Les associations PETA et L214 dénoncent régulièrement les traitements cruels que subissent les animaux d’élevage. Si ces bovins, moutons ou chèvres ne sont pas élevés uniquement pour le cuir, l’industrie de la mode tient tout de même une certaine responsabilité dans la souffrance animale. A cela s'ajoute le tannage, qui utilise du chrome et de grandes quantités d’eau.
Des start-up et entreprises se sont alors spécialisées dans des alternatives plus responsables, en créant des matières imitant le cuir si cher à l’industrie de la mode. Par ailleurs, certaines marques de luxe comme de prêt-à-porter se sont très vite emparées de ces cuirs innovants. Une façon de promouvoir une industrie plus éthique ?
Les risques du “greenwashing” des simili-cuirs
Au grand dam de l’industrie du cuir traditionnel comme des militants écologistes, le terme "cuir végétal" ou "cuir vegan" est souvent utilisé abusivement par les fabricants de simili-cuir. Conçu à base de polyester ou polyuréthane, le simili évite certes les matières animales, mais les remplace donc par des plastiques.
Le cuir marin
Si cette technique est connue depuis des siècles dans les pays nordiques, elle est aujourd’hui remise sur le devant de la scène. En lieu et place de la peau d’un mammifère plus ou moins exotique, c’est de la peau de poisson qui est tannée, pour produire un cuir unique, aux motifs marins. En France, l’entreprise Ictyos s’appuie sur les producteurs locaux pour récupérer les peaux, encourageant par la même les circuits courts et la revalorisation des déchets. Les pièces étant généralement plus petites qu’une peau de bovin, les cuirs marins servent surtout à des petites œuvres de maroquinerie.
Le cuir de liège
La collecte du liège permet au chêne-liège de se régénérer. L’exploitation de cette ressource n’est donc en rien néfaste pour la nature, bien au contraire. Avec cette matière plus connue pour les bouteilles de vin que les sacs à main, il est possible de fabriquer un cuir solide. Simplement bouillie, aplatie et laminée, sa transformation ne demande aucun tanin néfaste, ni ne génère de déchet.
Les cuirs végétaux
Des fibres de palmier, des peaux de pêche ou de raisin, même du thé vert… Une pléthore d’entreprises se penche sur les multiples usages qu’offrent les fruits et végétaux. Traités selon des procédés simples et écologiques, les fibres, pulpes ou écorces se métamorphosent en un cuir vegan plus vrai que nature.
Piñatex est sans doute le plus plébiscité des cuirs végétaux. Originaire d’Espagne, l’entreprise Ananas Anam récupère les fibres de feuilles d’ananas pour créer sa matière, et limite donc les déchets alimentaires, tout en créant de nouveaux emplois pour les cultivateurs. Le cuir d’ananas a déjà séduit les mastodontes de la mode qui cherchent à verdir leur image, comme Puma, Nike ou Chanel.
Desserto, un exemple de cuir de cactus.
Le Mylo est lui conçu à partir de cellules de mycélium, que l’on trouve dans les racines de champignon. Développé par Bolt Threads, il a été mis en lumière par la styliste britannique Stella McCartney, icône de la mode responsable. À Londres en 2018, puis à la Fashion Week de Paris en 2021, elle fait défiler ses mannequins avec un sac à main fait de ce cuir de champignons sous le bras.
Certaines entreprises poussent encore plus loin le concept. Fruitleather, basée aux Pays-Bas, récupère les fruits invendus du marché de Rotterdam, les écrase, cuit et déshydrate pour faire le cuir végétal. Une façon de conjuguer mode éthique et anti-gapi.
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