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Mode : comment s'habiller éthique sans se ruiner ?

Seconde main, réparation, location... De nombreuses solutions existent pour s’habiller de façon responsable sans faire de trou dans son budget. Tour d’horizon avec Eloïse Moigno, co-fondatrice du label de mode responsable, SloWeAre et auteure de l'ouvrage, La face cachée des étiquettes.

Pourquoi le prix d’un vêtement de mode éthique est-il plus élevé que celui d’un vêtement de la fast fashion ?

La répartition des prix de la mode éthique est inversée par rapport au modèle de la fast fashion, cette mode à bas coût. La majorité du montant du prix concerne la production. Cela change la donne. Les marques de mode éthique sont également sur un sourcing matière beaucoup plus qualitatif. Elles cherchent notamment des matières avec des certifications pour qu’il y ait une traçabilité

40 % du coût de production est consacré à la rémunération, soit quatre fois plus que dans le secteur de la fast fashion."

Les marques de mode éthique revendiquent un prix juste. Comment cela se traduit-il ?  

C’est le prix de l’article, c’est-à-dire tout ce qu’il a fallu pour le produire. 40 % du coût de production est consacré à la rémunération, soit quatre fois plus que la fast fashion. Il faut aussi pouvoir dégager une marge raisonnable, et prendre en compte tous les tests qualité qui peuvent être fait.  

Il est possible de faire des économies en variant les sources d’achat."

Peut-on faire rimer mode éthique et économie ?

Dans leur livre "Mode écoresponsable : guide pratique", les auteures Fanny Enjolras-Galitzine et Morgane Leprince ont comparé un dressing de fast fashion par rapport à un vestiaire éthique. Elles sont parties sur un dressing de fast fashion avec vingt t-shirts à dix euros, puis elles se sont demandé ce qu’elles pouvaient faire en mode éthique. Elles ont imaginé le scénario suivant : acheter deux t-shirts écoresponsables à 50 euros, deux t-shirts de seconde main à 5 euros et fabriquer quatre t-shirts pour dix euros. Résultat : le dressing de fast fashion coûte 200 euros alors que celui de mode éthique revient à 150 euros. Il est donc possible de faire des économies en variant les sources d’achat. Par ailleurs, en achetant un vêtement de mode éthique, on se recentre sur ce dont on a vraiment besoin. C’est la même logique que lorsqu’on fait sa liste de courses alimentaires. Il faut lister ses besoins et s'y tenir.  

La location peut-elle être une solution ?

C’est intéressant lorsqu’on a besoin de vêtement pour un événement éphémère comme une soirée. Les marques de mode éthique ne font pas directement de location. En revanche des pureplayers de la location, comme Possible, proposent des marques éthiques dans leur catalogue en ligne. Des initiatives de trocs et d’échanges émergent également dans des boutiques physiques, comme à Lille où l’enseigne Greendy Pact met à disposition un vestiaire de seconde main dans lequel il est possible de piocher moyennant un abonnement. A Nancy, le showroom Elanavriin propose la même chose. 

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