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le débrief'

Transition écologique : les actus de la semaine du 21 mars

Addiction aux énergies fossiles, menace de pénuries alimentaires et engagements climatiques des acteurs financiers... Voici ce qu'il ne fallait pas manquer cette semaine. 

Addiction aux fossiles : le monde en marche "vers la catastrophe climatique"

L'ONU cherche à mettre fin à l’addiction du monde aux énergies fossiles. Avec la guerre en Ukraine en toile de fond, 195 Etats ont démarré lundi et pour deux semaines des discussions autour de l’approbation du rapport du Giec sur les scénarios visant à contenir le réchauffement. Ce même jour en conférence de presse, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a encore une fois tiré la sonnette d’alarme quant à l'urgence de la situation. "Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique" a-t-il rappelé. "Si nous continuons comme ça, nous pouvons dire adieu à l’objectif de 1,5°C. Celui de 2°C pourrait aussi être hors d’atteinte". Une étude parue mardi du consortium scientifique Tyndall Centre for Climate change estimait en outre que les pays les plus riches, producteurs de pétrole et de gaz, devraient cesser toute production en 2034 pour espérer atteindre ces objectifs fixés par l’accord de Paris.  Enfin, Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), s’est par ailleurs dit "très inquiet du fait que la cause climatique puisse être une nouvelle victime de l’agression russe". 

L’Union européenne planche sur la sécurité alimentaire 

Le contexte géopolitique tendu fait craindre des pénuries alimentaires dans plusieurs régions du monde. Cette semaine, les 27 ont travaillé à l’élaboration de mesures d’urgence qui doivent permettre de relancer la production agricole et ainsi d’assurer la sécurité alimentaire en Europe et ailleurs. La guerre en Ukraine a d’ores et déjà entraîné une hausse majeure des prix des huiles, blé, soja, colza, maïs, mais également du carburant ou des engrais. Mercredi, Bruxelles a ainsi annoncé une aide d'urgence pour ses agriculteurs, au moyen d'une enveloppe de 500 millions d’euros, parmi lesquels 89,9 millions devraient être attribués à la France. Si l'objectif premier de l’Union est de booster la production, ONG et scientifiques ont émis des réserves, craignant que cette croissance ne retarde la transition vers une agriculture plus verte. Plus de 500 experts de l’Institut de recherche sur l’impact du changement climatique de Potsdam (PIK) ont notamment signé un appel, exhortant l’Europe à "renforcer - et pas abandonner - la transformation vers un système alimentaire sain, équitable et bon pour l’environnement". De son côté, la Commission européenne a affirmé qu’elle n’abandonnait pas sa stratégie agricole "verte".

Jeudi après des sommets de l'Otan et du G7, Emmanuel Macron, en qualité de président du Conseil de l'Union européenne, a par ailleurs proposé un "plan d'urgence" pour répondre aux risques de "famines". Appelant notamment Moscou à la responsabilité, il a ainsi mis sur la table une "initiative pour la sécurité alimentaire". Parmi les stratégies exposées : "Une action coordonnée des pays producteurs pour relever temporairement les seuils de production", ou encore la mise en place d'un "mécanisme d'allocation des volumes pour garantir un accès de tous, en particulier des plus vulnérables"...

Sortie des énergies fossiles : la finance française peut mieux faire

Mardi, l'association Reclaim Finance a publié son évaluation des politiques climatiques de 150 plus gros acteurs financiers mondiaux. Cet outil en ligne, "Oil and Gaz Policy Tracker", classe les établissements selon plusieurs critères : Banque postale en tête, les Français figurent parmi les bons élèves, notamment en termes de désengagement des énergies fossiles. Cependant, ceux-ci concourent dans une "classe de cancres", a tempéré Maxence Delaporte, chargé de campagne pétrole et gaz auprès de l'association. En effet de l'autre côté du spectre, 20 établissements, pourtant engagés dans la trajectoire de neutralité carbone, n'ont adopté "aucune politique" de sortie des énergies fossiles, assure Reclaim Finance, alors même qu'il s'agit d'une priorité absolue pour espérer contenir la hausse des températures d'ici 2050. 

En outre, d'après un rapport paru vendredi du centre de réflexion InfluenceMap, 740 milliards de dollars en 2020 et 2021 ont été attribués par les 30 plus gros établissements financiers mondiaux à la production d'énergies fossiles. En première place de ce classement peu reluisant, la banque américaine JP Morgan. "Il y a une déconnexion évidente entre ce qu'elles disent sur le changement climatique et ce qu'elles font en réalité", a assuré Eden Coates, auteur de ce rapport.

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