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Entreprises

Collecte et tri textile : des tonnes de vêtements déversées devant plusieurs grandes enseignes

Le réseau d'entreprises de tri de textiles usagés Le Relais a déversé mardi des tonnes de vêtements devant plusieurs grandes enseignes et interrompu la collecte sur ses bornes pour demander davantage de soutien pour la filière, qui risque, selon sa direction, la disparition, a-t-il indiqué à l'AFP.

À Arras (Pas-de-Calais), Le Relais a déversé 12 tonnes de vêtements devant un magasin Kiabi. Des actions similaires ont été menées devant d'autres enseignes, comme Decathlon et Okaïdi, dans "une quinzaine" de villes et devraient se poursuivre dans les prochaines jours, a expliqué à l'AFP le président du Relais France, Emmanuel Pilloy.

"Le Relais rend aujourd'hui symboliquement les vêtements de la fast fashion aux enseignes concernées" pour dénoncer "un système qui fait peser la charge environnementale et sociale sur les structures d'insertion", écrit le réseau dans un communiqué.

Le Relais a également annoncé "une suspension totale de ses activités de collecte sur le territoire".

Le principal acteur de la collecte et du tri textile en France entend ainsi mettre la pression sur Refashion, l'organisme chargé par le gouvernement d'accompagner l'industrie de la mode vers une économie plus circulaire, dont les associés sont les entreprises qui mettent sur le marché vêtements et chaussures.

Confronté à des recettes qui s'érodent, Le Relais demande notamment la revalorisation de la contribution au tri versée par Refashion à 304 € par tonne de vêtements triés, contre 156 aujourd'hui. Cette contribution est alimentée par quelques centimes d'euros payés par le consommateur pour chaque vêtement acheté.

Le PDG du Relais, Pierre Duponchel, accuse Refashion de vouloir "asphyxier la filière" de tri actuelle au profit des enseignes, qui ont parfois, comme Kiabi, lancé leur propre service de vente de vêtements de seconde main.

Selon M. Duponchel, faute de changement, Le Relais risque de "s'écrouler" avant la fin de l'été. La filière représente 3.000 emplois, dont 2.000 pour Le Relais.

Dans un communiqué, Le Relais exhorte "le ministère de la Transition écologique à intervenir fermement".

Refashion appelle pour sa part dans un autre communiqué "au calme et à la responsabilité", assurant travailler à "une solution collective".

L'organisme souligne "la brusque chute des cours à l'export des textiles usagés triés, en Afrique majoritairement" - les Africains se tournant de plus en plus vers des vêtements neufs ou des fripes venant d'Asie.

Refashion souligne avoir formulé "une proposition d'aide d'urgence revalorisée à 192 EUR/tonne" qui "attend aujourd'hui l'aval des pouvoirs publics". Un montant jugé "complètement insuffisant" par Le Relais.

Avec AFP.