Emmanuel Macron s'est exprimé sur la situation en Afghanistan, lors d'une allocution télévisée le 16 août
© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/ AFP
Politique

Afghanistan : les écolos à l’unisson après les propos d’Emmanuel Macron sur les “flux migratoires irréguliers”

Alors que des milliers d’Afghans tentent de fuir l’arrivée des talibans, le chef de l’Etat s'est exprimé dans une allocution télévisée lundi 16 août. Il a notamment appelé à protéger l’Europe “contre les flux migratoires irréguliers importants”. De quoi provoquer un tollé sur les réseaux sociaux, et faire bondir les écologistes.

C'est une petite phrase qui a une nouvelle fois mis le feu au poudre. Lundi 16 août, à 20 heures, le président Emmanuel Macron a pris la parole depuis le fort de Brégançon (Var) pour s'exprimer sur la reprise d'une majeure partie de l’Afghanistan par les talibans, entrés à Kaboul, la capitale, dimanche 15 août. Après 20 ans de guerre, le président Ashraf Ghani a reconnu la victoire du mouvement fondamentaliste islamiste et a fui à l'étranger. Depuis, les télévisions du monde entier diffusent des images de chaos à l'aéroport de Kaboul. On y voit des milliers d'Afghans prêts à tout pour quitter le pays. 

Alors que les vols ont été suspendus, les pays tentent de venir en aide à leurs ressortissants. En France, face à la dégradation de la situation sécuritaire, le ministère des Armées a lancé l'opération APAGAN. "Un Airbus A310 a décollé d'Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, et est attendu mardi après-midi à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, avec à son bord 45 ressortissants français et de pays partenaires exfiltrés de Kaboul par les autorités françaises", a indiqué le ministère. D'autres rotations sont prévues pour évacuer également les Afghans ayant travaillé pour des organisations françaises. 

Dans son allocution télévisée, Emmanuel Macron a assuré que “la France fait et continuera de faire son devoir pour protéger celles et ceux qui sont les plus menacés." Avant d’ajouter : “nous devons anticiper et nous protéger contre les flux migratoires irréguliers importants qui mettraient en danger ceux qui les empruntent et nourriraient les trafics de toute nature”.

Des propos qui n'ont pas laissé indifférent les politiques, et notamment les écologistes chez qui les réactions se sont multipliées. Sur Twitter, le candidat à la primaire écologiste Yannick Jadot s’est dit “sidéré” d’entendre “que les femmes, les hommes et les enfants qui fuient l’enfer des talibans sont d’abord une menace”.  Même son de cloche du côté de Julien Bayou, secrétaire national d'EELV. 

Le député écologiste (ex-LREM), Matthieu Orphelin, accuse quant à lui Emmanuel Macron d'entretenir “une confusion entre asile et immigration irrégulière”.

De son côté, le maire EELV de Grenoble Eric Piolle a estimé que “Macron fait honte à la France”. 

Cette déclaration d’Emmanuel Macron a également fait bondir le reste de la gauche. Chez les députés LFI, Adrien Quatennens accuse le chef de l’Etat de “rabougrir la France”, tandis que Clémentine Autain et Eric Coquerel dénoncent une réponse “sordide”. 

"Des raccourcis malhonnêtes"

Face à ce tollé, la majorité s'est défendue ce mardi 17 août. Alors que le secrétaire d'Etat aux affaires européennes Clément Beaune dénonce de "tristes polémiques", le porte-parole du groupe LREM Pieyre-Alexandre Anglade regrette des "raccourcis malhonnêtes". 

Défendant le "en même temps" macronien, Patrick Mignola, patron du groupe Modem, a estimé sur franceinfo que "vous avez en France un certain nombre de gens qui expliquent qu'il faudrait accueillir tout le monde ce qui n'est pas à la hauteur de nos capacités. Ou qu'il faudrait accueillir personne ce qui n'est pas à la hauteur des nos valeurs".

A l'approche de la présidentielle, la droite et le RN appellent à davantage de fermeté sur ce sujet. Avant le discours du chef de l'Etat, l'ex-LR Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle, avait averti que "la crise afghane se poursuivra sous la forme d'une nouvelle vague migratoire en Europe".

Un constat proche de celui de Marine Le Pen (RN) : "nul doute que cette situation entraînera, pour nos pays, un risque accru d'attentats et la perspective de nouvelles vagues d'immigration".

"La France n'a pas les moyens d'une vague migratoire de plus", a également estimé Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Avec AFP

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