Trop de sel, de gras, de sucres et d'additifs dans certains de nos aliments transformés ? Le 26 septembre 2018, un rapport de la commission d'enquête parlementaire sur l'alimentation industrielle préconisait de limiter leur teneur dans nos produits. Le président de la Commission d'enquête, Loïc Prud'homme, dit notamment vouloir ramener le nombre d'additifs autorisés dans les aliments transformés et ultra transformés à 47, contre 338 additifs autorisés actuellement. Selon les résultats d'une recherche internationale publiée dans la revue Molecular Psychiatry le même jour, un régime trop gras ou trop sucré peut par ailleurs causer une inflammation du système digestif et avoir un impact sur notre cerveau. La Dre Camille Lassalle, principale auteure de l'étude, estime que l'inflammation chronique est susceptible de transporter des molécules pouvant s'enflammer dans le cerveau et "affecter les neurotransmetteurs responsables de la régulation des humeurs", ce qui pourrait favoriser la dépression.
Pour sa santé mentale et physique, mais également pour l'environnement, à l'heure où le gaspillage alimentaire représente 29 kg par an et par habitant*, quelques réflexes plus durables :
1. Une liste de courses bien préparée
Huit repères clés formulés par le Programme national nutrition santé (PNNS) sont à toujours garder en tête : parmi ceux-ci, les fameux cinq fruits et légumes par jour, les féculents à consommer à chaque repas selon son appétit, les matières grasses et les produits sucrés à limiter... Le 20 août dernier, le Haut Conseil de la Santé Publique publiait pour sa part de nouvelles recommandations à ajouter au programme "Manger Bouger" - qui ne sont toutefois pas des slogans sanitaires officiels. On note parmi ces recommandations, le fait de limiter sa consommation de viande à moins de 500 g par semaine (moins de 150 g pour la charcuterie), de préférer les produits bruts et les légumes de saison locaux et provenant d'une agriculture respectueuse de l'environnement, mais également de favoriser les légumineuses et les fruits à coque sans sel. Un récapitulatif en infographie :
Côté fruits et légumes : on choisit des produits de saison. Chaque mois, des fruits et légumes sont à privilégier parce qu'ils arrivent à maturité naturellement dans leur zone de production - voir notre calendrier des fruits et légumes de saison ici. En octobre par exemple, on privilégie côté fruits la châtaigne, le coing, la figue, le kaki, la noisette, la noix, la poire, la pomme, la quetsche et le raisin. Côté légumes : l'ail, la betterave, la blette, les brocolis, le céleri, les champignons de Paris, les choux de Bruxelles, le concombre, la courgette, la courge, l'endive, les épinards, le fenouil, les haricots verts, le poireau, le potiron... On préfère également le local et le bio... de proximité de préférence !
2. Des magasins ciblés
Une fois sa liste de courses établie, on fonce au magasin... Pourquoi ne pas acheter tout ce qui concerne l'épicerie sèche dans un magasin de produits en vrac ? L'avantage : éviter que ses poubelles ne débordent avec des emballages souvent inutiles, parfois jetés dès que l'on rentre chez soi. Une option qui peut également parfois s'avérer intéressante côté budget. Où trouver ces fameux magasins zéro déchet ? L'association Réseau Vrac les répertorie sur cette carte et il y en a partout ou presque en France ! Parmi ceux-ci, le réseau Day by Day (partout en France), ou encore l'enseigne Negozio Leggero, qui compte déjà 13 établissements en Italie et qui ouvrait sa première boutique à Paris le 23 juin dernier.
Un autre bon plan pour s'alimenter sans gaspiller : avoir recours à l'application Too Good To Go, qui met en contact des clients et des commerçants prêts à écouler leurs invendus du jour à prix bas pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Et si l'on vit du côté de Rennes, direction l'épicerie anti-gaspi "Nous", qui revend les produits rejetés par la grande distribution alimentaire.
3. Des ingrédients scrutés
Certaines applications se proposent de décrypter nos produits alimentaires directement dans les rayons de notre magasin, à l'aide d'un simple scan de code-barres. Ces applications scrutent les ingrédients indésirables présents dans certains produits et nous proposent des alternatives plus saines. Citons Yuka, Open Food Facts, Kwalito (plus axé sur notre régime alimentaire)... L'application BuyOrNot nous aide quant à elle à manger plus éthique et responsable. Pour ce faire, l'application nous délivre des informations sur l'impact environnemental d'un produit, sur son processus de fabrication et sur les éventuelles casseroles de l'entreprise se cachant derrière lui. Relire notre article à ce sujet ici.
*Selon l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME)