Passionnée de cuisine, Marie Kacouchia propose des recettes africaines végétales.
© Fatou Wagué
Culture

A la découverte de l'afrovéganisme

Bien plus qu’un simple mouvement culinaire, l’afrovéganisme est aussi une manière de “se réapproprier un héritage ancestral”, selon Marie Kacouchia, auteure de "Cuisines d’Afrique". A travers son recueil de recettes végétales, cette Franco-Ivoirienne dévoile la richesse des cuisines africaines, qui, contrairement aux idées reçues, ne contiennent pas nécessairement d'éléments carnés. Portrait. 

Les recettes afrovéganes fleurissent sur les réseaux sociaux. A bientôt 30 ans, Marie Kacouchia fait partie de cette génération de créateurs et créatrices de contenus qui veulent faire bouger les lignes, ou du moins ouvrir de nouveaux horizons.  

“J’aimerais faire découvrir, par tous les moyens, la richesse des cuisines africaines", souffle timidement cette Franco-Ivoirienne qui réside en région parisienne. Responsable communication et marketing pour une start-up spécialisée dans le bien-être, elle poursuit aujourd'hui cet objectif en partageant des recettes sur son compte Instagram “@thespicysoul”. Un clin d’oeil à son goût pour les épices (spicy, en anglais), et la musique soul.

Son désir de transmission passe également par l’écriture. Après un premier recueil, édité grâce à une campagne de crowdfunding, cette passionnée de cuisine et de littérature a écrit un livre intitulé Cuisines d’Afrique, disponible en librairie depuis septembre dernier. Cet ouvrage rassemble 80 recettes végétales qu’elle a recueillies au gré de conversations avec des membres de sa famille, ou des personnes issues de la diaspora africaine.  

“Africain et végan : mais de quoi tu parles ?” 

“L’idée était de convoquer leurs souvenirs. Au début, ma démarche a suscité quelques interrogations. On me disait : ‘africain et végan, mais de quoi tu parles ?’”, raconte Marie Kacouchia. Au fil des discussions, des plats sans viande jaillissent des mémoires, comme ceux préparés dans les villages. “Ces échanges ont permis de susciter une réflexion autour des aliments carnés. Comment sont-ils apparus ? Pourquoi occupent-ils aujourd’hui une place importante dans l’alimentation ? ”, relève l’auteure. 

Mafé, tiep, yassa...les plats traditionnels africains, à base de viande, poisson ou poulet, irriguent l’imaginaire collectif. Avec son livre, Marie Kacouchia met en lumière de nouveaux ingrédients comme le néré ou le soumara, un condiment fermenté qu’utilisait sa mère pour cuisiner du riz. Une manière de montrer de nouvelles facettes de la cuisine africaine, et de la conjuguer au pluriel.

Retour aux sources, et éveil des sens

Née en Côte d’Ivoire, de parents originaires du Burkina Faso et du Ghana, cette Parisienne, qui est arrivée en France à l’âge de dix ans, a baigné dans ces saveurs. “A la maison, on mangeait des plats ivoiriens, burkinabés ou encore ghanéens. Mais cela restait occasionnel. C’était les plats de la nostalgie, ceux que ma mère cuisinait quand elle avait le mal du pays”, se souvient Marie Kacouchia. C’est en 2016, en retournant en Côte d’Ivoire pour le lancement de sa marque solidaire d’objets Wax ParisBabi, que l’ancienne créatrice enrichit sa culture des cuisines africaines. 

La découverte du véganisme puis de l’afrovéganisme est plus récente. “C’est en suivant des comptes Instagram, en écoutant des podcasts et en lisant des essais, comme Aphro-ism, de Aph et Syl Ko, que j’ai été sensible à ce mouvement”, souligne l’auteure, qui a été végétarienne puis flexitarienne avant de devenir afrovegan l'année dernière.

Plus développé dans les pays anglo-saxons, ce régime alimentaire revêt une dimension politique. Pour certaines personnes afrodescendantes, il s’agit d’un mode de vie qui vise à l’autodétermination. “On change la narrative autour de l’alimentation. On découvre de nouveaux aliments et de nouvelles façons de manger. C’est une manière de se réapproprier un héritage ancestral qui a longtemps été jugé comme pas assez civilisé. Or, on se rend compte que toutes ces cultures sont riches, et qu’il est nécessaire de se tourner vers elles pour s’enraciner, et s’épanouir”, abonde Marie Kacouchia pour qui ce retour aux sources, et cet éveil des sens, débutent seulement.

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