France Invest, en collaboration avec Deloitte, a dévoilé les résultats 2024 de son baromètre annuel dédié à la parité dans le capital-investissement. Pour cette édition, 217 sociétés de gestion ont participé.
Et le constat principal du rapport est clair : si la dynamique globale est encourageante, elle reste encore insuffisante au regard des ambitions affichées. Les auteurs appellent ainsi "à une mobilisation renforcée pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par la Charte Parité de France Invest à l’horizon 2030."
Une progression lente mais continue
Parmi les indicateurs les plus suivis, la féminisation des équipes d’investissement continue de progresser. En 2024, les femmes représentent 30 % des professionnels de ces équipes, soit une hausse d’un point par rapport à l’année précédente. Un autre jalon important est atteint cette année : 25 % des membres des comités d’investissement sont désormais des femmes, soit l’objectif que s’était fixé la Charte Parité pour 2030.
Côté recrutement, la part des femmes reste stable à 41 %, un niveau que le baromètre qualifie de "chiffre fort dans un contexte où le volume global de recrutements a diminué". Ce maintien est perçu comme le signe "d’un engagement pérenne des sociétés sur les questions d’égalité dès les phases d’intégration." Autant d’indicateurs encourageants, même si "des disparités subsistent selon les structures", nuance le rapport.
Il est essentiel de consolider les dispositifs existants et d’intégrer pleinement la parité comme un enjeu stratégique de performance durable, tant au sein des sociétés de gestion que dans leurs participations.
Un manque de structuration
Au-delà des chiffres, l’étude s’intéresse aussi à la manière dont les sociétés de gestion structurent concrètement leurs engagements. Et sur ce point, les signaux sont plus contrastés. "Les politiques en faveur de la parité semblent légèrement moins volontaristes", notent les experts. En 2024, 38 % des répondants déclarent avoir mis en place des objectifs chiffrés et mesurables, contre 40 % en 2023.
Autre point de vigilance soulevé par le baromètre : la place des femmes dans les entreprises financées par les fonds d’investissement. Là encore, les chiffres montrent un léger recul. "57 % des participations comptent des femmes dans leurs instances exécutives", contre 60 % en 2023. Et seulement 11 % sont dirigées par une femme (présidente, directrice générale ou gérante), soit un point de moins que l’année précédente.
Appels à l’action au sommet de la filière
Face à ces constats contrastés, les voix du secteur se font de plus en plus pressantes pour maintenir la pression. Pour Sophie Paturle, présidente de France Invest, il est impératif de ne pas relâcher les efforts : "la parité et la diversité ne sont pas de simples engagements : ce sont des leviers puissants de transformation, de performance et de pérennité."
Même son de cloche du côté de Frédérique Lévêque-Chenevoy, Managing Partner M&A Transaction Services chez Deloitte France. Si elle reconnaît "une dynamique positive dans les sociétés de gestion", elle appelle à franchir un nouveau cap : "il est essentiel de consolider les dispositifs existants et d’intégrer pleinement la parité comme un enjeu stratégique de performance durable, tant au sein des sociétés de gestion que dans leurs participations. Pour Deloitte, il est primordial de mesurer concrètement les avancées, identifier les zones de progrès, et alimenter une dynamique de transformation au sein du capital-investissement."