La retraite peut être un moment idéal pour initier sa transition écologique.
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Départ à la retraite : le moment idéal pour faire sa transition?

Plus de temps, de moyens, de convictions, des envies de simplicité… La retraite peut être le moment idéal pour faire sa transition, et pour la commencer à la maison. Ce ne sont pas les choses à faire qui manquent à l’intérieur comme au jardin, et même au-delà.

La retraite, c’est avant tout l’occasion d’avoir "le temps de prendre le temps". Avoir du temps à sa disposition est une occasion unique pour mettre en œuvre ce que l’on a toujours repoussé à plus tard, faute de cette précieuse ressource. Bien vite, de nouvelles occupations peuvent prendre la place des précédentes et remplir une grande partie du quotidien. Qu’il s’agisse de travaux, de jardinage, ou encore d’instruction ou d’action à plus grande échelle en matière de développement durable, les activités ne manquent pas pour retrouver une seconde vie, active elle aussi mais libérée des contraintes et centrée sur le bien-être pour soi-même et autour de soi. Pour les retraités comme pour tous, donc, cette transition écologique peut commencer à la maison. Dans ces cas-là, la transition n’est pas le résultat d’une volonté de changement du tout au tout. « Pas de révolution, juste une évolution. Nous ne cherchons pas d'autres résultats que l'ouverture d'esprit et l'éthique… C'est maintenant la nature qui nous éduque », témoigne Henri, jeune retraité de 65 ans, installé en Seine-et-Marne. 

Zoom sur la transition dans son assiette

Cette transition peut passer, dans un premier temps, par l’alimentation. Les progrès dans ce domaine peuvent être motivés par une recherche de liberté, une volonté de subvenir à certains de ses besoins. Pourvu que l’on dispose de suffisamment d’espace pour pouvoir cultiver, on peut par exemple s’essayer à la permaculture, ou agriculture permanente. Cette technique qui consiste à s’appuyer sur l’environnement pour développer des plantations résilientes, plus résistantes aux maladies et autres aléas, en imitant le fonctionnement de la nature. Parmi les principes structurants de cette technique, on peut citer la diversité des espèces cultivées et la présence d’insectes pollinisateurs, qui permettent de se passer de produits chimiques, auxquels on préfèrera, si nécessaire, des répulsifs naturels. Le micro-écosystème ainsi créé se régule de manière autonome.  

Henri explique à son propos : "Durant le premier confinement, et après lecture d'un grand nombre d’ouvrages de référence, nous nous sommes lancés dans l'installation d’un potager, avec une culture en carrés surélevés de type permaculture, et une production test pour notre première saison, un peu plus de 100 kg de fruits-légumes pour 2020 avec une première récolte fin juin. Pas mal pour un début." Preuve qu’une production de qualité est possible sans avoir recours à des intrants chimiques. Faire son propre compost est, à ce titre, un moyen sûr de fertiliser ses sols naturellement, tout en revalorisant ses déchets alimentaires.

Si cette forme d’indépendance ne peut pas être atteinte pour toutes les denrées alimentaires, la retraite, en ce qu’elle est synonyme de temps libre, peut être également l’occasion de s’investir davantage dans la recherche de produits de qualité. En effet, ne pas passer par la grande distribution et privilégier les circuits courts (issus de la bio, c’est encore mieux) suppose un investissement de temps, pour trouver les bonnes adresses mais aussi pour obtenir une information fiable sur la qualité ou la provenance des produits. Alors, pourquoi ne pas pousser cette logique de découverte plus loin encore en laissant libre cours à son imagination en cuisine. C’est l’occasion d’expérimenter de nouvelles recettes, d’apprendre à valoriser certains aliments et à en utiliser d’autres avec parcimonie, à l’instar de la viande rouge, une habitude dont il peut être difficile de se défaire.

Au jardin et au-delà

Mais l’engagement pour l’environnement ne s’arrête pas nécessairement au jardin. L’investissement dans la recherche de qualité, évoqué plus haut, pour l’alimentation peut être généralisé à tous les domaines de la vie quotidienne : vêtements, ménage, dépenses de chauffage et d’eau chaude… Expérimenter des substituts d’origine naturelle aux produits ménagers, comme le bicarbonate de soude, le vinaigre blanc ou le savon noir, explorer des marques de vêtements plus vertueuses, voire de la seconde main, pour soi ou pour ses proches… Ce ne sont pas les expériences possibles qui manquent. Pour ce qui est de ces petits gestes du quotidien, selon un sondage de 2020 réalisé par BVA pour la Banque européenne d’investissement, les seniors déclarent justement y mettent du leur pour vivre de manière plus responsable. 41 % des plus de 65 ans achèteraient des produits locaux et de saison, contre 29% des 15-29 ans par exemple. 95 % d’entre les plus âgés auraient aussi systématiquement recours au tri sélectif.

Et le temps disponible peut aussi être mis à contribution pour réévaluer la nécessité de certains achats, en cherchant à savoir s’ils peuvent être remplacés par de la réparation ou de la revalorisation. Si de telles entreprises ne sont pas toujours compatibles avec une vie active, la retraite peut être propice à ces travaux manuels, qui ont vocation à redonner une seconde vie aux objets que l’on pense promis à la poubelle. Henri voit dans cette démarche l’occasion de « travailler de ses mains », une étape clé dans l’optique de "vivre aussi bien, voire mieux, en consommant beaucoup moins", un mot d’ordre clé de la transition écologique.

Une fois les habitudes mises en place à l’échelle du chez-soi, pourquoi ne pas choisir de sensibiliser le grand public à ces enjeux, par exemple en tant que bénévole au sein d’un collectif ou d’une association ?  Être convaincu de la nécessité d’une transition en "apprenant des choses nouvelles tous les jours" comme en témoigne Henri, c’est une première étape qui peut donner envie de convaincre autour de soi. Et cela peut aller loin, à l’image des Aînées pour le climat en Suisse, un groupe de retraitées militantes qui se mobilisent pour attaquer les États en justice pour inaction climatique.

Quelques gestes simples pour initier sa transition :

(une liste à compléter en consultant les « clés pour agir » de l’ADEME)

Des gestes du quotidien…

  • Cultiver son potager et s’essayer à la permaculture
  • Faire des cadeaux de seconde main à ses enfants et petits enfants
  • Faire son compost
  • Privilégier la seconde main pour soi, sa déco ou ses vêtements par exemple
  • Privilégier le vélo ou les transports en commun à sa voiture
  • Trouver des magasins, consignes, ou drives zéro déchet autour de chez soi
  • Faire le tri dans les objets dont on ne se sert plus et les donner s’ils peuvent encore servir
  • Trier systématiquement ses déchets en respectant bien les consignes

...et des gestes à plus grande échelle :

  • S’inscrire à une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne)
  • Sensibiliser autour de soi à ses propres progrès 
  • Initier les plus jeunes à l’environnement et au développement durable
  • Rejoindre une association en tant que bénévole : Zero Waste France, Agir pour l’environnement, la LPO, les Amis de la Terre….
  • Faire des dons à des associations ou des causes environnementales

En résumé, adopter un mode de vie plus "slow", plus sain, et plus responsable qui ne soit pas une contrainte, mais un choix au quotidien pour une vie plus douce et dans le respect des générations futures.  

En partenariat avec l'ADEME. 

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