Mercredi, au grand dam de la gauche et du centre, les eurodéputés se sont prononcés contre la procédure d'urgence visant à examiner ce texte plus rapidement. Opposée à cette procédure, la droite (PPE) a réclamé du temps pour "examiner attentivement" la loi et souhaite d'abord que les Etats membres se prononcent, a priori lors d'une réunion des ministres de l'environnement le 18 septembre.
Première force dans l'hémicycle, le PPE a également demandé une meilleure prise en compte des enjeux industriels dans le texte. Le PPE s'est "associé à l'extrême droite pour mettre en danger" la loi climat, ont aussitôt dénoncé les eurodéputés écologistes.
"Le rejet de la procédure d'urgence sur la loi climat ne nous donne pas la garantie que le Parlement puisse voter en octobre avant" la conférence de l'ONU sur le climat (COP30) de Belem, au Brésil en novembre, a également déploré le centriste Pascal Canfin.
La droite et l’extrême droite freinent la loi climat
Mardi déjà, l'extrême droite avait fait un coup politique en obtenant la fonction de rapporteur de ce texte, un rôle de coordination au Parlement. Sur le fond, le rapporteur issu des Patriotes, le groupe présidé par le Français Jordan Bardella (Rassemblement National, RN), ne pourra pas empêcher les autres forces politiques de se mettre d'accord sur le contenu final de la loi climat. Mais l'extrême droite pourrait être tentée de retarder ou d'électriser les négociations et aura une opportunité supplémentaire pour fustiger "l'écologie punitive" comme elle le fait régulièrement à Strasbourg.
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La Commission européenne a proposé début juillet de maintenir l'objectif de réduction de 90% des émissions de gaz à effet de serre en 2040 par rapport à 1990. Mais elle a introduit des "flexibilités" dans le mode de calcul, pour tenter de convaincre les pays les plus réticents. L'exécutif espère encore une adoption par les Etats membres et le Parlement avant la COP30 en novembre au Brésil. Le calendrier paraît cependant extrêmement serré.
Avec AFP.