Le bœuf a une empreinte carbone huit à dix fois supérieure au poulet ou aux œufs, et vingt fois plus importante que les fruits secs et légumineuses.
©ESB Professional/Shutterstock
Vie quotidienne

Comment diminuer sa consommation de viande ?

Pour l'environnement, la santé, ou le portefeuille, les raisons de manger moins de viande sont nombreuses. Encore faut-il savoir combler les carences dans son assiette. Avec Corinne Fernandez, diététicienne nutritionniste, ID partage quelques conseils pour une alimentation équilibrée, responsable, et complète.

22% de l’empreinte carbone française provient de notre alimentation, et certains produits sont plus responsables que d’autres, notamment la viande. Le bœuf a une empreinte carbone huit à dix fois supérieure au poulet ou aux œufs, et même vingt fois plus importante que les fruits secs et légumineuses. Selon une étude parue dans l’American Journal of Clinical Nutrition, pour 1 000 calories consommées, un régime omnivore émet 3 kg CO2e par jour, là où un régime entièrement vegan n’est responsable que de 0,7 kg CO2e.

La consommation de viande des Français ne diminue pas pour autant. De 3,8 millions de tonnes équivalent carcasse en 1970, elle est passée à 5 ,8 millions en 2021, selon l’institut for Climate Economics (I4CE). L’agence publique FranceAgriMer décompte, quant à elle, une consommation annuelle moyenne de viande de 85 kg équivalent carcasse par français en 2022, tout autant que l’année précédente, et que les dix dernières années.

Un enjeu économique et sanitaire

S’il en va du climat, nombreuses sont les raisons qui justifient de diminuer sa consommation de viande. A commencer par l’inflation, dont est particulièrement victime la filière carnée. En avril, Nielsen estime une augmentation de 30 % des prix de la viande sur un an.

Sanitairement, une trop grande consommation de viande rouge peut s’avérer risquée. Corinne Fernandez, diététicienne nutritionniste à Paris, explique : "la viande rouge est très chargée en fer, qui est pro-oxydant. Un excès de viande rouge ou de charcuterie dans une alimentation non équilibrée peut déclencher un cancer colorectal". Mais la diététicienne rappelle aussi que les protéines que l’on trouve dans la viande sont essentielles pour se maintenir en bonne santé. Limiter sa consommation ne suffit pas, encore faut-il la compenser de manière efficace.

Manger mieux, et plus varié

Suivant les recommandations du ministère de la Santé, Corinne Fernandez invite à ne pas dépasser les 500 grammes de viande rouge par semaine. En manger moins, et en manger mieux : "il vaut mieux manger terroir, local, ce qui est aussi bon pour l’empreinte carbone, aller voir un artisan boucher si possible, ou faire attention à la traçabilité en grande surface. C’est toujours mieux qu’une viande de l’Union européenne".

"Il faut varier son assiette", continue la diététicienne. Poissons, œufs, ou équivalents végétaux : tofu, tempeh, ou seitan. Fabriqués à base de soja transformé, ces substituts peuvent remplacer la viande au quotidien, disposant d’une "concentration de protéine comparable du point de vue biologique".

Eviter les carences avec des assiettes équilibrées

Corinne Fernandez met toutefois en garde : "il faut éviter de se carencer par des erreurs grossières, en croyant bien faire en remplaçant la viande par des lentilles uniquement, car leurs apports ne sont pas équivalents". Les légumineuses (lentilles, haricots, fèves, pois chiche…), souvent privilégiées pour remplacer la viande, contiennent effectivement des protéines, mais dans des proportions bien moindres. "A titre de comparaison, 100g de lentilles apportent 10-12 grammes de protéines, quand 100g de viande apporte 18 à 20 grammes, et sans glucides".

Il est alors essentiel de pallier aux carences des légumineuses avec d’autres aliments, comme les céréales. Corinne Fernandez invoque les exemples de la cuisine du monde : "en Amérique latine, on mélange les haricots rouges avec du riz ou des tortillas de blé, au Maghreb on associe le couscous avec les pois chiches, en Inde, le dal est fait à base de lentilles et de riz… Ce qui manque chez l’un, on le complète avec l’autre. De cette façon, on obtient des taux de protéines optimums, avec un score d’acides aminés complet". Le tout accompagné de légumes, pour garder une assiette écoresponsable, et équilibrée.

Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici !  

Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide pratique « L’écologie dans nos assiettes ». 

Au sommaire :  tout pour faire sa transition alimentaire en douceur et répondre aux enjeux d’une alimentation plus durable !  

ip2

Pour en savoir plus et commander votre guide, c’est par ici. 

Merci ! #TousActeurs