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"Wesh alors ma race, quand tu pars tu ramasses" ou encore "Oh cousine tu cleanes ou je t'explose ?", à Marseille, les campagnes environnementales ont pris un autre ton. À première vue, le rap et l’écologie ne semblent pas compatibles. Mais le studio Parade a tordu le cou aux idées reçues. Cet été, il est à l’origine d’une campagne de sensibilisation au ramassage des déchets.
Quatre affiches ont été créées en reprenant des paroles de chansons de rap pour faire passer un autre message, plus écologique. L’objectif est d’interpeller les habitants et les touristes pour les inciter à ne pas jeter leurs déchets dans la nature.
Des réactions mitigées
Parmi les punchlines, on peut retrouver "Oh cousine tu cleanes ou je t'explose ?" (Danse le Mia, IAM, 1993) ; "J'ai passé la bière à Tchikita, deux heures après je l'ai déjà jetée" (Tchikita, Jul, 2016) ; "Ce soir j'oublie tout, sauf les bouteilles vides" (J'oublie tout, Jul, 2014) ; "Wesh alors ma race, quand tu pars tu ramasses" (Bande organisée, 13'Organisé, 2020).
Une initiative qui plait sur les réseaux sociaux où les commentaires positifs s’accumulent sous le post d’annonce de la campagne, publié par le studio Parade : "Le top ! Faut que la jeunesse prenne conscience, j'en vois trop encore jeter même depuis les rochers" ; "Meilleure campagne ever".
Mais les critiques sont également au rendez-vous, en particulier à cause du slogan "Oh cousine tu cleanes ou je t'explose ?", jugé "sexiste" sur les réseaux sociaux. Certains dénoncent même une "incitation à la violence et à la haine".
Une écologie plus "ludique"
Pour autant, les initiatives institutionnelles ne manquent pas. La métropole d’Aix-Marseille-Provence a placardé dans la ville des affiches montrant des déchets accompagnés de la mention : "Ces déchets n'ont rien à faire là, un geste simple peut faire la différence." Une application, Adoptez le R3flexe, a été créée en octobre 2024 pour "faciliter la gestion des déchets et renforcer la propreté urbaine". Cela s’inscrit en complément de la "charte de propreté" appliquée par la mairie de Marseille.
La propreté est un enjeu clef pour la cité phocéenne qui subit depuis plusieurs années la réputation d’être une ville "sale". Dans un rapport de la Commission européenne datant de 2023, Marseille apparait comme la 8ᵉ ville "la moins propre" d’Europe, avec 22 % de ses habitants déclarant être insatisfaits de l'état de leur agglomération.
"Les affiches de la commune sont trop institutionnelles, personne ne les lit. J'ai voulu réfléchir à une manière de dire la même chose, mais d'une façon plus ludique. Malheureusement, la mairie ne peut pas s'exprimer comme je l'ai fait", raconte Anatole Royer, le graphiste de la campagne, dans les colonnes du Figaro. Ainsi, tous les moyens sont bons pour prendre soin de la planète.
