L'emploi devrait reculer de 17 % sur les dix prochaines années, à quelque 280.400 postes, selon les projections d'une étude commandée par l'EDEC (Engagement de développement de l'emploi et des compétences, qui regroupe État, organisations professionnelles d'employeurs, syndicats etc.).
Hors créations d'emplois dans les batteries, estimées à quelque 19.000 d'ici 2035, "la chute pourrait être encore plus importante", à 22,7 % des effectifs actuels (soit près de 75.000 emplois en moins).
Un recul dû à "la baisse de la production de véhicules en France" (réduisant les besoins de main d'oeuvre dans les usines d'assemblage, chez les équipementiers et les fournisseurs) et "une automatisation croissante" (qui touche notamment les postes d'ouvriers et de techniciens).
Autres explications: "la pression sur les marges incite les entreprises à limiter les remplacements et recrutements", ainsi que "la montée en puissance du véhicule électrique". Une évolution qui "joue un rôle majeur" car le véhicule électrique est "moins intensif en main d'oeuvre à l'assemblage" et nécessite "moins de composants comme les pièces métalliques ou en caoutchouc".
Les équipementiers pourraient être les plus affectés, selon cette étude, avec une baisse de 30 % de leurs effectifs d'ici 2035, en raison de la concurrence asiatique, notamment chinoise, et de la réintégration de certaines lignes de production.
La structure de l'emploi dans l'industrie automobile va aussi évoluer, avec une augmentation de la part des ingénieurs et cadres techniques, tandis que la part des ouvriers "continue de reculer, mais plus modérément que par le passé, reflet d'une demande accrue pour des compétences techniques accrues". Les fonctions administratives, elles, tendent à diminuer.
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La pyramide des âges dans le secteur "constitue un enjeu majeur": 18 % des effectifs actuels auront atteint l'âge de la retraite en 2030, et 29 % en 2035. Une évolution qui "pose à la fois un défi de renouvellement des compétences et une opportunité de transformation des profils".
Malgré tout, les besoins de recrutement "resteront significatifs" en raison des départs à la retraite et des mobilités entre secteurs: l'étude chiffre à quelque 6.200 les postes à pourvoir chaque année.
Il faut donc "adapter les politiques de formation et d'attractivité", "malgré une trajectoire globale de contraction".
Avec AFP.