Ils étaient cette année 18 longs-métrages à être en compétition pour tenter de recevoir le Prix Ecoprod, soit deux fois plus que l’année dernière. Créé il y a 4 ans par l’association du même nom, le prix met à l’honneur les films "produits de la manière la plus éco-responsable possible".
La cérémonie de remise des prix a eu lieu à Cannes ce vendredi 16 mai sur le stand de Film France/CNC. C’est le film des réalisateurs belges Jean-Pierre et Luc Dardenne qui a été récompensé.
Un plan de tournage pensé pour être éco-responsable
Sélectionné en compétition officielle, Jeunes mères raconte le quotidien de 5 adolescentes hébergées dans une maison maternelle, où elles tentent d’appréhender leur nouveau rôle de mère.
Le jury du prix Ecoprod a justifié son choix en soulignant "l’engagement très fort de la société de production Les films du Fleuve, qui a instauré une politique structurelle et transverse d’éco-production".
Ainsi, une attention particulière a été portée sur l’organisation du plan de tournage, de façon à regrouper les séquences filmées dans le même décor, permettant de limiter les déplacements de matériel technique et de réduire la consommation d’énergie liée à l’installation de l’équipement et à la logistique.
Le choix des prestataires a également été effectué avec attention par la production, qui a souhaité se tourner vers des entreprises engagées dans le durable. Quant aux accessoires, ils ont ensuite été donnés à la maison maternelle et à la crèche où le tournage avait eu lieu.
"Un supplément d'âme"
Deux autres films ont aussi été primés. Laurent dans le vent, d’Anton Balekdjian, Léo Couture et Mattéo Eustachon, a reçu le prix du jury pour la "cohérence globale de la démarche d’éco-production". Mathieu Thill, membre du jury, explique avoir été "très touché par le supplément d’âme de ce dossier".
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Les trois réalisateurs ont opté pour un "dispositif d’équipe réduit, sans machinerie, avec très peu de matériel technique et très peu d’interventions sur les décors, tous naturels". Un important travail de repérage a été effectué en amont du tournage afin de réduire l’impact des transports. En effet, les lieux de tournage ont été choisis dans une zone géographique ne dépassant pas les 15 km autour des logements occupés par l’équipe du film. L'ensemble des décors et des costumes était par ailleurs de seconde main ou en matériaux récupérés.
Une mention spéciale a aussi été attribuée au film Amour Apocalypse, d’Anne Emond. Présenté à la Quinzaine des cinéastes, le film a bénéficié de la présence d’un "comité vert" tout au long de sa production. Composé de plusieurs membres de l’équipe du film, le comité était "chargé d’envoyer les communications vertes chaque semaine à tous les membres de l’équipe pour les informer de l’avancement des actions éco-responsables de la production pendant le tournage".
Adélaïde Charlier, membre du jury, a félicité la démarche collective de l’initiative : "J’ai trouvé vraiment intéressant qu’ils aient créé un comité vert (…) ça montre que ce n’est pas le job d’une seule personne, c’est à travers toute l’équipe que ça se fait."