La seconde main est à la mode ces dernières années. Une étude Tripartie estime que ce marché représentait 105 milliards d’euros dans le monde en 2022. Ramené à la France et pour l’habillement uniquement, ce chiffre s’élève à un milliard selon l’Institut Français de la Mode. Et pour cause : les friperies proposent des vêtements presque uniques et à petit prix tout en développant l’économie circulaire.
Pourtant, ouvrir une boutique n’est pas toujours chose simple et les friperies n’échappent pas à la règle. Outre les démarches habituelles, certains paramètres spécifiques à la seconde main sont à prendre en compte dans le processus de création de cette entreprise.
Choisir sa cible et sa gamme
Est-ce que la friperie vise la vente de tous types d'articles à prix réduit pour les petits budgets ? L’objectif est-il plutôt de mettre l'accent sur le vintage et la tendance avec des modèles originaux, voire de luxe ? Autant de choix à faire lors de l’ouverture d’une friperie.
Pour répondre à ces questions, l’important est de connaître son environnement. Selon la commune ou le quartier, les modèles de fripes peuvent grandement différer. Le plus judicieux est d’étudier le niveau socio-économique des habitants autour du futur commerce, mais aussi leur rapport à la seconde main. Cette démarche aide à définir sa gamme de produits et de prix, et à établir son business plan.
La communication dépend aussi de la cible. Selon la clientèle adressée, elle peut s’axer sur l’aspect écologique, économique ou original de la seconde main. Idem pour les supports utilisés (réseaux sociaux, évènements ou autres publicités), qui varient également en fonction du profil des clients.
Trouver où se fournir
La recherche d’un fournisseur pour des vêtements d’occasion n’est pas exactement la même que pour une boutique classique. En premier lieu, si l’ouverture d’une friperie s’inscrit dans une démarche écologique, la provenance des articles importe. En effet, le transport d’un vêtement, même de seconde main, augmente son empreinte carbone. Les fournisseurs locaux sont donc à privilégier.
Comme pour l’habillement classique, les grossistes de seconde main existent. En revanche, les friperies peuvent aussi s’approvisionner ailleurs. Les dépôts-vente et commerces de déstockage proposent un large choix. Pour encore plus de rareté, il est possible de faire le tour des brocantes et autres marchés aux puces du coin. Enfin, les vide-dressings, physiques ou virtuels, restent une option.
Prévoir du matériel spécial
Lorsqu’il est question de vêtements déjà portés, le risque d’usure (tâches, trous, etc.) existe. Certaines boutiques de seconde main proposent les produits tels quels, au risque de ne pas réussir à les vendre. Pour pallier cela, il suffit d’investir dans une machine à coudre et du matériel pour nettoyer et repasser efficacement les pièces concernées. Une petite formation basique en couture peut aussi s’envisager pour savoir rapiécer les vêtements convenablement.
Les démarches administratives
Restent les procédures classiques pour l’ouverture du commerce. Le choix du statut de la société est important et doit se faire en priorité. Pour la seconde main, l’inscription au registre des revendeurs et la détention d’un registre de police s’ajoutent aux procédures légales classiques.
Le calcul du budget est essentiel afin d’entamer les démarches de financement. Il prend en compte les charges fixes comme les dépenses mensuelles liées au local, les éventuels salaires et la marchandise. Un premier investissement pour la rénovation et la décoration doit aussi être prévu. La communication peut également être prise en compte dans le budget.
Enfin, si l’ouverture de la friperie s’accompagne d’une réelle intention de développement durable, quelques actions supplémentaires peuvent être mises en place dans ces décisions. Favoriser un local doté d’une bonne isolation, un fournisseur d’énergie verte et du mobilier éthique constituent quelques exemples.
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