Comme chaque année en septembre, Apple dévoile son tout dernier modèle d’iPhone. Ce nouveau smartphone, l’iPhone 16, est spécialement conçu pour l'autre innovation de la firme américaine : un logiciel d’intelligence artificielle (IA) nommé Apple intelligence. Si les débats autour des enjeux éthiques de l’IA sont bien connus, son impact environnemental l’est beaucoup moins.
Le numérique émet des gaz à effet de serre à tous les stades du cycle de vie des équipements. Si, selon l'Ademe, l’agence de la transition écologique, la majeure partie de l’empreinte carbone du numérique est émise par l’étape de fabrication, 21% de la pollution découle directement de l’usage des smartphones, tablettes et autres objets connectés. Et l’utilisation grandissante de l’intelligence artificielle au quotidien y contribue.
Un impact environnemental important
Les algorithmes requis pour le bon fonctionnement des IA nécessitent des millions d’heures de calculs informatiques. Cela implique la consommation de grandes quantités d’électricité, plus ou moins renouvelable en fonction des pays, mais également d’eau pour refroidir les milliers de centres de données à travers le monde.
En 2019, une étude de l’université de Californie a estimé que l’entraînement d’une IA représentait à lui seul l’équivalent de 205 allers-retours entre Paris et New York. Pour une autre étude, danoise cette fois, cet entraînement représente 700 000 km de conduite automobile. Et en 2023, l’université du Colorado a calculé que poser 25 questions à ChatGPT nécessitait un demi-litre d’eau douce.
Un manque de transparence des industriels
L’impact de l’intelligence artificielle sur l’environnement est avéré, mais les résultats des études diffèrent car les données sont encore trop peu accessibles. "Il n’y a pas de normes consensuelles pour tous, pour qu’on puisse calculer l’impact", déplore au micro de France Culture Laurence de Villers, professeure en informatique à l'Université Paris-Sorbonne. "Et il faut que ça soit plus transparent. Il y a des modèles pour lesquels […] on ne sait pas, donc on doit faire confiance aux dires de chaque industriel". Pour elle, il est nécessaire que le gouvernement intervienne pour mettre en place des normes claires.
Pour aller plus loin : "Ecologie : gagner plus, dépenser moins”
Selon l’Ademe et l’Arcep (l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), en 2050 l’empreinte carbone du numérique en France pourrait atteindre 50 millions de tonnes de CO2, soit trois fois plus qu’en 2020. Mais malgré son coût environnemental important, l’IA peut aussi avoir un impact positif. Dans le domaine de la recherche climatologique elle permet par exemple de récolter et d’analyser des données climatiques et d’anticiper des phénomènes extrêmes, comme les canicules.