"Contrairement aux années précédentes marquées par des sècheresses récurrentes, ce sont bien les gelées tardives, les périodes de pluies, de froid, de vent qui ont fortement handicapé l'apiculture française en 2024", constate l'Unaf dans son estimation, basée sur les remontées de ses syndicats départementaux.
"Le bouleversement climatique et ses différentes facettes, ressenti par les apiculteurs depuis une bonne quinzaine d'années, est omniprésent", souligne l'organisation du secteur, qui ces dernières années a connu des productions en dents de scie.
Après un début d'année 2024 favorable, les intempéries tout au long du printemps n'ont "pas permis aux abeilles de profiter des floraisons pour butiner nectar et pollen", obligeant nombre d'apiculteurs à apporter des compléments alimentaires aux colonies pour qu'elles ne meurent pas de faim, explique l'Unaf.
In fine, fin juin-début juillet, quelques belles journées ont permis des récoltes à peu près correctes, "sauvant la saison d'un désastre annoncé", notamment dans le Sud et dans le Sud-Ouest. Concernant le type de miel, les récoltes de printemps comme le colza, tout comme les miellées de romarin, de thym ou de bruyère blanche, ont été "décevantes".
Une variation selon les massifs
La miellée d'acacia a été perturbée par des gelées ou des orages lors des floraisons. Les récoltes de miel de montagne, de miel polyfloral et de tilleul, ont varié selon les massifs.
En revanche, la récolte de miel de châtaignier a été "plutôt satisfaisante", et celle de miel de lavande "le plus souvent bonne en Provence" et "très bonne dans les nouveaux secteurs de production comme le centre de la France".
"Néanmoins, les consommateurs, de plus en plus exigeants sur la traçabilité, pourront déguster des miels de grande qualité", insiste l'Unaf.
"La France produit les mauvaises années à peine un tiers de sa consommation, et les conditionneurs importent chaque année près de 30.000 tonnes de miels à bas prix venus des quatre coins du monde en particulier d'Asie", rappelle le président de l'organisation, Christian Pons.
Cette année aura en tout cas signifié un surcoût financier et un surcroît de travail "considérables" pour les apiculteurs, souligne aussi l'Union. "Les départements les plus impactés par cette chute brutale doivent pouvoir bénéficier d'aides publiques pour empêcher la faillite d'exploitations apicoles fragilisées", alerte son président.
L'apiculture française avait connu sa pire année en 2021, quand la récolte était tombée à 9.000 tonnes, avant de remonter à 20.000 en 2023.
Avec AFP.