Selon l'ADEME, chaque Français achète environ 10 kg de vêtements, chaussures et linge de maison par an.
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Les avantages et limites écologiques de la seconde main

La seconde main à la côte chez les consommateurs. Si elle est largement perçue comme vertueuse pour le porte-monnaie et la planète, l’effet rebond parfois généré par ce mode de consommation peut quant à lui relativiser ses bienfaits. Retour sur les avantages et les limites du marché de l’occasion.

Ces dernières années, le marché de la seconde main a connu une croissance fulgurante. Entre 2009 et 2018, la proportion de Français acquérant des articles d'occasion est passée de 25 % à 48 %, touchant un large éventail de classes sociales. Un mode de consommation qui n’est pas près de s’essouffler, puisqu'en 2022, il cumule un chiffre d’affaire de plus de 7 milliards d’euros en France et 86,8 milliards pour l’Europe.

Largement présentée comme vertueuse pour le porte-monnaie et la planète, quelques voix s’élèvent pour alerter sur les effets pernicieux de la seconde main en matière d’écologie et d’économie. Alors, quels sont les avantages et les dérives de ce mode de consommation ? 

"Recycler les biens de consommation" : un geste bénéfique pour le porte-monnaie et la planète 

La seconde main permet de réduire le coût financier des biens de consommation. Si la recherche d’économies est toujours le principal levier à l’achat de produits d’occasion, de nombreux consommateurs de seconde main mettent également en avant leur souci de l’écologie et la réduction du gaspillage.

En optant pour la seconde main, l'impact environnemental de la première utilisation du produit est diminué. Le seconde main s’inscrit dans une logique circulaire de l’économie qui valorise la durabilité, le ré-usage et la limitation du gaspillage des biens de consommation. Par exemple, selon l'ADEME, l'achat d'un smartphone d'occasion peut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 77 à 91%.

"L’effet rebond", une limite aux bénéfices écologiques et économiques de la seconde-main

Les bénéfices écologiques et financiers de la seconde main sont à mettre en perspective avec d’autres dynamiques qui peuvent être entrainées par ce mode de consommation, notamment l’"effet rebond". 

Ce phénomène se produit lorsque la réduction des contraintes pesant sur l’utilisation d’une technologie ou d’un bien encourage une augmentation de leur consommation. Dans le cadre de la seconde main, la baisse du prix peut pousser à une croissance d’achats. Selon une étude de Kantar, en 2019, les consommateurs qui achetaient à la fois des articles neufs et de seconde main avaient tendance à augmenter leurs achats, réalisant en moyenne sept achats de plus par an que les personnes consommant uniquement du neuf. La viabilité écologique de ce modèle est alors remise en question car il devient "une forme alternative de surconsommation", confie Maud Herbert, co-fondatrice de la chaire Tex & Care à l'IAE Lille, à l’Info Durable.

Un autre effet de rebond existe : l’effet de rebond dit "de conscience" . Dans ce cadre, le fait de consommer de la seconde main devient un argument d’achat. Certains consommateurs justifient leurs achats en mettant en avant le caractère d'occasion des produits, se percevant ainsi comme des défenseurs de l'environnement. Ce biais inconscient permet de s’accommoder de ses incohérences, comme un désir de protéger la planète tout en continuant à surconsommer biens et services. Pourtant il ne permet pas en soi de baisser les actes de consommation et d’aller vers une consommation raisonnée et sobre.

Re-penser ses actes de consommation 

La consommation de seconde main réduit effectivement l'empreinte carbone des biens acquis. Cependant, cette pratique devient véritablement vertueuse lorsqu’elle est accompagnée d’une réflexion sur ses habitudes de consommation et d'accumulation. Acheter des produits de seconde main est bénéfique, à condition de ne pas reproduire les schémas de surconsommation courants dans l'achat de produits neufs.

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