"Tenue unique" à l'école: l'expérimentation peine à se mettre en place

L'expérimentation de la "tenue unique" à l'école, annoncée dès cette année dans une centaine d'établissements en France sur la base du volontariat, peine à se mettre en place: si des collectivités candidatent, elles n'obtiennent pas toujours l'adhésion des enseignants, parents et élèves.

Annoncée cet automne par Gabriel Attal, alors ministre de l'Education nationale, l'expérimentation de l'uniforme doit se dérouler dans une centaine d'établissements scolaires en vue d'une éventuelle généralisation en 2026, a précisé le président de la République Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse mi-janvier.

A ce stade, la rue de Grenelle ne donne pas de bilan des établissements ayant confirmé ou renoncé à l'expérimentation mais la date butoir donnée aux collectivités locales pour se manifester, initialement fixée le 15 février, a "évolué" et finalement été "prolongée jusqu'en juin", a précisé le ministère de l'Education nationale.

Les projets d'expérimentation doivent d'abord être débattus au sein des conseils d'école ou conseils d'administration (pour les collèges et lycées), voire lors de consultations plus larges. Un processus qui s'avère plus compliqué que prévu.

Parmi les villes les plus avancées, souvent à droite de l'échiquier politique, Béziers (Hérault). Le maire Robert Ménard, ancien proche de Marine Le Pen (RN) et Eric Zemmour (Reconquête!), avait fait acte de candidature dès août et a annoncé lancer l'uniforme dans quatre écoles le 26 février.

A Puteaux (Hauts-de-Seine, LR), l'expérimentation du port de l'uniforme débutera "dès mars" dans trois écoles, et "à la rentrée scolaire 2024" dans une quatrième, après avoir "été approuvée à une large majorité", a indiqué la mairie. "On ne sera pas livrés le jour de la rentrée, mais dans les quatre-cinq jours après", a précisé la mairie de Puteaux à l'AFP.

- Mobilisation des parents -

D'autres établissements ont entériné la mise en place de l'uniforme pour la rentrée de septembre, comme au lycée des Palmiers de Nice, où la mesure a été votée "à l'unanimité lors d'un CA" en décembre, a indiqué l'établissement à l'AFP.

Dans les Alpes-Maritimes, "cinq conseils d'administration se sont prononcés favorablement" dans des collèges, a indiqué Charles Ange Ginésy, président du conseil départemental à l'AFP.

Mais ailleurs, le projet a parfois été définitivement abandonné.

C'est le cas au collège Chape à Marseille, où 66% des élèves ont voté contre lors d'une consultation. "En conséquence, le projet est suspendu", a indiqué la direction dans un message aux parents d'élèves, consulté par l'AFP.

C'est le cas aussi à la cité scolaire Touchard-Washington au Mans, où les lycéens "ont été sollicités sur la question et ont voté non" après les vacances de Noël, a indiqué la direction à l'AFP.

A Plouisy (Côtes-d'Armor), l'expérimentation n'a pas été jusque là: suite à une mobilisation des parents d'élèves, qui n'avaient pas été prévenus de la candidature faite par le maire (Renaissance) et ont manifesté, elle a été abandonnée avant même qu'une consultation ne soit engagée.

- Consultations et référendums -

A Florange (Moselle/LR), une consultation a été lancée auprès des parents d'élèves fin janvier. Ils ont voté pour dans trois écoles (sous réserve de l'approbation par les conseils d'école) et contre dans une autre, où la tenue unique ne "sera pas adoptée", a indiqué la mairie.

A Marck (Pas-de-Calais) aussi, des référendums ont été organisés fin janvier auprès des parents dans les cinq groupes scolaires. Trois ont voté pour, un à égalité pour/contre, et un cinquième contre. Parmi les quatre premiers, une école seulement a déjà définitivement adopté le projet en conseil d'école, indique la mairie.

Dans beaucoup de villes, les consultations sont encore en cours. A Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) par exemple, une réunion publique doit encore être organisée dans chacune des quatre écoles concernées pour informer les parents, avant un vote.

"On a mis en place une procédure de manière à ce que ce soit accepté par les parents", explique le maire Zartoshte Bakhtiari (sans étiquette).

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