Pour les logements qui étaient très énergivores avant les travaux d'isolation (équivalent à un diagnostic de performance énergétique F ou G), l'économie d'énergie est "significativement plus importante" et monte à 9,2 % pour les maisons chauffées à l'électricité et à 16,6 % pour celles chauffées au gaz.
L'étude, réalisée conjointement par l'Insee et le service des données et études statistiques du gouvernement, s'est concentrée sur l'impact des travaux d'isolation de maisons individuelles uniquement, et exclut donc les rénovations globales et les logements qui ont connu un changement du système de chauffage.
Les consommations mensuelles d'électricité et de gaz d'un échantillon d'environ 80 000 maisons, piochées parmi les bénéficiaires d'une aide financière MaPrimeRénov' (MPR) ou des certificats d'économie d'énergie (CEE), ont été étudiées entre 2018 et 2023 via les données issues des compteurs communicants Linky et Gazpar.
Pas d'économies sans isolation
Les économies d'énergie observées sont cependant bien inférieures aux gains permis théoriquement par une isolation, ce qui peut s'expliquer par des travaux réalisés qui sont moins importants ou de moindre qualité que ceux pris en compte pour les estimations.
En outre, "les ménages peuvent adapter leur comportement, par exemple en augmentant la température de chauffage, à facture constante", ajoute l'étude, qui note que la réduction de la consommation "est plus importante lors des mois de chauffe (automne et hiver), ce qui concorde avec une diminution des besoins en énergie pour le chauffage" grâce à une isolation.
Les auteurs de l'étude concèdent qu'elle présente des limites en se concentrant "sur les seuls travaux d'isolation sans changement de chauffage, alors même que les changements de chauffage peuvent être une source importante d'économies d'énergie".
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De plus, "la plupart des logements" étudiés ont "bénéficié uniquement de CEE", note l'étude, qui estime qu'"il est probable que les travaux soient donc d'ampleur limitée, ce qui, là encore, peut minorer l'effet de la rénovation sur les économies d'énergie".
La réduction moyenne de la facture d'énergie est de 114 euros par an pour les ménages chauffés à l'électricité et de 91 euros pour les maisons chauffées au gaz.
De nombreux acteurs de la rénovation énergétique recommandent d'effectuer des travaux globaux en cumulant isolation et changement de chauffage, plutôt que des travaux isolés, pour améliorer la performance énergétique d'un logement. Ils plaident pour un recentrage des aides publiques autour de ces projets de rénovation d'ampleur.
Avec AFP.