Selon une étude menée en 2016 par Harris Interactive, quelque 4 % de la population française déclareraient être véganes, c'est-à-dire se passer entièrement de tout produit d'origine animale, que ce soit dans leur alimentation, leur garde-robe ou bien leurs accessoires et autres cosmétiques. Cette pratique qui demeure minoritaire interroge une partie de l'opinion publique qui y voit une forme d'archaïsme voire de sectarisme. Pour tenter de rompre avec certains de ces clichés, Alexis Garcia s'attache à présenter cette pratique sous un jour nouveau. Entretien avec ce dernier, directeur de la publication et fondateur du site Veganmagazine.fr et de culture v., un magazine biannuel qui se présente comme le "nouveau magazine de lifestyle éthique et vegan".
Que trouve-t-on dans ce nouveau magazine ?
On trouve un peu tout ce que l’on trouve de manière générale dans un magazine lifestyle mais avec une certaine plus-value, c’est-à-dire que l’on va mettre l’éthique et le véganisme au centre. Malgré l’angle vegan, il s’adresse tout de même à tout le monde : on y trouve de la mode, de la nourriture, du voyage, des questions de société, etc. Le fil rouge est clairement le véganisme, mais j’ai essayé de m’adresser à tout le monde. Ce n’est pas un magazine qui pointe du doigt, qui fait culpabiliser, c’est un magazine qui propose et qui est dans le positif. Le véganisme peut prendre des formes diverses, mais j’ai envie de parler du « mien », de mon expérience personnelle, qui est apaisée et source de joie. J’avais aussi envie de mettre en avant tous les entrepreneurs qui créent des choses incroyables et ont beaucoup de cœur à l’ouvrage. Pour moi, c’est le seul magazine en France qui a cet angle : les véganes ne sont pas forcément tous militants, il faut mettre en avant l’expérience de la vie de tous les jours.
Je pense que le véganisme dans le futur devrait être totalement normalisé."
Le sujet du véganisme va-t-il vous permettre de durer dans le temps ?
Je pense que le véganisme dans le futur devrait être totalement normalisé. Dans plusieurs dizaines d’années, j’espère que ce sera une pratique qui n’aura même plus de nom et qui sera rentrée dans les mœurs. Je pense aussi que la dimension innovatrice dans le véganisme est très importante, que ce soit dans la mode ou dans la nourriture par exemple, et que cela va permettre au mouvement de durer dans le temps et de se réinventer.
Qu’est-ce qui peut motiver à s’inscrire dans une démarche végane ?
Les motivations peuvent être très différentes d’un individu à l’autre et c’est aussi ça que j’aimerais mettre en avant dans le magazine. On peut être végane, végétalien par rapport à la cause animale, mais ce peut être pour des raisons environnementales, des motifs de santé pour aller vers une nourriture plus naturelle. On peut être végane en mangeant du fast food, par exemple. Il y a beaucoup de démarches différentes.
Je suis dans le respect des démarches individuelles."
Pour emporter les lecteurs et les informer, quels sont les temps forts de ce numéro ?
Vous utilisez le terme « emporter » mais je ne tiens pas particulièrement à emporter les gens. Je suis vraiment dans le respect des démarches individuelles, c’est donc très varié. Il y a des recettes, des interviews de personnes qui font le mouvement aujourd’hui en France, comme Les Nouveaux Fermiers qui créent des alternatives à la viande, etc. J’ai envie d’avoir toutes les dimensions du lifestyle en restant dans la proposition. Il y a aussi des réflexions sociétales et des questionnements plus larges, des remises en question, qui doivent coexister avec cet aspect lifestyle, un peu plus léger. Cela fait plus de dix ans que je suis végane, c’est une démarche qui est réfléchie, mais en même temps, je ne suis pas que ça.
Le choix de parler du véganisme au prisme du lifestyle est un vrai parti pris. D’où vous est venue cette idée ?
Le véganisme est une philosophie mais aussi, plus concrètement, un mode de vie. Je pense qu’il manquait en France une publication qui montre ce qui se fait de meilleur en la matière, des gens qui font des efforts, qui veulent plus d’éthique, etc. Je pense donc que véganisme et lifestyle mélangés gagnaient à être mis en avant dans une belle publication papier, exigeante. Veganmagazine.fr est davantage dans l’actualité pure et dure.
Lorsqu’on le lit, on voit que l’on s’éloigne des clichés qui peuvent subsister sur le véganisme. Était-ce nécessaire de montrer quelque chose de contemporain, de branché ?
Oui, culture v. va être amené à développer certaines thématiques davantage que dans le premier numéro. Dans celui-ci, nous avons assumé le côté urbain et branché. Dans les prochains numéros, nous n’oublierons pas qu’il existe un véganisme rural, un véganisme de générations, etc. Et comme je vous le disais, il y a beaucoup de véganes dont la vie aujourd’hui ne se résume pas au véganisme, qui aiment se faire plaisir, sortir, aller en vacances, etc.
Une interview réalisée en partenariat avec France Inter. Écoutez la chronique Social Lab ici, ou dans le player ci-dessous.
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