La Bagnole - quadricycle électrique de la marque Kilow.
© Fabien Jumarie
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Avec son quadricycle électrique, cette marque française veut apporter une alternative écologique à la voiture

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Pour répondre aux enjeux de la mobilité durable, notamment dans les zones rurales et péri-urbaines, Kilow a imaginé La Bagnole – un véhicule léger intermédiaire (Véli), doté de batteries recyclables et réparables. Zoom sur cette innovation qui ambitionne de se frayer une place sur les routes de France et d’Europe. 

La Bagnole, de la marque Kilow.
© DR/Kilow

Avec son look, inspiré des voitures des années 60, La Bagnole – un modèle de quadricycle électrique de la marque haut-savoyarde Kilow, a de quoi étonner.  

Lancé officiellement au Mondial de l’Auto à Paris en octobre 2024, ce véhicule léger intermédiaire (Véli), qui se veut "low-tech", a été conçu par l’industriel Savoy afin de répondre aux usages de la mobilité de proximité. 

"La Bagnole est multiusage. Elle facilite les trajets du quotidien, pour aller faire ses courses, aller chercher son enfant à l’école...Elle est faite aussi pour les loisirs et les déplacements pour le travail. On va livrer avec, se déplacer sur son exploitation agricole, s’en servir comme une voiture de fonction et de service", explique Bertrand Brême, directeur marketing de la marque Kilow, avant d’ajouter : "Elle a également une surface de chargement qui correspond à celle du palette Europe (1200 x 800 mm), et est homologuée pour transporter jusqu’à 150 kg à l’arrière, voir 300 kg, grâce à la propulsion arrière." 

Repenser les usages 

Adaptée aux besoins de chacun, cette mini-auto se décline en deux modèles : l’un de catégorie L6e sans permis limitée à 45km/h (à partir de 14 ans), l’autre de catégorie L7e avec permis limitée à 80 km/h (à partir de 16 ans permis B1). 

Portée par l’ADEME, dans le cadre du programme "Extrême Défi" qui vise favoriser le développement de véhicules "sobres, éco-conçus, durables, légers et peu coûteux", cette innovation entend ainsi offrir une alternative écologique à la voiture, notamment dans les zones rurales et péri-urbaines. 

Pour les trajets de moins de 50km à proximité de son domicile – soit 90 % des déplacements quotidiens des Français, nous n'avons pas besoin d’un véhicule lourd et peu réparable. Nous ne sommes pas dogmatiques, et nous ne combattons pas l’automobile. Mais nous pensons que le recours à ce type de véhicules devrait devenir plus exceptionnel, ou être réservé aux trajets longs", développe le directeur marketing de Kilow. 

Le défi de la durabilité 

Pour relever le défi de la durabilité, "cette petite voiture" est dotée de batteries qui sont fabriquées à Cluses, en Haute-Savoie. "Recyclables, réparables et démontables" - comme le promeut la marque, elles permettent une autonomie de 70 km minimum pour la version sans permis, et 135 km maximum pour celle avec permis B. Le temps de recharge est quant à lui de 4 à 5 heures par batterie sur une prise classique de 220V. 

Le poids du véhicule représente par ailleurs un atout de taille pour réduire la consommation énergétique. "Notre quadricycle pèse 415 kg, ce qui permet de consommer dix fois moins d’énergie qu’un véhicule classique. A titre indicatif, un SUV hybride a un poids moyen de 2,5 tonnes. Ce qui pèse le plus, ce sont les batteries que l’on ajoute aux moteurs. Un Renault Scenic a par exemple quasiment 1 tonne de batterie", lance Bertrand Brême.  

Pas encore lancée sur les routes, La Bagnole est aujourd’hui uniquement disponible en pré-commande, avec un prix de base fixé à 10 800 euros. "Nous avons déjà enregistré environ 500 pré-commandes dont 80 % viennent de particuliers et 20 % de professionnels. Ce sont des artisans, des agriculteurs ou encore des vignerons", précise le directeur marketing de la marque Kilow.  

Démonstration vidéo de La Bagnole

Produire 10 000 voitures par an 

A terme, la jeune pousse espère adresser les flottes automobiles. "Nous sommes déjà en contact avec des collectivités territoriales ou grandes entreprises", ajoute-t-il. 

Le projet séduit mais doit encore faire ses preuves côté production. "Aujourd’hui, ce qui nous reste définitivement à valider, c’est notre capacité industrielle à produire en nombre pour répondre aux demandes de marché", confie Bertrand Brême. Homologuée seulement depuis mai, la marque annonce aujourd’hui un an de délai à ses potentiels futurs clients. 

Malgré ce frein, le directeur marketing de Kilow assure que celles et ceux qui ont déjà pré-commandé seront bientôt livrer. Un autre objectif à court terme est d’ouvrir massivement la livraison en Europe où la demande est également présente.  

Confiant sur l’avenir du marché des véhicules légers intermédiaires, Bertrand Brême ambitionne de produire "au bout du bout" 10 000 voitures par an.