De gauche à droite, les chefs français Glenn Viel, japonais Kei Kobayashi et français Christopher Coutanceau, récompensés par trois étoiles au guide Michelin international - Paris, le 27 janvier 2020.
©Martin Bureau/AFP
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Guide Michelin, loi anti-gaspillage et consommateurs européens engagés... L'info durable de la semaine

Le Guide Michelin qui met à l'honneur la cuisine durable, les consommateurs européens engagés et activistes, l'adoption de la loi anti-gaspillage... Voici ce qu'il ne fallait pas manquer cette semaine.

Le Guide Michelin distingue les chefs soucieux du respect de l'environnement

"Il s'agit pour le guide de devenir un accélérateur du changement et une vitrine de bonnes pratiques partout dans le monde", souligne le guide rouge, dans un communiqué publié lundi 27 janvier en marge de la cérémonie de remise des étoiles. Cette nouvelle distinction peut aussi bien concerner les restaurants étoilés que les Bib gourmands (casse-croûtes). Elle sera visible sur le site de Michelin et sur les réseaux sociaux. En revanche, ce pictogramme ne sera pas visible dans les pages du guide rouge. 

Parmi les chefs distingués, figure notamment Alain Passard de l'Arpège et son restaurant trois étoiles qui propose un menu 100 % légumes et défend de longue date une philosophie verte, en proposant des produits de trois potagers del'ouest de la France. Autre chef distingué : Amélie Darvas de la table Aponem dans l'Hérault, qui a reçu une étoile il y un an. "90 % des produits que nous utilisons sont tous issus d'exploitations artisanales et biologiques qui se situent dans un rayon de 30 km", a-t-elle indiqué. En 2019, le Michelin avait crée un prix de la gastronomie durable qui avait récompensé le cuisinier-pêcheur Christopher Coutanceau, défenseur de la pêche artisanale. Il a obtenu cette année les trois étoiles. 

Des biocarburants durables pour l'aviation

Lundi 27 janvier, Elizabeth Borne et Jean-Baptiste Djebbari ont profité d’une visite au siège d'Airbus à Toulouse pour lancer un appel d’intérêts pour l'usage des biocarburants durables par l'aviation. Cet appel fait suite à la signature en 2017 par l'État d'un engagement pour la croissance verte (ECV) avec cinq grands groupes industriels français - Airbus, Air France, Safran, Total et Suez - visant à étudier la faisabilité économique et opérationnelle d'une filière de biocarburants aéronautiques durables. "Il y a urgence à agir (...) et à accélérer la transition écologique de l'aérien", a affirmé Mme Borne lors d'un point presse à l'issue d'une rencontre avec les dirigeants de ces groupes, rappelant que l'aviation représente aujourd'hui 2 % des émissions de CO2 à l'échelle mondiale. "C'est un secteur qui se développe, dans 20 ans le trafic aérien pourrait avoir doublé et évidemment il n'est pas question que les émissions des gaz à effet de serre augmentent", a-t-elle ajouté.

La feuille de route énergétique, qui donne un cadre à l'action de l'État, "fixe un seuil d'incorporation de 2 % de biocarburant à l'horizon 2025, de 5 % en 2030 et tend au 50 % en 2050" dans le transport aérien, a précisé M. Djebbari. Parmi les pistes envisagées : l'utilisation des huiles usagées, des déchets végétaux et agricoles, ou encore de carburants à base d'algues. "Notre ambition c'est que ces biocarburants soient véritablement durables, sur l'ensemble de leur cycle de vie. Ils ne doivent en aucun cas entraîner directement ou indirectement de la déforestation ou entrer en concurrence avec les usages agricoles", a assuré Mme Borne.

Consommateurs européens engagés et activistes

Une étude publiée mardi 28 janvier montre que les citoyens européens, au-delà d’être engagés dans leurs manière de consommer, sont aussi "activistes". L’étude a été menée auprès de 14 000 personnes dans 15 pays d’Europe. "On parle depuis longtemps de consommation responsable, du fait de mieux consommer, mais ce qui est nouveau, c'est que cette volonté se transforme en volonté de regarder ce que font les autres", détaille à l'AFP Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire. "On veut mieux consommer pour soi et pour la planète, et la prise de conscience environnementale est un enjeu global" ajoute-t-il. C'est l'exemple du "flygskam", ou honte de prendre de l'avion venue de Suède. Mais cela peut aussi prendre la forme de "discussions au sein des familles, parfois même de crispations ou de tensions", ou de réflexions au sein des entreprises. 

En termes de consommation, si près de neuf Européens sur 10 (87 %) ont le sentiment de consommer de manière responsable, 63 % des sondés sont prêts à aller plus loin. Ils jugent légitime de boycotter une marque pour défendre une cause, tandis que "la désobéissance civile est comprise par près de la moitié des Européens", selon l'étude. Les jeunes "font preuve d'un volontarisme plus marqué que leurs aînés". Plus globalement, la société de consommation est "stigmatisée", donnant le sentiment à Flavien Neuvy que "le temps de la consommation de masse insouciante est une parenthèse en train de se refermer". Les Européens sondés la jugent "matérialiste" à 48 %, "superficielle" à 38 %, "manipulatrice" et "individualiste" à 29 %. Seuls 5 % la jugent "généreuse", 7 % "heureuse".

Pacte pour "éduquer et sensibiliser" aux dates de consommation

Lutter contre le gaspillage via une meilleure "gestion et compréhension des dates de consommation": c'est l'objectif d'un "pacte" signé mardi 28 janvier par 38 distributeurs, fédérations professionnelles, associations de consommateurs et industriels de l'agroalimentaire. Ces premiers signataires, qui espèrent être rejoints par l'ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire, y prennent dix engagements "co-construits, concrets et mesurables", indique un communiqué de l'initiative. Les engagements reposent sur quatre idées : "éduquer et sensibiliser l'ensemble des publics", "clarifier la différence entre DLC (date limite de consommation) et DDM(date de durabilité minimale) auprès des consommateurs", "optimiser la valorisation des produits exclus des circuits de vente" et enfin "collaborer entre acteurs du secteur pour harmoniser les bonnes pratiques et optimiser les flux de distribution".

Les signataires s'engagent par exemple à tester en magasins des rayons "antigaspi". "On est assez positivement surpris par le nombre d'acteurs qui se sont ralliés : à présent, chacun doit bosser de son côté sur le sujet", explique à l'AFP Lucie Basch, la fondatrice de l'application anti-gaspillage "Too Good To Go" à l'origine de l'initiative. Notre action consiste en "les fédérer, autour d'engagements concrets et réplicables", souligne la jeune femme, tout en se disant consciente qu'il est "très compliqué de se donner des objectifs chiffrés".

Loi anti-gaspillage définitivement adoptée

Jeudi 30 janvier, la loi anti-gaspillage a été adoptée à la suite d'un accord unanime entre députés et sénateurs. Ces derniers ayant bataillé fermement pour faire entendre la voix des collectivités, hostiles à la consigne pour les bouteilles en plastique. Présentée comme un marqueur environnemental de l'acte II du quinquennat, la loi prévoit une série de mesures concrètes pour lutter contre le gaspillage, dont l'interdiction, pour les grandes surfaces ou les plateformes en ligne, de détruire leurs invendus non alimentaires, notamment les produits d'hygiène et de textile, dès 2022.

Mais l'image de cette loi a été brouillée par le conflit opposant le gouvernement aux professionnels du recyclage et aux associations de collectivités, sur la consigne pour recyclage des bouteilles en plastique. La rapporteure du texte au Sénat Marta de Cidrac (LR) comme le président de la commission de l'Aménagement du territoire Hervé Maurey (centriste) insistent toujours sur l'importance de "laisser un peu de temps aux collectivités" et ne prévoient pas de mise en place de la consigne "avant 2024", ont-ils indiqué à l'AFP. Regrettant "un combat politicien" sur cette question, Mme Poirson a affirmé la semaine dernière dans un entretien au Figaro que "si, dans trois ans, la France n'est pas sur la bonne trajectoire pour atteindre les objectifs européens de collecte, alors nous basculerons vers la consigne". 

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