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le débrief'

Transition écologique : les actus de la semaine du 23 janvier

Le label HVE devant la justice, l'"horloge de l'apocalypse" proche de la fin du monde, la fin des néonicotinoïdes en France... Voici ce qu'il ne fallait pas manquer cette semaine. 

Accusé de greenwashing, le label HVE devant la justice

Un collectif d'associations a saisi le Conseil d'Etat à l'encontre du label agricole "Haute valeur environnementale" (HVE). Son but, "récompenser les modes de production censés être particulièrement respectueux de l'environnement". Pourtant, il est régulièrement sous le feu des critiques, accusé de faire de l'ombre au label Agriculture Biologique (AB), ou encore de manquer simplement d'exigence. C'est en effet ce qu'affirment les associations à l'origine de l'action judiciaire : le label HVE ne serait en fait "pas plus exigeant que la moyenne des pratiques agricoles françaises". Elles entendent ainsi "faire reconnaître la tromperie du consommateur qui dure depuis plus de 10 ans et mettre un terme au greenwashing entretenu par cette mention". 

La France renonce finalement aux néonicotinoïdes

Après une décision de justice européenne prononcée la semaine dernière, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a annoncé renoncer à la mesure dérogatoire prévue en France pour autoriser l'usage des néonicotinoïdes sur les semences de betteraves sucrières en 2023. Ces insecticides, dits "tueurs d'abeilles", en sursis depuis plusieurs années faisaient l'objet de quelques exceptions pour préserver les rendements de la filière, et protéger les cultures de la jaunisse. "Je n'ai aucune intention de balader les agriculteurs et en particulier ceux qui sont inquiets", a fait savoir le ministre. "J'ai convenu avec les représentants de la filière qu'on mettrait en place un dispositif qui permettrait de couvrir le risque de pertes qui serait liée à la jaunisse le temps qu'on trouve les alternatives dont on a besoin", a-t-il également précisé.

Energies renouvelables : la France s'éloigne de ses objectifs

Les objectifs de déploiement des énergies renouvelables sur le territoire français pour la période 2019-2023 apparaissent inatteignables. En effet, selon le Baromètre annuel Observ'ER, plusieurs points établis par cette feuille de route sont déjà hors d'atteinte. A l'image des objectifs concernant l'éolien terrestre, pour qui "la progression actuelle n'est pas en phase avec le rythme demandé par la programmation pluriannuelle de l'énergie". Ou encore du déploiement du photovoltaïque, "toujours pas dans la bonne trajectoire". 

BNP Paribas veut réduire ses financements aux industries pétrolières

Cette semaine, la banque BNP Paribas a annoncé vouloir diviser par cinq ses financements à destination du secteur pétrolier d'ici 2030. Une telle mesure reviendra à réduire à "moins d'un milliard d'euros" le montant de ses encours dans ce domaine, rappelant toutefois que le raffinage pétrolier et le gaz ne sont pas concernés par cette promesse. Du côté des associations, les Amis de la Terre, Notre Affaire à Tous et Oxfam déplorent dans un communiqué commun "de nouveaux engagements trop faibles" de la banque, "contrainte de faire des annonces". Elles rappellent en outre que "ces annonces laissent complètement de côté les soutiens de BNP Paribas via ses activités d'émission d'actions et d'obligations, levier pourtant clé de financements pour les entreprises du secteur". 

Les enseignes de fast food, encore loin des contraintes de la loi anti-gaspillage

L'association Zero Waste France a sommé cette semaine les chaînes de fast food, Burger King, KFC, McDonald's et Quick, de respecter les dispositions de la loi anti-gaspillage de 2020, imposant l'utilisation de vaisselle réutilisable. Elle les exhorte notamment à sortir du "tout jetable" après avoir constaté de nombreuses infractions dans plusieurs de leurs restaurants. 286 fast foods ont été visité par l'association : "Plus de la moitié, soit 57 %, continuent d'utiliser uniquement de la vaisselle jetable pour la restauration sur place". KFC et Quick sont particulièrement concernés puisque "100 %" des restaurants visités "n'appliquent pas la loi". 

L'"horloge de l'apocalypse", un peu plus proche de l'heure fatidique

Créé en 1945, le Bulletin of the Atomic Scientists a conceptualisé "l'horloge de l'apocalypse" qui prédit la fin de monde. Elle représente une "métaphore, un rappel des périls auxquels nous devons faire face si nous voulons survivre sur cette planète". Chaque année, le placement des aiguilles sur l'horloge est révisé selon les événements et les risques qu'encoure l'humanité, minuit représentant l'heure fatidique. Lors de sa création en 1947, il était minuit moins 7 minutes. Depuis 2020 et sa crise sanitaire, l'horloge affichait minuit moins 100 secondes. Dans un contexte de crise climatique, de guerre en Ukraine ou encore de risque nucléaire, le comité de scientifiques a annoncé cette semaine avoir avancé l'aiguille de 10 seconde, assurant ainsi que l'humanité ne se trouve désormais plus qu'à 2 minutes de la fin du monde, un record depuis la création de cette "horloge de l'apocalypse".

COP28 : des centaines d'ONG dénonce le choix de sa présidence 

Sultan Ahmed al-Jaber, ministre émirati et PDG du géant pétrolier ADNOC (Abu Dhabi National Oil Company), a été nommé à la présidence de la prochaine conférence de l'ONU sur le climat. Des centaines d'ONG ont alors adressé une lettre à son secrétaire général Antonio Guterres et au secrétaire exécutif de l'ONU-Climat Simon Stiell. Les signataires, parmi lesquels Climate Action Network, Greenpeace ou encore les Amis de la Terre, dénoncent ce choix controversé pour encadrer la COP28 : "Il n'y a aucun honneur à nommer un patron de l'industrie fossile, qui bénéficie immensément de la crise climatique qu'il alimente, pour superviser la réponse mondiale au changement climatique", estiment-ils. "2023 doit être une année de rupture. Est-ce que l'ONU-Climat va continuer à saboter sa propre crédibilité et continuer à éviter de s'attaquer à la raison principale de la crise climatique - les énergies fossiles ? (...)Ou bien va-t-elle continuer à donner à ses dirigeants un siège pour présider la table ?".

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