Environ la moitié du CO2 émis par les hommes ne peut plus être absorbée par la nature.
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ID décrypte

Qu'est ce que l'empreinte carbone ?

Empreinte carbone, émissions de carbone… Cet élément chimique est dans toutes les bouches lorsqu’il s’agit de parler de crise climatique. Que représente-t-il, et comment calcule-t-on son impact sur la planète ? ID résume tout ce qu’il faut savoir sur le carbone.

Le carbone est présent presque partout sur Terre, dans les végétaux comme les animaux. Au fil des siècles, ces matières organiques se sont retrouvées piégées dans la croûte terrestre, et se sont mêlées à d’autres substances, jusqu’à fossiliser. On parle alors de "carbone fossile" ou d’hydrocarbure : le pétrole, le charbon ou le gaz naturel. Lors de la combustion, ces hydrocarbures rejettent du dioxyde de carbone sous forme gazeuse, le fameux CO2.

Depuis la révolution industrielle, l’activité humaine rejette davantage de gaz carbonique que la nature ne peut en absorber. Environ la moitié du CO2 émis s’accumule dans l’atmosphère et intensifie l’effet de serre. La saturation de ces gaz à effet de serre (GES) contribue au réchauffement des températures et aux perturbations climatiques que nous connaissons depuis plusieurs années.

Giec Co2

Source : Rapport du Giec "Changements climatiques", 2013

Calculer les émissions de carbone

Le protocole de Kyoto signé en 1997 identifie six gaz à effet de serre dont il faut impérativement réduire les émissions, dont le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote, qui représentent à eux trois 96 % des émissions. Ces différents gaz émis par l’homme n’ont pas tous les mêmes propriétés. Ils se distinguent par leur pouvoir réchauffant et leur durée de vie dans l’atmosphère.

Pour calculer le total des émissions de GES, le Giec a créé une unité de mesure unique avec comme référence le dioxyde de carbone : l’équivalent CO2, noté CO2e ou eqCO2. Une tonne CO2e représente "la masse de dioxyde de carbone qui aurait le même potentiel de réchauffement climatique qu’une quantité donnée d’un autre gaz à effet de serre", selon le ministère de l'Education.

Grâce à l’équivalent, CO2, scientifiques et statisticiens peuvent calculer l’empreinte carbone des individus et des États. Selon l’INSEE, l’empreinte carbone de la France "représente la quantité de gaz à effet de serre induite par la demande finale intérieure d’un pays". Autrement dit, c’est la somme de toutes les émissions de gaz à effet de serre du fait de la consommation, la production et l’importation de biens et de services pour les Français.

L’empreinte carbone de chacun, c’est l’ensemble des gaz à effet de serre émis par la consommation de ses biens, l’utilisation de ses transports et services. Mais aussi lors de la fabrication de ces biens et services, de leur distribution, et de leur fin de vie. Les calculs sont complexes pour prendre en compte l’intégralité des paramètres en jeu, mais les chercheurs arrivent à agréger une grande partie des émissions. L'INSEE estime ainsi une empreinte carbone de 8,9 tonnes CO2e par Français en 2021. L’empreinte carbone de la France est estimée à 604 millions de tonnes CO2e pour la même année, selon le ministère de la Transition écologique.

Réduire les émissions de carbone

Choisir de consommer local et de façon raisonnée permet donc concrètement de réduire son empreinte carbone, de même que le marché de la seconde main ou la mobilité douce. Pour prendre conscience de l’empreinte carbone de chaque action, l’Ademe a construit un comparateur d’émissions entre les objets du quotidien.

Mais au-delà des individus, entreprises et État doivent aussi réduire leurs émissions de GES. Pour cela, ils sont invités à effectuer leur bilan carbone. Proche de l’empreinte carbone, mais conscrit à l’échelle nationale, le bilan carbone est une méthode de calcul des émissions mise au point par l’Ademe. Depuis 2010, il est obligatoire pour les entreprises et associations de plus de 500 salariés, les administrations publiques, et les collectivités territoriales.

Il prend en compte trois périmètres : les émissions directes (utilisation de machines, de pétrole, qui rejettent directement des gaz à effet de serre), les émissions indirectes (électricité, gaz, dont la production rejette des gaz à effet de serre), et les émissions périphériques (transport, recyclage, fin de vie des objets…).

À la suite de ce bilan GES réglementaire, ces entités doivent produire un rapport exposant les mesures en vigueur et les actions à venir pour diminuer l’empreinte carbone de l’entreprise. Les contrevenants risquent une amende dont le seuil a été relevé à 10 000 € en 2023. En perfectionnant les outils d’évaluation de la pollution, les scientifiques permettent non seulement de sensibiliser le public, mais aussi de donner des instruments de contrôle et de sanction aux pollueurs.

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