chauffage est la principale dépense énergétique des foyers français. Réduire son utilisation constitue donc un levier majeur pour économiser de l’énergie.
Avant d'allumer le chauffage, des gestes simples permettent d'isoler votre logement, même sans entreprendre de grands travaux. Poser des rideaux épais et des tapis au sol permet de conserver plus longtemps la chaleur. Installer des boudins sous les portes ou refaire les joints des fenêtres abîmés prévient les courants d'air. Fermer les portes des pièces inoccupées évite la dispersion de l’air chaud. Laisser le four ouvert après l'avoir utilisé pour cuisiner contribue à réchauffer l’atmosphère.
Lorsque l'utilisation des chauffages devient inévitable, veillez à bien les nettoyer avant de les mettre en marche, car la poussière accumulée réduit leur efficacité. Ensuite, toutes les pièces n'ont pas besoin d'être chauffées de la même manière. L’ADEME, agence de la transition écologique et de la maitrise de l’énergie, rappelle que baisser le chauffage d'1 degré permet de réduire sa consommation de 7%. Elle préconise de maintenir les pièces occupées entre 19 et 21 degrés et les espaces moins fréquentés ou la nuit entre 16 et 17 degrés.
Aérer
Ouvrir les fenêtres en grand alors qu’il fait un froid de canard? Une idée pas si saugrenue que ça. En intérieur, la qualité de l’air est souvent moins bonne, car les particules fines et les poussières s’y accumulent. Selon l’ADEME, aérer son logement quelques minutes deux fois par jour permet de renouveler l'air, éliminant ainsi les polluants. Cette pratique contribue aussi à réduire l’humidité. Cette dernière, nuisible pour la santé, rend également l’atmosphère difficile à réchauffer.
Préférer une bouillotte à un bain chaud
La tentation de prendre de longs bains chauds est parfois grande à l’arrivée des premières gelées. Pourtant, un bain dépense entre 150 et 200 litres d’eau contre 35 à 60 litres pour une douche de 5 minutes. Pour vous réchauffer tout en limitant votre consommation d’eau chaude - qui représente tout de même 15% de la consommation énergétique des foyers français - optez pour une bouillotte au lit, tout aussi confortable mais bien moins gourmande en eau et en énergie.
Une autre astuce pour limiter sa consommation d’eau : évitez d'utiliser de l'eau chaude pour rincer votre vaisselle. L'eau chaude est nécessaire pour le lavage, pas pour le rinçage!
S’occuper de son jardin
En automne, les feuilles mortes sont des ressources (quasiment) inépuisables. Plutôt que de les jeter dans les déchets verts, utilisez-les pour enrichir votre compost. Riches en matières organiques, elles sont parfaites pour créer un fertilisant naturel efficace. Attention néanmoins car certaines feuilles sont à éviter. Vous pouvez également laisser quelques feuilles au sol, les petits animaux et insectes qui peuplent votre jardin se feront une joie de s’en servir pour constituer des refuges résistants à l’hiver.
Généralement pluvieuse, l’automne est une saison idéale pour installer un récupérateur d’eau. Grâce à cette démarche économique et écologique, vous pourrez arroser vos plantes ou réutiliser l'eau à des fins ménagères par exemple.
Manger des légumes de saison
Adapter son alimentation à la saison est un éco-geste valable tout au long de l'année. Respecter la saisonnalité dans son alimentation est un moyen de s’engager contre des techniques agricoles productivistes nocives pour l’environnement telles que les cultures sous serre chauffée ou d’éviter des émissions de transports liées à des importations depuis l’autre bout du monde. Si vous vous tournez vers des fruits et légumes locaux, c’est également l’occasion de soutenir les agriculteurs et agricultrices proches de chez vous.
Pour aller plus loin, préférez les fruits et légumes bio et/ou en circuit court. Vous pouvez vous approvisionner auprès des magasins bio, des primeurs ou des marchés locaux mais aussi des AMAP, réseaux mettant en relation producteurs locaux et consommateurs.
Pour connaître les fruits et légumes d’automne, vous pouvez consulter le calendrier annuel des fruits et légumes de saison de l’info durable ou nos calendriers par mois : Octobre, novembre et décembre.
Pour connaitre les fruits et légumes d’automne vous pouvez consulter le calendrier annuel des fruits et légumes de saison.
Passer aux mouchoirs lavables
Avec l'automne reviennent également les rhumes et autres petits coups de froid saisonniers. Rien qu'en France, plus de 20 milliards de mouchoirs jetables sont utilisés chaque année, soit plus de 300 par personne. Or leur fabrication n’est pas franchement durable, en partie car elle nécessite de la pâte à bois, ce qui entraîne la destruction de milliers d’hectares de forêts. À titre d’exemple, Greenpeace, dans une étude parue en 2017, a épinglé le groupe Essity, un des principaux fabricants de papier destiné à l’hygiène (détenteur de marques telles que Lotus, TENA ou Tempo) pour la destruction de 23 000 hectares de forêts boréales dites "à haute valeur écologique". De surcroît, les mouchoirs jetables usagés sont des déchets infectieux, ce qui les rend impropres au recyclage.
Pour se soigner de manière plus durable, les mouchoirs lavables semblent être une bonne alternative. Un peu plus chers à l’achat, ils sont lavables à l’infini, ce qui permet d’amortir leur coût. Ils sont également plus doux et absorbants que les mouchoirs jetables. Même si la production individuelle d'un mouchoir en tissu a une empreinte carbone plus élevée que celle des mouchoirs jetables, leur réutilisation fréquente permet de réduire cette empreinte. De plus, il est possible de trouver des marques de mouchoirs en tissu éthique, d’acheter des mouchoirs de seconde main ou de les confectionner soi-même avec du tissu que vous possédez déjà.
Certains et certaines hésitent à adopter cette pratique par crainte d'un manque d'hygiène. Cependant, utilisés de manière appropriée, les mouchoirs lavables sont tout aussi propres que les jetables ! Il suffit d'en avoir une réserve suffisante pour les changer régulièrement et de les laver à 60° (avec vos serviettes ou vos draps, par exemple). Toutefois, si vous avez des problèmes de défense immunitaire importants, il est préférable de continuer à utiliser des mouchoirs à usage unique et de les jeter immédiatement après utilisation.
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