Les apiculteurs français ont récolté en 2025 près de deux fois plus de miel qu'en 2024.
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Biodiversité

Une bonne récolte de miel en 2025 mais des disparités régionales

Les apiculteurs français ont récolté en 2025 près de deux fois plus de miel qu'en 2024, mais les disparités sont grandes et la région Sud-Est et le miel de lavande ont pâti de la canicule de l'été, a indiqué mercredi l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF).

Cette année, entre 23.000 et 25.000 tonnes de miel ont été produites, soit +90% par rapport à la mauvaise année 2024 affectée par des pluies et gelées tardives, et mieux qu'en 2023 (environ 20.000 tonnes), indique ce bilan annuel produit à partir des remontées du réseau de l'UNAF et de négociants conditionneurs. Il faut remonter à 2004 pour trouver un volume de production supérieur.

Cette "forte progression" s'explique principalement par une météo très favorable ce printemps dans le Nord, l'Ouest, l'Est et le Centre, explique le principal syndicat apicole.

En revanche le Sud-Est "continue de subir de plein fouet les effets du changement climatique": "quelques jours de canicule ont réduit à néant tout espoir de récolte digne de ce nom", relève-t-il. La récolte de miel de lavande a été "catastrophique" en Provence, à l'exception de rares secteurs, souligne l'UNAF qui réclame des aides dans cette région "pour empêcher la faillite d'exploitations".

Elle a été "bien meilleure dans les nouveaux secteurs" de production de lavande, comme le centre de la France. Sur le pourtour méditerranéen, les miellées de romarin, thym, bruyère blanche ou garrigue ont été des plus réduites.

Le changement climatique "rend les récoltes de plus en plus capricieuses"

Au plan national, celles des miels de sapin et de forêt ont été "plutôt satisfaisantes", tandis que celle d'acacia est très bonne, hormis dans le Sud-Ouest. Celle de châtaignier a été irrégulière en raison d'orages qui ont lavé les fleurs.

Enfin les récoltes de miel de montagne, toutes fleurs ou de tilleul ont été "très généreuses" en Bretagne, Limousin, Auvergne, dans l'Est, le Nord... Le changement climatique "rend les récoltes de plus en plus capricieuses", souligne le syndicat du secteur, qui a connu ces dernières années une production en dents de scie.

En 2025, la France a produit près de la moitié de ses besoins de consommation. Chaque année, quelque 30.000 tonnes sont importées.

La production de miel en France a été divisée par deux entre le milieu des années 1990, date d'introduction des néonicotinoïdes, et le milieu des années 2010, selon le CNRS. Ces pesticides ont été interdits en France pour l'usage agricole en 2018.

Avec AFP.