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CHRONIQUE

Dans le rétro : et si comme nos grands-parents, on réparait au lieu de racheter ?

Chaque samedi à 9h, tout l'été sur France Inter, une personnalité engagée pour la transition écologique évoque son parcours, ses engagements et son quotidien, dans le cadre de l'émission "Des idées pour demain", présentée par Valère Corréard. Également au programme, une chronique "Dans le rétro" proposée par Camille Dufétel, rédactrice en chef d'ID. L'idée : jeter un coup d’œil sur les solutions d’hier... de retour aujourd'hui !

Samedi 10 août, l'invitée de l'émission Des idées pour demain est la députée européenne EELV Marie Toussaint, avec qui Valère Corréard revient sur le succès de l'Affaire du siècle. En sa présence, zoom sur l'art de réparer ses objets, un réflexe très répandu autrefois, qui semblait s'être perdu... mais qui revient au goût du jour. Réparer est un rempart à la production de déchets, et de dépenses inutiles, et ce ne sont pas les solutions qui manquent !

Imaginez-vous bien, on est à l’été 1967, mon père a neuf ans. Dans 15 jours, c’est la rentrée des classes à Sibiville, un petit village du Pas-de-Calais. Ma grand-mère Solange inspecte le cartable en cuir de mon père, et… il est bien abîmé. Que font-ils ? Ils ont vu une publicité à la télévision du dernier cartable mieux que tous les autres et ils foncent en racheter un ?

Eh non, car c’était une toute autre époque ! Direction le cordonnier, qui réparait les chaussures de toute la famille… Ma grand-mère Solange et mon père entrent, il y a une forte odeur de cuir et des cartables un peu partout... Le cordonnier prend le cartable, il l’inspecte, mon père espère secrètement qu’il n’y a plus rien à faire pour sauver son cartable, qu’on va pouvoir lui en racheter un nouveau, et là bim ! "Pas de problème Solange, dit le cordonnier, je vous répare ça pour la semaine prochaine !"

Réparer plutôt que racheter, une évidence !

On réparait davantage on faisait recoudre les vêtements aussi, et côté appareils électroniques alors… ? Il n’y en n’avait pas autant qu’aujourd’hui, pour commencer. Il y avait beaucoup d’appareils mécaniques aussi.

Aujourd’hui, on nous pousse à consommer plus, à remplacer nos objets, nos appareils électroniques et compagnie, et ne parlons pas de l’obsolescence programmée ! Parfois aussi, nous avons tendance à remplacer rapidement nos objets en se disant que ça nous coûtera moins cher que de les réparer... Pourtant, la réparation permet de faire des économies. C’est un effort que l'on n’a pas toujours le courage de faire, alors qu'il participe de près à l'économie circulaire.  

On fait comment quand on n’est pas bricoleur ?

Direction les services après-vente des fabricants ou des distributeurs, les artisans réparateurs agréés ou indépendants, on peut aller faire un tour aussi sur des plateformes en ligne pour apprendre à réparer soi-même, trouver des pièces détachées et poser ses questions : sur spareka.fr par exemple, sosav.fr, commentreparer.com ou encore iFixit.com. Ça rend fier en plus de s’y mettre soi-même sans que ça nous coûte cher… On peut aussi se rendre dans des Repair Café :  ce sont des événements organisés un peu partout en France et dans le monde d’ailleurs, au cours desquels on peut faire réparer ou on peut apprendre à réparer auprès d'experts bénévoles son grille-pain, sa cafetière, son ordinateur etc. Pour en trouver un près de chez soi, direction repaircafe.org

Et seulement après avoir tenté tout ça, quand on n’a plus d’autre choix que de remplacer son objet, on pense à la seconde main ! Il faut préciser aussi que tout se passe en amont : si on achète mieux, on aura moins de problèmes. Et pour s’aider, on va par exemple sur le site produitsdurables.fr, qui a été lancé il y a quelques mois notamment par l’association Halte à l’Obsolescence Programmée : on y retrouve différentes marques, dans le domaine de l’électroménager, de l’électronique, du transport et un peu du textile. Celles-ci sont notées selon la capacité à durer de leurs produits, avec des avis d’experts mais aussi de consommateurs. Et puis l’essentiel est aussi de prendre soin de ses affaires : c’est la base pour les faire durer.

Marie Toussaint répond aux questions de Valère Corréard sur France Inter.
©DR/Radio France

Pour réécouter la chronique Dans le rétro et l'ensemble de l'émission Des idées pour demain sur France Inter, c'est par ici :

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