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En bref

Un groupe d'experts de l'ONU planche sur des règles anti-greenwashing

L'ONU a lancé jeudi un groupe d'experts chargé d'élaborer des normes et une évaluation des engagements de neutralité carbone des acteurs non-étatiques, notamment les entreprises, souvent accusées de "greenwashing".

"Les gouvernements ont la principale part de responsabilité pour arriver à zéro émission nette d'ici la moitié du siècle", neutralité carbone nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle, soit le meilleur objectif de l'accord de Paris, a souligné le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres en annonçant la création du groupe, selon des propos distribués à l'avance par l'ONU. "Mais nous avons également urgemment besoin que chaque entreprise, investisseur, ville et région passe de la parole aux actes sur les engagements de neutralité carbone", a-t-il ajouté. Le groupe de 16 membres sera présidé par Catherine McKenna, ancienne ministre de l'Environnement du Canada. M. Guterres avait annoncé sa création en novembre dernier lors de la conférence mondiale climat COP26, qui avait érigé en leitmotiv la préservation de l'objectif 1,5°C, que les trajectoires actuelles d'émissions ne permettent pas d'espérer atteindre.

L'Agence internationale de l'énergie avait publié l'an dernier une feuille de route montrant qu'il fallait, pour atteindre cet objectif, cesser tout investissement dans des nouveaux projets de production d'énergies fossiles, principales sources d'émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement.

Des critères flous

Mais alors qu'il n'existe pas de cadre internationalement reconnu d'évaluation de leurs engagements, plus de 3.000 entreprises mondiales se sont engagées à la neutralité carbone selon le BCG, notamment dans le secteur de l'énergie, mais de nombreuses sont soupçonnées ou ouvertement accusées de ne pas concrétiser leur engagement dans les faits ou dans leurs investissements. Voire de chercher à miner en sous-main l'instauration de règles strictes. Un "greenwashing", ou écoblanchiment en français, rendu possible selon l'ONU par l'absence d'un cadre international commun pour évaluer et encadrer les engagements de réductions d'émissions."L'avalanche récente d'engagements de neutralité d'entreprises, d'investisseurs, de villes et de régions sera vital pour préserver l'objectif de 1,5°C et aller vers une planète sûre et en bonne santé," a déclaré Mme McKenna dans des propos distribués à l'avance. "Mais uniquement si tous ces engagements reposent sur des plans transparents, des actions robustes de court-terme et sont complètement appliqués".

"Pour éviter une catastrophe climatique nous avons besoin d'engagements audacieux, soutenus par des actions concrètes", a insisté M. Guterres. "Des normes de neutralité plus contraignantes et une responsabilité renforcée sur la mise en oeuvre des ces engagements peut permettre des baisses d'émissions réelles et immédiates," a-t-il estimé. Le groupe d'experts doit faire des propositions d'ici la fin de l'année.

Avec AFP.