Avec cinq unités biomasse déjà opérationnelles et de nouveaux projets en cours, le groupe Bel poursuit une stratégie de décarbonation fondée sur l’usage d’énergies renouvelables et sur des approvisionnements responsables. La chaudière à granulés inaugurée récemment sur le site d’Ulzama, en Espagne, illustre cette dynamique. Pour mieux comprendre les raisons ayant conduit l'entreprise à choisir cette technologie, la quantité d'émissions de CO2 qu'elle permet d'éviter, et comment le caractère durable de l'approvisionnement en bois est garanti, ID s'est entretenu avec le groupe, fondateur de marques emblématiques telles que La vache qui rit et Babybel.
Quels critères techniques ont guidé le choix d’une chaudière biomasse à granulés, première du genre pour Bel, et pourquoi cette technologie plutôt qu'une autre ?
Nous avons retenu cette technologie sur la base de plusieurs critères précis. La solution devait d’abord reposer sur une énergie renouvelable et durable, reconnue par le protocole GHG. Elle devait également garantir un approvisionnement responsable, répondre aux besoins vapeur du site en termes de pression et de température, et s’adapter à de fortes variations de consommation liées aux process industriels. La chaudière à granulés répond à l’ensemble de ces exigences.
Vous annoncez une réduction annuelle de 500 tonnes de CO2. Comment ce chiffre est-il calculé ?
Ce chiffre résulte d’un calcul fondé sur la consommation thermique du site et sur l’écart de facteurs d’émission entre le gaz et les pellets, selon la base carbone de l’ADEME. Cette conversion permet d’atteindre une réduction d’environ 95 % des émissions liées à la production de vapeur.
Vous mentionnez que la chaudière fournit l’énergie "exactement au moment et à l’endroit où elle est nécessaire". Quels dispositifs garantissent cette optimisation ?
L’installation bénéficie d’une technologie offrant une très forte réactivité aux variations de demande vapeur. Sa conception, du circuit vapeur aux systèmes de pilotage, permet d’ajuster instantanément la production aux besoins du site, garantissant un fonctionnement finement optimisé.
L’usage de biomasse peut soulever des questions quant à la pression sur les ressources forestières. Comment garantissez-vous un approvisionnement responsable ?
Chez Bel, nos projets biomasse reposent sur des lignes directrices exigeantes, appliquées dès la sélection des fournisseurs et tout au long de leur suivi. Nous privilégions des approvisionnements locaux, certifiés PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes) ou FSC (Forest Stewardship Council), et conformes aux cahiers des charges de l’ADEME en France. Nous veillons à la traçabilité, à la gestion durable des ressources et à la réduction de notre empreinte carbone. Selon les régions, cela implique par exemple de valoriser du bois issu de forêts gérées durablement. Au Maroc, la chaudière biomasse de l’usine de Tanger utilise des grignons d’olive, couvrant la majorité des besoins en chauffage de la fromagerie tout en économisant 3 200 tonnes de CO2 par an.
Vous évoquez des projets biomasse en France. Où en sont-ils et quels volumes de CO2 permettront-ils d’éviter ?
Nous disposons aujourd’hui de cinq unités biomasse au sein du groupe. Trois sont implantées en France et fonctionnent à partir de plaquettes forestières (usines d’Évron, de Sablé-sur-Sarthe, et de Chef-du-Pont), une est située au Maroc (Tanger) et utilise des grignons d’olive, et la chaudière d’Ulzama en Espagne constitue notre première installation reposant sur un approvisionnement en pellets.
Par ailleurs, d’autres projets sont en cours, notamment une nouvelle chaudière biomasse en France, à pellets, actuellement en phase de démarrage. Les volumes précis de CO2 évités seront communiqués une fois ces nouvelles installations pleinement opérationnelles, mais ils s’inscriront dans la continuité de notre trajectoire de décarbonation engagée avec l’ensemble de nos projets biomasse.