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Finance durable

Finance durable : qu’est-ce que la taxonomie verte ?

Entrée en vigueur en début d’année 2022, la taxonomie verte est un règlement européen établissant une classification des activités contribuant à la réalisation d’objectifs environnementaux.

Si les fonds se revendiquant durables foisonnent sur les marchés depuis plusieurs années, le manque d’homogénéité en matière de réglementation a souvent semé le trouble auprès des investisseurs. Face à ce flou juridique favorisant le greenwashing, l’Union européenne a mis en place une taxonomie verte. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Qu’est-ce que la taxonomie verte ?

La taxonomie verte est un règlement européen établissant une classification des activités économiques ayant un impact favorable sur l’environnement. Partiellement entrée en vigueur depuis début 2022, puis totalement au début de l'année 2023, elle permet "aux acteurs économiques d’identifier les activités compatibles avec l’objectif d’atteindre une économie neutre en carbone d’ici 2050", expliquait en 2021 Victor van Hoorn, alors directeur exécutif d’Eurosif, le Forum européen de l’investissement responsable.

Afin d’être considérée comme "verte", une activité doit "contribuer substantiellement" à un ou plusieurs des six objectifs suivants : atténuation du changement climatique ; adaptation au changement climatique ; utilisation durable et protection des ressources aquatiques et marines ; transition vers une économie circulaire ; contrôle de la pollution ; protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes.

Qui est concerné ?

Plusieurs acteurs sont concernés par la taxonomie verte, parmi lesquels : les entreprises, qui sont contraintes de déclarer la proportion de leur chiffre d'affaires, de leurs investissements et de leurs dépenses consacrés à des activités considérées comme "durables" ; les États membres, qui doivent mettre en place des réglementations et des mécanismes de contrôle au niveau national ; ainsi que les acteurs financiers, les compagnies d’assurance ou encore les institutions de supervision financière (banques centrales, etc.)

Où en est le projet de taxonomie sociale ?

En parallèle, l’Union Européenne planche également sur un projet de taxonomie sociale. Annoncé en mars 2021, il vise à identifier des activités économiques prenant en compte des critères sociaux, et ce afin d’améliorer la transparence de ces produits et éviter le "social-washing", mais aussi d’orienter un plus grand nombre d’investissements vers ces activités.

Toutefois, le projet fait face à plusieurs défis. "Alors que sur le climat de nombreuses recherches académiques crédibilisent le sujet, il manque un véritable cadre scientifique pour aborder les objectifs sociaux. Cela nuit à la crédibilité du projet et antagonise les opinions", explique notamment Laurent Chaudeurge, responsable de l’ESG chez BDL Capital Management. 

"De plus, comme les problématiques sociales sont très différentes d’un pays à l’autre, il est difficile d’édicter des règles qui soient pleinement légitimes au niveau européen", commente-t-il avant d’ajouter : "Enfin, le surcroît de reporting nécessaire et la complexité de la mise en œuvre du projet restent deux autres obstacles majeurs."