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En bref

Finance durable : qu’est-ce que le greenwashing ?

À l’heure où le marché de l’investissement responsable connaît une forte croissance, le risque de greenwashing constitue une problématique majeure. 

Défini par le Larousse comme "une utilisation fallacieuse d’arguments faisant état de bonnes pratiques écologiques dans des opérations de marketing ou de communication", le greenwashing touche de nombreux secteurs d’activité. Parmi eux, celui de la finance n’y échappe pas : face à la demande croissante des investisseurs et une réglementation de plus en plus pressante, la tentation peut être grande pour certains acteurs de verdir leurs discours. 

Un exemple emblématique est celui de DWS. Sous le coup d'une enquête aux États-Unis et en Allemagne, le gestionnaire de fonds avait été accusé en août 2021 d'avoir surestimé le poids de ses encours "verts". Fin mai 2022, la filiale de gestion de fonds et la Deutsche Bank ont subi une perquisition, le parquet de Francfort les accusant d'avoir mis en avant des investissements "vendus comme 'plus verts' et 'durables' qu'ils ne l'étaient en réalité".

Une vigilance accrue des autorités de marchés financiers

La pratique du greenwashing n'a pas échappée aux régulateurs financiers. En février 2022, l'Autorité européenne des marchés financiers (ESMA) déclarait que "la combinaison de la demande croissante d'investissements ESG et de l'évolution rapide des marchés" a ouvert "la voie" à l'écoblanchiment. Si elle n’a pas détaillé de mesures précises, l’ESMA a toutefois assuré qu’il était "essentiel d'étudier ce problème, d'en définir les caractéristiques fondamentales et de le traiter par une action coordonnée dans plusieurs secteurs, en trouvant des solutions communes dans toute l’UE".  

En France, l’Autorité des marchés financiers (AMF) s'est saisie de cette problématique en dévoilant notamment une doctrine en mars 2020. À travers la publication de cette dernière, l’AMF demande aux "fonds qui souhaitent mettre en avant cette prise en compte de critères extra-financiers comme un élément central de communication" de respecter "des standards minimaux" et de justifier "d’une approche fondée sur un engagement significatif".

En Europe le règlement SFDR impose aux sociétés de gestion de publier des données sur la manière dont elles intègrent ou non l’ESG. Selon la Commission européenne, ce texte contribue "à renforcer la protection des investisseurs et à réduire le greenwashing". De son côté, la Taxonomie européenne, qui classifie les activités considérées comme "vertes", a également vocation à "apporter de la sécurité aux investisseurs, protéger les investisseurs privés de l’écoblanchiment et aider les entreprises à devenir plus respectueuses du climat".