La production et le conditionnement de la bière ont un impact sur l'environnement qui n'est pas négligeable.
© Jens Mahnke / Pexels
Environnement

Quel est l'impact environnemental de la bière ?

Boisson conviviale par excellence, la bière a une place de choix dans le cœur des Français. Mais au-delà des questions de santé, c’est aussi son impact sur l'environnement qui pose question. ID fait le point.

Blonde, brune, ambrée, trappiste, aromatisée… la bière se décline à l’infini. Conviviale et rafraîchissante, elle est, avec le vin, l’une des boissons alcoolisées préférées des Français. Mais si l’alcool est néfaste pour la santé, son impact environnemental est également problématique. Et la bière ne fait pas exception.

Une production très gourmande en eau

Produire de la bière, c’est d’abord cultiver des ingrédients comme l’orge et le houblon qui nécessitent de grandes quantités d’eau. D’après l’Office international de l’eau, jusqu’à 74 litres d’eau sont nécessaires pour produire 25 cl de bière. C’est près de trois fois moins que la quantité utilisée pour la fabrication du vin, mais cela reste important. D’autant que le changement climatique, et les sécheresses qu’il engendre, pourraient dans un futur proche réduire significativement les rendements et entraîner des pénuries.

Autre point négatif : l’utilisation dans les cultures de pesticides qui contribuent à l’appauvrissement des sols. Et la culture de l’orge et sa transformation émettent de l’oxyde d’azote, qui favorise l’effet de serre. Au total, les matières premières utilisées pour la production de la bière seraient responsables du tiers de son empreinte carbone.

Bouteille ou cannette ?

L’autre source importante de pollution, c’est le packaging. En fonction du contenant, il représente 35 à 55% de l’empreinte totale. D’après une étude publiée en 2021 par Carbon Trust, et financée par Coca-Cola, une cannette en aluminium émet environ 60 g d’équivalent CO2 pour 33 cl de boisson. Pour la bouteille en verre, c’est le double : 120 g pour 33 cl. "En fait, le gros de l’impact carbone est dû à la production de la matière. Et comme la canette en alu est 20 fois plus légère que la bouteille en verre, elle gagne haut la main", explique au Parisien Lise Nicolas, consultante en ingénierie environnementale et cofondatrice du compte Instagram @m.mme.recyclage. La canette est également plus économique. Mais l’aluminium est fabriqué à partir de bauxite, un minerai dont l’extraction cause d’importants dégâts environnementaux.

Pour réduire au maximum l’impact environnemental de la bière, l’idéal serait donc d’utiliser des contenants en verre réutilisables ou consignés. Selon l’étude de Carbon Trust, ce type d’emballage n’émet que 40 g de CO2 pour 33 cl, ce qui en fait le contenant le plus écologique. Même si, pour le moment, l’offre des industriels en ce sens est quasi-inexistante.

Privilégier des bières locales et artisanales permet également de limiter l’empreinte carbone, en réduisant les émissions liées au transport et en privilégiant des brasseries aux pratiques plus vertueuses, comme la réduction des déchets, la sobriété énergétique ou le réemploi de l’eau. Se tourner vers la bière pression est aussi une solution, les fûts pouvant être réutilisés pendant plusieurs décennies.

Pour aller plus loin :  "Tout savoir sur l'alimentation bio

Il est également possible de se rabattre sur le cidre, à condition de le choisir bio et local. Issu de la fermentation naturelle de pommes qui, souvent, n’auraient pas été vendues, il ne nécessite pas de distillation, ce qui le rend peu énergivore. Et, contrairement aux cultures d’orge, les vergers sont particulièrement accueillants pour la biodiversité.