En 2024, la planète a franchi un seuil historique. Pour la première fois, la température moyenne mondiale a dépassé de 1,5 °C les niveaux préindustriels, faisant de cette année la plus chaude jamais enregistrée. Selon le rapport de 2025 de The Lancet Journal, 13 des 20 indicateurs suivis affichent des niveaux alarmants. À ce rythme, la hausse des températures pourrait atteindre au minimum 2,7 °C d’ici la fin du siècle.
Une situation sanitaire critique due au changement climatique
Malgré les alertes lancées par plusieurs études scientifiques ces dernières années, la situation climatique continue de s’aggraver, causant des pertes humaines considérables. Les vagues de chaleur sont plus fréquentes et plus intenses, les inondations et les sécheresses aussi.
En général, la canicule impacte la qualité du sommeil de la population, ce qui a des conséquences sur sa santé mentale et physique. Elle est surtout fatale pour les enfants de moins d’un an et les personnes de plus de 65 ans, qui sont plus vulnérables. L’étude révèle une augmentation des décès due aux fortes chaleurs de 389 % chez les bébés et de 304 % chez les seniors par rapport aux données de 1986-2005.
Sans être directement mortelles, les sécheresses s’étendent davantage et durent plus longtemps. Par conséquent, les risques d’insécurité alimentaire, modérés ou sévères, ont également augmenté, touchant 123,7 millions de personnes dans les 124 pays étudiés.
La combinaison de chaleur et d’humidité rend la survie humaine impossible, même pour une courte exposition.
Elles ont aussi un impact sur la biodiversité. Les périodes chaudes et sèches augmentent le risque d’incendies de forêt. La pollution atmosphérique liée à la fumée aurait causé 154 000 décès en 2024, un nouveau record dramatique.
Selon Ollie Jay, professeur à la faculté de médecine de l’université de Sydney, l’humanité s’approche des"seuils critiques où la combinaison de chaleur et d’humidité rend la survie humaine impossible, même pour une courte exposition".
Les Etats gouvernent à contresens
En moyenne, 84 % des vagues de chaleur mortelle qui ont eu lieu entre 2020 et 2024 auraient pu être évitées avec l’adoption par les gouvernements de mesures préventives contre le réchauffement climatique.
Les retards dans la mise en œuvre des stratégies d’adaptation laissent les populations mal protégées face à la montée des risques climatiques. Les pays les plus riches qui ont le plus de responsabilités réduisent leur aide internationale aux populations les plus exposées.
En parallèle, leurs prêts bancaires au secteur fossile ont augmenté de 29 % en 2024, atteignant 611 milliards de dollars. Les finances pour soutenir les énergies durables n’ont quant à elle progressé que de 13 %. Les géants des combustibles fossiles comme Shell, ou ExxonMobil, ont retardé ou rétracté leurs engagements climatiques, et ce car les sanctions du pouvoir exécutif ne sont pas jugées assez contraignantes.
Une réponse citoyenne
Face à la situation désastreuse et à l’inertie des gouvernements, des mobilisations citoyennes se mettent en place. Un nombre croissant de citoyens et d’ONG se tournent vers la justice pour contraindre les États et les entreprises à renforcer leurs engagements.
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) souligne d’ailleurs que "le litige est central aux efforts visant à contraindre les gouvernements et les acteurs du secteur privé à entreprendre des objectifs d’atténuation et d’adaptation plus ambitieux".
Selon Niheer Dasandi, professeur de politique mondiale à l’université de Birmingham, il faut prendre exemple sur la Suisse "où un groupe de femmes âgées a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme, en invoquant les effets disproportionnés de la chaleur sur les femmes, et plus particulièrement sur les femmes âgées."