La production d'une chemise en coton émet en moyenne 13 kg de CO2, selon l'Ademe.
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Environnement

Éducation : les tenues uniques répondront-elles à des exigences écologiques ?

À la prochaine rentrée scolaire, au moins 87 établissements français testeront la tenue unique, pour une généralisation prévue en 2026. Alors que le textile pollue par sa fabrication et son transport, c'est au local que revient le choix du fournisseur. ID s'interroge sur la prise en compte de l'écologie dans cette décision.

Alors que le gouvernement prévoit qu'une centaine d'établissements scolaires teste la tenue unique dès la rentrée 2024, le projet connaît un succès mitigé. Néanmoins, la ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet affirmait hier, dimanche 18 février, sur BFMTV que 87 établissements étaient déjà volontaires pour l’expérimentation. Les collectivités territoriales commencent donc à s'organiser.

Un effort local plutôt que national

En effet, les mairies, départements et régions sont chargés de commander ces uniformes. Interrogé par ID, le service de presse de l’Éducation nationale indique que chacun définit les besoins de ses établissements concernés et choisit son fournisseur. De ce fait, il n’existe pas de cahier des charges imposé au niveau national.

C'est donc également le cas en matière d’écologie : aucune directive n’est donnée par l’Éducation nationale ou le gouvernement concernant la fabrication et l'approvisionnement de ces tenues uniques. Le choix de respecter une confection responsable ou non revient donc aux collectivités locales.

Alors que pour certains territoires, il est encore trop tôt pour avoir des informations, quelques uns ont déjà défini un cap. C’est le cas de la ville de Nice, qui déclare à ID demander des uniformes en matières naturelles et originaires de France ou d’Europe. La commune souhaite également que le fabricant propose une interface de vente et d’échanges des vêtements, pour favoriser la seconde main.

L’impact écologique des uniformes 

Or, l’habillement représente l'un des secteurs qui impacte le plus l’environnement au niveau mondial. En effet, la fabrication nécessite parfois des matières premières synthétiques, donc à base de pétrole. La production des matières naturelles comme le coton peut également s’avérer gourmande en eau, engrais ou pesticides. Les teintures utilisées sont aussi souvent polluantes. Enfin, le transport de ces vêtements ajoute à leur empreinte carbone : la grande majorité du textile consommé dans le monde est produite dans des pays d’Asie (Bengladesh, Chine, Inde, etc.), loin de la France.

 

Le site de l’Ademe (Agence de la Transition Écologique) donne une idée de l’empreinte carbone de la fabrication, la distribution et l’usage de différents vêtements. Alors qu’un T-shirt (en coton ou en polyester) rejette 6 kg de CO2 (dioxyde de carbone), ce chiffre double pour une chemise, ou un pull en coton.  Un pull en acrylique ou un sweat en coton tournent, quant à eux, autour de 30 kg. Alors que l’on compte environ 12 millions d’élèves scolarisés en France, l'empreinte carbone totale de ces uniformes risque de se compter en centaines de milliers de tonnes de CO2.

Les solutions pour des uniformes plus responsables

Pour réduire au maximum ce chiffre, les collectivités territoriales peuvent faire des choix responsables. Par exemple, privilégier des fabricants locaux serait bénéfique à l’environnement, en plus de soutenir l’économie du pays, voire de la région. Cet effort assure aussi que les vêtements soient produits dans des conditions qui respectent le droit du travail français. Or, ce droit est beaucoup moins exigeant dans les pays où les vêtements sont produits en masse. 

Le choix des matières textiles importe également : le plus judicieux reste de favoriser des matériaux naturels dont la fabrication pollue peu, comme le lin ou le chanvre. Les vêtements synthétiques sont à éviter, car fabriqués à base de pétrole, à l'exception du lyocell.

Enfin, plusieurs labels, français ou européens, existent pour se tourner vers une production textile bio ou issue du commerce équitable, moins polluante. Parmi eux peuvent être cités l'Écolabel Européen Produits Textiles, Bio Équitable ou encore Fair Trade Max Havelaar. Autant de possibilités à mettre en place par nos mairies, départements et régions.

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