A partir du 1er janvier 2024, les collectivités devront proposer aux Français une solution de tri pour leurs biodéchets.
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Tri des biodéchets : à quoi s’attendre à partir du 1er janvier ?

Conformément au droit européen et à la loi anti-gaspillage de 2020, le tri des biodéchets sera généralisé à partir du 1er janvier 2024 partout en France. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Quelles solutions de collecte seront proposées ? Eléments de réponse avec Muriel Bruschet, référente nationale sur les biodéchets à l’Agence de la Transition écologique (ADEME). 

C’est une nouvelle qui va bousculer les habitudes des Français. A partir du 1er janvier 2024, les collectivités doivent proposer aux citoyens une solution de tri à la source pour leurs biodéchets. Cela englobe les déchets alimentaires (les pelures de légumes, les restes de cuisine et de repas, les produits périmés non consommés) mais aussi les déchets dits "verts" (feuilles mortes, pelouse tondue, bouquets de fleurs fanées). Cette mesure s’inscrit dans la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire pour une économie circulaire (dite loi AGEC) et concerne aussi bien les particuliers que les professionnels. Pour comprendre concrètement ce qui va changer, entretien avec Muriel Bruschet, référente nationale sur les biodéchets à l’Agence de la Transition écologique (ADEME). 

Quel est l’objectif du tri à la source des biodéchets ? 

Aujourd’hui, chaque Français produit 280 kg/an d’ordures ménagères. Un tiers des poubelles des ménages sont remplies de biodéchets. Cela représente 5,6 millions de tonnes de biodéchets produits chaque année par les ménages, soit 83 kg de biodéchets par habitant et par an. Aujourd’hui, ces biodéchets finissent bien souvent par être incinérés ou enfouis.

Avec le tri à la source, 2,8 millions de tonnes de biodéchets pourraient être valorisés : compostés ou utilisés dans une unité de méthanisation pour fabriquer du biogaz." 

Pourquoi est-ce important de valoriser davantage les biodéchets ? 

Les avantages sont nombreux. Le compost ou le digestat issu du processus de méthanisation servent notamment pour les cultures agricoles ou pour maintenir la bonne santé des sols. Ces produits évitent la fabrication et l’importation d’engrais chimiques, permettent de nourrir les sols naturellement et de lutter contre les sécheresses. Autre avantage : la méthanisation produit du biogaz, qui peut servir de carburant pour des transports de ville, pour chauffer des réseaux de chaleur urbaine ou encore être injecté dans le réseau de gaz.  

Les biodéchets sont constitués de 60 % d’eau environ. Si les brûler dans les incinérateurs est un non-sens écologique, les enfouir nécessite des adaptations techniques coûteuses pour éviter des problèmes d’émissions de gaz à effet de serre (méthane notamment) et de pollution des sols.  

C’est aussi une manière de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.

En valorisant les biodéchets, on estime que 670 000 tonnes de CO2 eq pourraient être évitées."  

Quelles solutions commencent à être proposées aux ménages pour trier leurs biodéchets ? 

Chaque territoire est libre de définir l’organisation qui lui convient le mieux : collecte séparée en porte à porte ou en point d’apport volontaire (bac de collecte dans la rue par exemple), mise à disposition de composteurs individuels pour ceux qui le souhaitent, mise en place de composteurs de quartiers ou en pied d’immeuble. 

Certaines collectivités n’ont pas attendu le 1er janvier prochain pour proposer des solutions de tri à leurs habitants et ont déjà déployé des dispositifs permettant à tous de trier leurs biodéchets.

Si vous avez une question, n’hésitez pas à contacter votre mairie. Depuis 2011, l’ADEME accompagne le mouvement, en aidant financièrement les collectivités. L’objectif de l’Agence est de pouvoir offrir une solution de tri à 20 millions d’habitants d’ici fin 2023, soit 1 Français sur 3, et de couvrir 27 millions de Français en 2024, soit 40 % de la population.  

© ADEME

En partenariat avec l'ADEME.

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