Underdog ambitionne de former 200 techniciens d'ici 2027.
© DR/ Underdog x Twin
Tendances

Reconditionné : face au manque de techniciens, cette entreprise a lancé son propre programme de formation

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Créée en 2022, Underdog, société à mission spécialisée dans le gros électroménager reconditionné, a développé il y a un an et demi un programme de reconversion et de formation pour répondre au manque de main d’oeuvre qualifiée dans la filière de reconditionnement. Entretien avec Claire Bretton, l’une des co-fondatrices de cette jeune pousse nantaise. 

Lave-vaisselles, lave-linges, sèches-linges, réfrigérateurs, congélateurs ou encore caves à vin et four...plus de 6 000 machines reconditionnées ont été vendues par Underdog depuis sa création à Nantes en 2022. 

Cette entreprise à mission se présente aujourd’hui comme un spécialiste du gros électroménager reconditionné dans l’Hexagone. Pour accélérer son développement et pallier le manque de techniciens sur le territoire, cette start-up à impact a décidé de former ses propres reconditionneurs, à travers un programme de reconversion et de formation - soutenu par la Région Pays de la Loire et France Travail. Pour en savoir plus, ID a interrogé Claire Bretton, co-fondatrice d’Underdog. 

Claire Bretton, co-fondatrice de Underdog.
© Amandine Tournier

Pouvez-vous nous expliquer quelles sont les différentes activités d’Underdog ? 

Chez Underdog, nous avons trois métiers. Le premier consiste à s’approvisionner en produit défectueux. Nous avons ensuite des techniciens qui vont réaliser plusieurs opérations sur les appareils récupérés. Ils vont notamment identifier les pannes, les réparer, changer les pièces d’usure puis nettoyer de fond en comble les machines. Une fois reconditionnées, celles-ci sont mises en vente sur notre site. 

A quels défis êtes-vous confronté en tant que "spécialiste du gros électroménager reconditionné" ? 

Le premier défi est d'avoir accès aux produits défectueux. Aujourd’hui, 10 millions de produits de gros électroménager sont jetés chaque année en France. Et seulement 3 % sont reconditionnés. L’enjeu est ainsi de voir comment on arriver à faire du réemploi une porte de sortie privilégiée pour ces produits-là.  

L'une des autres grandes priorités est d’avoir une main d’oeuvre qualifiée pour les réparer. En France, nous sommes en manque de techniciens, aussi bien itinérants qu’en atelier.

Nous avons clairement sous-investi dans la filière manuelle ces dix dernières années." 
Claire Bretton, co-fondatrice d'Underdog

Face à cette pénurie de main d’oeuvre, nous avons décidé il y a un an et demi de lancer notre propre programme de reconversion et de formation. Nous avons créé un nouveau métier, celui de reconditionneur, qui est clé pour la transition écologique.

Combien de temps dure ce programme ? A qui s’adresse-t-il ? 

La formation, délivrée directement dans l’entrepôt Underdog, dure trois mois. Elle est ouverte à tous les candidats qui le souhaitent, sans diplôme spécifique. Il faut simplement avoir une appétence pour les métiers manuels, aimer chercher les pannes, se creuser la tête. Nous avons des anciens magasiniers, facteurs, ingénieurs...Des hommes mais aussi des femmes, âgés de 20 à 40 ans. C’est cette hétérogénéité de profils qui apporte beaucoup de richesse à notre entrepôt. Nous souhaitons poursuivre sur cette lancée.

D’ici 2027, nous ambitionnons de former 200 personnes partout en France."
Claire Bretton, co-fondatrice d'Underdog

Quels sont les premiers résultats ? 

Tous les techniciens que nous avons formés, travaillent désormais chez nous et sont aussi performants que les techniciens expérimentés. Nous avons ainsi sept reconditionneurs qui sont à temps plein dans notre entrepôt et qui apprécient le travail en équipe en atelier. Nous avons redéfini les standards d’un nouveau métier ! C’est un premier facteur de succès.

Underdog s'est spécialisé dans le reconditionnement du gros électroménager.
© DR/ Underdog x Twin

Selon vous, combien de techniciens faudrait-il former à l’avenir ? 

Si on veut que le reconditionnement arrive à des taux de l’ordre de 15 %, il faudrait arriver à former plus de 2 000 techniciens en France. On ne va pas y arriver tout seul. C’est pour cette raison que nous avons inscrit une logique de création de filière dans notre mission.