50 %. C’est la part que représentent les achats dans les émissions de gaz à effet de serre générées par les laboratoires expérimentaux français, selon une équipe interdisciplinaire qui travaille au sein du GDR Labos 1point5. Cela inclus notamment les équipements de recherche. Indispensables aux scientifiques pour mener à bien leurs travaux, ils constituent aussi une importante source de pollution. En cause : l’étape de fabrication, particulièrement énergivore.
Pour réduire cet impact, certains laboratoires tentent de réduire leurs achats en misant par exemple sur la mutualisation des biens. Pour allonger la durée de vie des équipements, le reconditionné est également de plus en plus plébiscité.
"Il y a une réelle demande", confirme Paul Forget, co-fondateur avec Alban Catoire de Rewake – une start-up créée en 2023 qui donne une seconde vie aux machines inutilisées dans les labos : centrifugeuses, agitateurs, incubateurs...
Une alternative écologique et économique au neuf
Une fois récupérées, celles-ci sont reconditionnées dans un atelier à Montreuil (Seine-Saint-Denis) puis vendues sur leur site en ligne à des prix allant de 500 à 50 000 euros selon les appareils.
"C’est deux fois moins cher que le neuf, et avec les mêmes caractéristiques", souligne le co-créateur de Rewake, avant d’ajouter : "Aujourd’hui, nos équipements reconditionnés intéressent principalement des sociétés et des laboratoires pour des activités de contrôle qualité ou de recherche."
Avec une cinquantaine de clients à son actif, la jeune pousse a vendu 150 machines depuis son lancement. "A court terme, nous espérons multiplier par quatre notre chiffre d’affaires mensuel", souligne l’ingénieur de formation.
Pour parvenir à cet objectif, la start-up, labellisée Greentech Innovation, doit toutefois réussir à relever plusieurs défis, à commencer par le recrutement et la formation de nouveaux techniciens, aujourd’hui difficiles à trouver sur ce marché très compétitif.
"Notre autre cheval de bataille, c’est d’essayer de pousser des discussions avec les pouvoirs publics pour que les équipements reconditionnés puissent être éligibles au crédit impôt recherche (CIR) comme c'est le cas pour le neuf", poursuit Paul Forget qui porte notamment ce sujet au sein du collectif EC 2027 et du club de la durabilité. A suivre...
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