L’association Gestes Propres, engagée depuis des années dans la lutte contre les déchets abandonnés, vient de dévoiler les résultats d’une étude IFOP inédite, centrée sur les dépôts sauvages de déchets encombrants en milieu urbain. Cette enquête, menée auprès de plus de 2 000 personnes, met en lumière les comportements, les justifications, mais aussi les méconnaissances qui entourent cette problématique environnementale.
Mais alors, qu’est-ce qui pousse certains à abandonner des objets volumineux dans la rue ou sur les trottoirs ? Si les justifications ne manquent pas, certaines traduisent une volonté de bien faire. En effet, trois grandes motivations émergent des personnes ayant eu recours aux dépôts sauvages : 66 % déclarent déposer leurs déchets dans un endroit visible afin qu’ils soient ramassés rapidement ; 46 % pensent rendre service à d’autres en abandonnant un objet qu’ils jugent potentiellement réutilisable ; et enfin, 25 % justifient leur geste par un manque d’alternatives accessibles, évoquant des difficultés de transport ou l’impossibilité de se rendre en déchèterie.
Pour lutter contre un phénomène répandu et néfaste pour l’environnement, il faut d’abord le comprendre.
Un manque d’informations ?
Cette dernière donnée fait écho à un autre constat préoccupant de l’étude : 44 % des Français ignorent quelles sont les options de collecte mises en place par les collectivités pour les déchets encombrants. Une proportion similaire avoue ne jamais chercher à se renseigner avant de jeter.
Pourtant, cette méconnaissance contraste avec une conscience environnementale bien ancrée : une large majorité des sondés perçoivent clairement les risques liés aux dépôts sauvages, que ce soit pour l’environnement (92 %), la salubrité et l’hygiène publique (92 %), la sécurité des passants (82 %) ou encore celle des agents de collecte (79 %).
L’amende ne suffit pas à dissuader
Sur le plan légal, l’abandon sauvage d’encombrants peut coûter cher : 135 € d’amende si le paiement intervient dans les 45 jours, et plus si la somme est réglée après ce laps de temps. Mais la sanction financière n’est pas perçue comme la solution la plus efficace par une majorité des répondants. D’autres pistes recueillent un soutien plus large : 74 % des personnes interrogées se disent favorables à une mobilisation obligatoire pour participer à des actions de ramassage, tandis que 69 % réclament un renforcement des équipes de propreté.
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De son côté, l’association Gestes Propres préfère miser sur la sensibilisation, un levier jugé essentiel pour provoquer un changement durable. Comme l’explique Aude Guiomar, déléguée générale de l’association : "Pour lutter contre un phénomène répandu et néfaste pour l’environnement, il faut d’abord le comprendre. C’est tout l’objet de cette enquête qui nous a permis d’analyser en précision ce mauvais réflexe du dépôt sauvage en milieu urbain, ses raisons et ses justifications. Les réponses de cette étude nous permettent d’identifier différents leviers d’actions à proposer aux collectivités. Nous avons à cœur de toujours proposer des campagnes de sensibilisation et des outils pédagogiques qui partent de la réalité des comportements que nous entendons faire évoluer…"